A force d’envols reportés faute d’éclaircie favorable dans le calendrier covidé, la bien terrestre « Boucle Parapente » – tirant son nom de sa toute derrière bonne bosse d’ascension qui est un spot du sport aérien – a finalement bien eu lieu le week-end suivant le Grand Raid ; l’idéal pour une bonne petite relance en mode récup’ active… Un vrai plaisir de redécoller en beauté ce dimanche 31 octobre, 6 heures, depuis le stade de la Grande Fontaine à Saint-Paul, dans un cadre enchanteur – entre terre et mer, savane et landes, vagues et lagon… -, et présentant moult attraits historiques… A la fois roulante par ses pentes pas trop raides en dépit d’un dénivelé global de 1100 m D+, mais aussi technique par la nature variée des sols rappelant souvent, avec le « sentier Bellemène », le « Chemin des Anglais » – pourtant pas ma tasse de thé… -, cette course figurant parmi les très rares épreuves que je n’avais pas encore faites, s’est avérée bien agréable. Même si ça m’est moins propice à « battre le pavé » au sens figuré tout en courant sur les vrais, comme sur la Diag’, la convivialité tant au départ qu’à l’arrivée complétait le plaisant tableau… De quoi y être parfaitement détendu, tout en effectuant des rappels utiles au corps, après ces quelques jours post-Diag’ festifs, gastronomiques et bien arrosés…

Mais pour beaucoup parmi les 600 warriors au départ, représentant la plupart des clubs de l’île, il s’agissait d’un enjeu majeur, puisqu’ils couraient là rien moins que les championnats de La Réunion de trail 2021… Si j’ai pu ponctuellement m’amuser à collectionner les coupes – notamment en 2019… -, je demeure calé sur une tempérance visant la santé, la capacité à explorer toujours plus avant de nouvelles voies dans la haute montagne, ce que j’ai confirmé cet été dans les Pyrénées. Mais je partage avec le vaillant 1er de ma catégorie, Axel Belon, l’idée d’un mérite qu’ont les coureurs vétérans, notamment à partir de M5, d’être encore de la partie sur les compétitions, et loin d’être ridicules au classement scratch. Bon, sans le vouloir, je finis quand même dans le top 5 de ma catégorie, sachant que par le jeu des distinctions « licenciés ou pas », les 2ème et 3ème champions – je suis content pour ces sympathiques garçons dont l’ami Roberto arborant le beau maillot de l’Entente du Nord – ont fini derrière moi. Amusé aussi de voir que si j’étais licencié, je me retrouvais vice-champion de trail dans ma catégorie (et sans aucunement faire les descentes qui peuvent s’avérer dangereuses ; plusieurs en ont fait les frais dont une championne, – compatriote BZH d’origine – arrivée ensanglantée avec nécessité de points de suture… Rien à voir avec la concomitance d’Halloween, alors que certains y avaient vraiment cru… Bonne récup’ à elle.)

Donc, avec une bonne Diagonale dans les jambes pour moi, ma tranquille incrustation dans la meute comprenant de sacrés performeurs, par ces pentes de la Parapente, ne s’avère pas si mal sur un format dont je me méfie (car si j’aime, d’une part, une certaine vitesse sur route et chemins roulants, d’autre part, une endurance sur le très long en trail, en revanche, le panachage, vitesse/terrain technique – ce qui peut s’avérer très cassant – ne correspond pas à mon objectif de sport/santé au long cours)… La Diag’ diésélise peut-être un peu, mais en fin de compte, on absorbe très facilement une épreuve de ce petit format (23,5 km) où beaucoup ont vite des crampes et finissent en moins bon état… Évidemment, en venant de faire les 9500 m D+ de la Diagonale, la viande a été trop bien travaillée pour connaître quelque problème musculaire. Le moteur a été décalaminé à souhait, qui tourne à bas régime. Dès lorsqu’on fait la Diag’ avec modération et plaisir, loin de se casser, on en retire un grand bénéfice au plan du « foncier », qui permet d’être à l’aise sur toutes relances…

Les bons vents se seront fait sacrément attendre pour s’envoler afin de décrire en réalité deux belles boucles en forme symbolique d’infini, pour finir par un atterrissage réussi, une impressionnante médaille au cou et des chouettes souvenirs plein la tête… Bravo à la “Team Léla” qui porte bien son nom, et à la Ligue ; aux frères Prianon pour leur généreuse implication sur le terrain ; à l’expert du trail péi, le grand Jean-Paul Fontaine (le stade de la Grande Fontaine lui va bien !), pour son animation bienveillante. Bravo à tous les coureurs, à la jeune Victoria Devouge, toujours très impressionnante sur le court, et à l’ami Jean-Marie Cadet, un vétéran vraiment Hors Norme qui se bonifie avec l’âge en collectionnant les titres de Champion de La Réunion (piste, route, trail, tout y passe…) Jean-Marie est devenu incontestablement le plus grand coureur que l’île ait jamais connu.

Texte et photos Daniel Guyot et Boucle parapente

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Daniel Guyot
Daniel Guyot est le recordman absolu en termes de Diagonales achevées. En trente ans de grandes traversées depuis la Marche des Cimes, il est le trailer le plus assidu. A 60 ans, Daniel Guyot aura passé la moitié de son existence à courir après celle qui affole son palpitant depuis trois décennies. Une certaine Dame Diagonale. L'histoire de La Réunion étant intimement liée à celle de la Bretagne depuis les origines, il n'est finalement pas si étonnant que ça qu'un Breton le soit également à celles du Grand Raid.

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