Michel Le Mercier participera pour la troisième fois au Grand Raid en octobre. Pourtant pour la seconde année consécutive la chance n’était pas de son côté pour ne pas avoir été tiré au sort. C’est grâce à l’association Aïna, Enfance & Avenir et à l’opération « Dossards solidaires » qu’il sera cette année encore sur la ligne de départ.
Michel Le Mercier est un sportif heureux. Heureux de retrouver La Réunion en octobre avec sa famille. Afin de courir pour la troisième année consécutive le Grand Raid et profiter de ses vacances sur les sentiers de notre île. Une course qu’il affectionne particulièrement et qui reste pour lui celle qu’il préfère : « Cette course est pour moi la plus belle au monde. Comparativement aux autres trails que j’ai fait, La Diagonale des Fous demeure ma préférée. J’ai fait le Raid du Golfe du Morbihan (177 km) en 23h00, mais cela n’a rien à voir au niveau dénivelé. J’ai couru les 100km de Millau, l’Occitane chez Antoine Guillon qui organisait la 6666. Mais pour moi, le Grand Raid a ma préférence. Elle reste mythique » confie Michel.
Et pour celui qui court depuis plus de 20 ans, sa participation en 2019 n’a pas été pour autant une partie de plaisir. Loin de là. « L’an dernier, j’ai vécu mon Grand Raid en deux étapes. La première partie a vraiment été difficile. J’ai souffert la première nuit et cela a impacté mes performances pour la suite. Mais l’abandon n’était pas possible. Je courais pour les enfants de l’association Aïna, je savais qu’ils me soutenaient. Car même si j’avais pris une cartouche mentalement, je devais continuer. Impossible d’abandonner. L’entrée dans Mafate a été compliquée physiquement. J’étais très diminué. Ce n’est qu’à la sortie du Maïdo que j’ai retrouvé des forces pour m’engager dans les 50 derniers kilomètres. L’énergie et la motivation étaient revenus. Pour finalement le boucler en 46h00 » avoue Michel Le Mercier.
Pour cet inconditionnel de La Diagonale des Fous, « courir cette course à La Réunion est unique au monde. C’est une ambiance sans nulle autre pareil, un parcours dantesque, des paysages à couper le souffle. Il faut le vivre pour le comprendre. La chaleur des habitants, ce public au bord des sentiers. Rien que d’en parler, j’en ai la chair de poule ».
Si l’édition 2020 risque d’être particulière au niveau des conditions de courses et des règles sanitaires post Covid-19, la préparation a tout aussi été unique en son genre pour le sportif. « Je me suis entrainé dans mon jardin et tout autour de chez moi dans un rayon de 1 km. J’habite à Kerfourn dans le Morbihan à 50 km de Vannes. Question dénivelé, c’est calme plat. C’est une belle région, sans montagnes à 45 mn de la mer. Cela change de La Réunion et de ses reliefs tourmentés. On a donc repris l’entrainement plus sérieusement à partir de la fin du confinement avec des séquences de 3 à 6h00 et 4 à 5 fois par semaine. On a alterné avec des cessions de vélo le week-end pour des entrainements de 5 à 9h00. Car même si j’appréhende un peu cette année en raison du manque d’entraînement, je vais essayer de le savourer avec une autre vision. Pour me rapprocher des gens, sans avoir l’œil rivé au chrono. Avec le sourire tout en filmant. Ce sera différent ».
Michel Le Mercier court encore cette année pour l’association Aïna, Enfance & Avenir. « C’est une véritable histoire d’amour avec cette association humanitaire qui intervient sur Madagascar. L’an dernier j’avais déjà pu courir avec le dossard vendu par Aïna. Je m’en souviens très bien. Je les avais contactés un dimanche à 23h00 et c’est Antonella Avola qui m’avait répondu. Très sympa. Incroyablement réceptive et efficace. J’ai donc acheté un dossard solidaire et lancé de mon côté une cagnotte qui m’a permis de récolter 3 300 euros de dons pour l’association. Cette année, n’ayant pas été tiré au sort, j’ai de nouveau l’occasion de courir avec un dossard solidaire (NDLR : il en reste encore 6). Et cette année plus que jamais, j’ai conscience qu’Aïna, Enfance & Avenir a besoin encore plus de notre soutien. C’est pourquoi j’ai décidé de relancer une nouvelle cagnotte. Pour que chacun puisse apporter sa pierre à l’édifice » conclue Michel plus motivé que jamais.
Si vous aussi, vous n’avez pas été tirés au sort le 6 mars dernier pour votre participation à la Diagonale des Fous ou à la Mascareignes, vous pouvez encore participer à l’aventure de manière solidaire !
Pour courir solidaire, contactez l’association Aïna, Enfance & Avenir à l’adresse : aina.infos@gmail.com
Texte et photos Pierre Marchal