En volley-ball, le carré majeur de l’océan Indien (Maurice, Madagascar, Réunion, Seychelles) se retrouvera logiquement à l’affiche sur les deux tableaux à partir des demi-finales.

Même si Mayotte, les Comores et les Maldives ne sont plus à des années lumière du niveau pratiqué par les quatre géants de la zone, le verdict sorti des urnes volley-ballistiques à l’issue de la phase de poules n’a, lui, pas bougé. Que ce soit chez les femmes, ou bien chez les hommes, une forme de hiérarchie récurrente a une nouvelle fois été respectée lors de cette dixième édition des Jeux des Îles de l’Océan Indien.
Qualifiés sur les deux tableaux, Madagascar, Maurice, Seychelles et Réunion vont une fois encore se partager le gâteau indo-océanique, ne laissant que des miettes aux trois nations en six mineur précitées. En revanche, bien malin qui pourra dire qui décrochera la timbale à l’arrivée, tant les forces en présence n’ont jamais semblé aussi proches en termes de niveau. Revue d’effectif du carré d’as. Faites vos Jeux, tout va bien…

Madagascar

Après avoir mis la misère aux volleyeurs réunionnais pendant presque trois sets en phase de poules, les Malgaches font logiquement office de favoris pour le titre sur ce dixième opus de la création. Possédant quelques phénomènes dotés d’un temps de suspension hors norme, et d’un passeur avec de l’or dans les doigts, le six gasy a fait forte impression à Vacoas, dans le temple du volley mauricien. Etant complétement passés à côté de leurs Jeux, il y a quatre ans à La Réunion, les joueurs de la Grande Île rêvent de retrouver le sommet dans l’océan Indien, qu’ils n’ont plus atteint depuis douze ans et l’édition 2007, organisée sur leurs terres.
Du côté des dames, tous les espoirs sont également permis. Engagées dans une poule de deux aux côtés de l’île Maurice, les gazelles gasy n’ont pas eu besoin de forcer leur talent pour se retrouver en demie. Battues à l’aller (1-3), elles ont pris leur revanche lors du match retour (3-2) et retrouveront La Réunion jeudi pour tenter de se hisser en finale, comme elles l’avaient déjà fait lors de la précédente édition. En joueuses habiles et combatives, elles sont toujours un poison pour leurs adversaires. Mais en 2019, leur grand atout ne se trouve pas sur le terrain mais sur le banc. En effet, le gourou niçois, Jean-Michel Roche, qui avait déjà supervisé les Seychelles par le passé, leur apportera à n’en pas douter la dimension tactique qui fait parfois défaut au volley-ball malgache.

Maurice

L’île Maurice est encore nostalgique des derniers Jeux organisés sur son sol, en 2003, quand les volleyeurs mauriciens s’étaient couvert d’or pour la seule et unique fois de leur histoire en battant La Réunion en demi-finale à l’issue d’un scénario ô combien épique, puis Madagascar dans une finale qui ne pouvait pas leur échapper. A Vacoas, la jeune génération mauricienne rêve forcément de marcher dans les pas de ses aînés. D’autant que pour parvenir à ses fins, le chemin qu’elle doit emprunter risque de ressemble à s’y méprendre à celui des « Golden Boys » de l’époque, avec une demie face à La Réunion d’abord et une finale possible face à Madagascar dans la foulée.
En terminant premières de leur poule de deux devant Madagascar, les Mauriciennes ont rempli leur première partie du contrat. Coachée par le Serbe Zoran Kovacic, et soutenues par tout un peuple, les copines de Vanessa Chellumben peuvent nourrir de légitimes ambitions après avoir enregistré trois défaites en autant de rencontres lors de la précédente édition.

Réunion

Les joueurs réunionnais ont la lourde mission de conserver l’or décroché à la maison il y a quatre ans. Un sacre qui était le premier de toute l’histoire de la sélection masculine aux Jeux. Mais la mission ne sera pas aisée car l’effectif 2019 n’a plus grand-chose à voir avec celui de 2015, avec seulement deux rescapés (Vergoz, Lalabe) sur le terrain. Après avoir frôlé la correctionnelle en poules, le six 974 a repris des couleurs et s’apprête à défier Maurice pour un remake parfait de la demie 2003, au cours de laquelle La Réunion s’était procuré quatre balles de match dans le tie-break avant de céder face à la furia mauricienne. Chaud devant.
Quant aux filles, après des JIOI 2015 encore douloureusement ancrés dans les mémoires, au cours desquels elles s’étaient fait sortir sur tapis vert suite à l’exclusion de Myriam Kloster, l’idée sera de tirer un grand trait sur le passé. Après une prestation solide face aux Seychelles en phase de groupe, Taristas et ses dalones affrontent Mada en demi-finale. Avec dans le viseur une troisième médaille d’or potentielle après celles de 1979 et de 2007.

Seychelles

Au pays du coco-fesses, un grand coup de balais a été effectué. Exit les Furnau et autres Valentin, qui ont porté la national team à bout de bras durant des décennies. Avec un effectif grandement rajeuni, et probablement le meilleur joueur du tournoi dans ses rangs en la personne du géant Ah-Kong, les « Sésel » peuvent jouer les trouble-fêtes à l’île Maurice, qui les a dominés assez nettement en poules.
Sans Marielle et Jerina Bonne, bordées par la Fédération depuis deux ans, la sélection seychelloise a perdu deux pépites. Mais dans un pays où la culture du volley n’est plus à démontrer, le six de l’archipel tient malgré tout la route et peut viser haut. Battues par les Réunionnaises au tie-break en phase de poules, les Seychelloises abordent les demies dans la peau de l’outsider face aux Mauriciennes. Un costume qu’elles endossent volontiers.

Ravanne LEGENTIL

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