Sur la route

Stéphane Sam Caw Freve se remet doucement de son accident de la route de l’an dernier. Pilote expérimenté, celui qui a marqué de son empreinte le rallye automobile réunionnais s’est forgé une réputation de battant. Gageons que nous le retrouverons très bientôt sur les circuits. Retour sur une carrière sur les chapeaux de roues.

Associée à l’histoire du rallye réunionnais depuis quarante bonnes années, la famille Sam Caw Freve tient son chef de bande incontesté. Stéphane, tout juste 30 étés australs au compteur, a pourtant décidé de faire l’impasse sur le championnat local cette saison. « Il y a clairement un problème au niveau de la gestion  de la Ligue et de certains clubs. Ce sont les pilotes et les spectateurs qui en paient les conséquences. Tout ça pour une lutte de pouvoir, ce n’est pas normal » lâche celui qui digère mal, entre autre, l’humiliation vécue lors du podium du rallye de La Plaine des Palmistes 2016 qu’il venait de gagner. « On a récompensé le troisième et le deuxième. Pas moi. On ne m’a pas appelé.C’était délibéré. Émotionnellement, je l’ai mal vécu».

« L’objectif, c’est d’apprendre beaucoup »

Sous sa carapace de tangue renfermé de l’asphalte, SCF n’en reste pas moins un passionné en recherche continuelle de vibrations intensives. Etat qu’il estime aujourd’hui ne plus pouvoir atteindre avec autant de sérénité. Résultat des courses, c’est en métropole que le Bénédictin tentera en 2017 de retrouver des sensations évaporées sur le macadam réunionnais. « Nous allons participer à deux rallyes du championnat de France, a priori dans le sud. C’est une décision mûrement réfléchie ».

Pour mener à bien cette expédition sur le vieux continent, le team Sam Caw Freve se donne les moyens de ses ambitions sans arrières pensées : réseaux activés, voiture au top louée sur place, 30.000 euros par rallye. « L’objectif, c’est d’apprendre beaucoup de choses en très peu de temps. En pilotage comme en terme d’organisation de course ». Et donc de revenir sous les tropiques avec une expertise amplifiée dans les deux domaines.

« Je n’oublie pas La Réunion, c’est mon pays. On verra s’il y  a du changement en 2018 ».

Bien qu’absent de la principale compétition du département en tant que pilote, on verra néanmoins SCF dans les paddocks cette année. Il tentera d’y dénicher une étoile  montante avec comme ambition annoncée de lui ouvrir les portes de l’écurie familiale. « On va essayer de trouver un jeune qui a du potentiel pour l’aider à percer dans le sport automobile. Il aura un budget et une voiture à sa disposition ». SCF n’a pas perdu la mémoire. Il ne serait jamais parti faire ses classes de pilote au Mans sans l’appui moral et financier du clan familial. Cette fois, c’est lui qui s’apprête à enfiler la combinaison du généreux mentor.

Tout en assumant avec conviction son rôle de Pygmalion, SCF espère bien épingler de nouvelles conquêtes à son palmarès de coureur. Ses deux étapes métropolitaines seront à suivre de très près. Elles pourraient, à terme, conditionner en partie son itinéraire sportif.

« Pourquoi pas un jour ou l’autre envisager une saison entière en métropole».

Restera à convaincre Margaux Teysserdre, qui revendique le double statut de compagne et copilote du boss des spéciales. « Ma confiance en elle est totale. Dans l’habitacle, c’est 80% du travail ». dixit cet admirateur inconditionnel de Philippe Maître qu’on ne pourra pas taxer de machisme.

Texte: Arthur Fontaine
Photo : Pierre Marchal

EXERGUE
« Pourquoi pas une saison entière en métropole »

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