Benjamin Postaire l’a fait. A la surprise générale il s’est imposé comme le meilleur réunionnais sur le dernier Grand Raid. Une victoire sur lui-même après seulement trois ans de pratique de course. A 35 ans, le sainte-marien serait-il le nouveau phénomène en trail à la Réunion ?

Personne ne l’attendait. Personne ne l’a vu venir. Les mauvaises langues diront qu’il a profité de l’absence de Freddy Thevenin pour s’emparer de la place de premier coureur local de la diagonale des fous 2018. Benjamin Postaire a franchi la ligne d’arrivée en 28h38min, terminant 14eme au classement scratch du dernier Grand Raid. Devant Mickaël Chamand (03h04 et 16ème au classement), et Nicolas Rivière qui termine en 03h52. Retour sur une ascension fulgurante au pays du trail.

Tu as été surpris par ta place au dernier Grand-Raid ?

« Oui. C’est la deuxième fois que je fais cette course. L’an dernier j’avais terminé 32ème. On se prépare pour un objectif de temps. Je voulais me rapprocher le plus possible des 28h00. Mais premier local n’était pas forcément mon bu »t.

Depuis quand cours tu ?

« Je me suis mis au trail il y a trois ans. Je suis plus football. J’ai démarré par le Trail de Bourbon. Le foot que j’adore devenait trop contraignant au niveau des horaires et des entrainements. J’ai retrouvé une certaine liberté avec la course. Je m’entraine quand j’en ai envie. Je voulais m’affranchir de ces contraintes et prendre plaisir à courir. Et courir c’est ce qu’il y a de plus simple. Tu mets tes chaussures et tu y vas ».

Tu as fini 48ème au trail de Bourbon, ta première grande course il y a plus de deux ans.

« Je manquais d’expérience et j’ai commis les erreurs de tout débutant. Je n’ai pas su gérer mes entrainements, mon hygiène de vie, mon alimentation, doser mes efforts, la gestion de la course. Et cela ça se paye ».

Tu t’entraines régulièrement ?

« Aujourd’hui j’ai beaucoup progressé. J’ai besoin de ma dose quotidienne de sport. Ce qui n’est pas toujours facile à concilier avec une vie de famille, une vie professionnelle intense. Je ne suis pas trop montagne. Et j’aime varier les plaisirs. J’alterne avec le vélo et la natation. Je suis plutôt régulier. C’est mon équilibre. Si je ne m’entraînes pas j’ai un réel manque d’adrénaline et d’endomorphine. Une fois que l’on y goutte c’est l’engrenage. C’est vraiment addictif la course ».

Tu as un coach ?

« J’ai travaillé avec Eric Lacroix dont c’est le métier. Très pro. Il m’a beaucoup apporté dans la gestion de l’effort et la notion de plaisir. J’ai une totale confiance en lui, et cela c’est capital.  J’ai suivi ses conseils et il est à l’origine de ma progression. Avec Anthony Céleste, on participait à des séances partagées très complètes. C’est une autre approche de la pratique en général ».

N’y a t’il pas trop de courses à la Réunion ?

« On peut le penser. C’est devenu un vrai phénomène. Pas un week-end sans une compétition. Par contre on a perdu certaines courses emblématiques comme le Cross du Piton des Neiges. C’est dommage. La médiatisation des trails a permis sa démocratisation. C’est bien. Mais attention tout de même à ne pas trop en faire. Au risque de dénaturer cette discipline ».

Que te manque t’il pour arriver à rivaliser avec les plus grands ?

« 5 heures d’entrainement quotidiens. Les sportifs comme François d’Haëne sont des pros, c’est leur métier. On ne court pas dans la même catégorie. Je suis un sportif de niveau régional. Et j’ai toujours l’envie de progresser en me faisant plaisir. J’ai encore une grande marge de progression. Je dois travailler ma gestion de la course et surtout le mental. Qui fait 50% de la victoire. Car même si j’encaisse bien les douleurs physiques de par ma constitution, je dois pouvoir compter sur un moral d’acier ».

Texte: Anakaopress
Photo: Pierre MARCHAL

   Envoyer l'article en PDF   

LAISSER UNE RÉPONSE

S'il vous plaît entrer votre commentaire!
Veuillez entrez votre nom ici