Pour paraphraser le philosophe Thierry Roland, quand on a vu ça, on peut mourir! Enfin, dans dix jours de préférence, pas avant.
Tout a bien commencé par un impressionnant convoi de dix bus et des dizaines de motards sirènes hurlantes. Une longue attente dans des conditions acceptables et pour la première fois (absence de village des jeux oblige) le rassemblement de 2500 athlètes sous une tente géante.
Prix spécial de la fashion week décerné par himself à la délégation malgache.
Privilège de notre délégation d’entrer en premier dans le stade, cadeau empoisonné dans la mesure où c’est exactement le moment où les nuages décidèrent de se vider sur nos têtes. Et fort en plus!
Les plus spirituels d’entre nous y verront une bénédiction des dieux. Trempés, glacés, cet événement a finalement motivé et soudé le club R. Les chants et slogans fusent, la fanfare partie en débandade revient et enfin…. nous défilons!
Intense moment d’émotion en particulier lorsque nous quittons la piste d’athlé pour entrer sur la pelouse. Je prends conscience de la beauté et de la longueur de notre délégation. Impossible de retenir une larme à ce moment-là; Nelly Ramassamy, à ma gauche, en verse deux, on est raccord!
Après un long moment de discours inaudibles pour les athlètes, allumage de la flamme et premier feu d’artifice stratosphérique.
Je suis obligé de louer le spectacle grandiose de cette cérémonie,
Malheureusement je dois avouer que je n’ai ni vraiment vu, ni vraiment apprécié car vingt minutes après le début du spectacle, un groupe d’athlètes malgaches et comoriens quitte les tribunes bientôt suivi par l’ensemble des athlètes de ces deux délégations.
Je suis consterné par ce manque de respect et constate que Maldives, Seychelles Mayotte puis Maurice quittent le stade. Incroyable vision, personne pour arrêter l’hémorragie.
Ma première grande fierté de ces jeux est de voir la délégation réunionnaise seule dans les tribunes attendre la fin du spectacle.
Une dernière averse aura raison de nous et nous quittons le stade cinq minutes avant la fin du bouquet final, non sans une certaine ironie puisque nos bus étant garés devant les autres, théoriquement les absents devaient nous attendre.
C’était sans compter sur la scandaleuse détermination des malgaches (surtout) que l’on voit passer devant nous dans les bus de la délégation 974.
Nous les regardons passer, trempés jusqu’aux os en essayant de garder notre bonne humeur, mais pour cela, on pouvait compter sur nos rugbymen qui sont ma principale source d’énergie et de bonheur de ces jeux.
Alain Descorsier à Maurice
Photo David: Chane-See-Chu