Elodie Artois triathlète et Kinésithérapeute s’est lancée un défi un peu particulier pour cette 2021 un peu particulière. Nager dans le lagon entre l’Ermitage et La Saline sur plus de 10km. Rencontre avec une sportive hors du commun.

Qui est Elodie Artois ?
J’ai 24 ans et je travaille en tant que kinésithérapeute dans un cabinet à Piton Saint Leu. Je suis Belge et depuis toute petite j’ai souvent déménagé entre la Belgique, Lyon, Nice et maintenant l’ile de la Réunion. Cela fait depuis d’un an que je suis installée sur l’île.  J’ai souvent partagé le sport avec mes parents que ce soit de la planche à voile, de l’équitation ou de la randonnée ce qui m’a donné la curiosité d’essayer et de varier les plaisirs. Je n’ai pas un grand palmarès, je me suis souvent entrainé seule sans appartenir à un club, j’ai commencé les compétitions ici avec le Vert Lagon ou j’ai fini 11e fille et puis tout s’est arrêté… Du coup j’ai fini la 0-3000 en marron et en autonomie et j’ai aussi relié tous les ilets de Mafate en autonomie soit 80km en 3 jours.

En dehors du Triathlon, quels sont les sports que vous pratiquez ?
La Réunion est le paradis de la randonnée et du trail et j’essaie tous les weekends de partir à la découverte d’un nouveau point de vue.

Parlez-nous de votre discipline. Qu’est-ce qui vous a poussé à pratiquer ce sport à ce niveau ?
J’ai commencé par la natation à l’âge de 6 ans donc c’est mon sport de cœur depuis toute petite, puis j’ai alterné avec la course à pied et enfin depuis 4 ans je me suis mise au vélo. Le triathlon a fait le lien avec ces trois sports depuis mon arrivée à la Réunion. J’aime la diversité des entrainements mais aussi la difficulté à enchainer les 3 disciplines, il ne faut pas en négliger une ! Les entrainements ne sont jamais répétitifs et on peut varier les sports selon notre humeur, notre temps disponible, notre forme, c’est génial et hyper varié.

Avez-vous un modèle, une personne qui vous inspire pour bâtir votre carrière sportive ?
J’aime beaucoup Théo Curin, il a un parcours incroyable avec une force et une volonté hors norme. J’aime aussi sa détermination pour participer à des défis complètement fous comme sa traversée du lac Titicaca à la nage en fin d’année.

Vous êtes particulièrement bien intégrée dans le club du Leu Triathlon. C’est un peu votre seconde famille ?
Oui effectivement, c’est comme une grande famille ! J’ai intégré le club dès les premiers mois de sa création et l’ambiance est incroyable. Eric Devanne est un entraineur attentif, à l’écoute et avec une pédagogie hors norme. En plus de ça, chacun apporte de la bonne humeur mais il y a surtout toujours quelqu’un de motiver pour vous accompagner dans vos challenges.

La randonnée est surtout affaire de randonneurs. Depuis combien de temps êtes-vous à l’Ile de la Réunion ? Quelles sont vos motivations ?
Je suis arrivée à la Réunion depuis plus d’un an. A la fin de mes études en Belgique je suis partie ici avec l’envie de découvrir ces paysages hors normes, la folie de vivre à côté d’un volcan en éruption et apprendre à vivre avec la culture créole. Effectivement ce qui m’a attiré dans le choix de venir à la Réunion, c’est la diversité des paysages et le beau temps tout au long de l’année qui permet de s’entrainer sans coupures.

Comment gérez-vous le stress ou la montée d’adrénaline lors des grands jours ?
Je suis plutôt de nature stressée et à douter de moi mais une fois que la course est lancée et que le chrono a démarré je me mets dans ma bulle et j’avance pour passer la ligne d’arriver le plus rapidement possible. Au final l’adrénaline me permet de me surpasser et elle me donne l’envie à la fin chaque défi d’en recommencer un nouveau.

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à vous lancer ce défi personnel ? Et quel est le résultat escompté ?
J’avais ce défi dans un coin de ma tête depuis que je suis arrivée sur l’ile et la situation actuelle n’a fait que renforcer mon envie. L’absence de compétition rend les entrainements plus difficiles à tenir et il faut se créer ses propres objectifs pour pouvoir se surpasser.  J’ai envie de voir jusqu’ou je suis capable d’aller, j’ai envie de tester mon mental aussi parce que c’est long de nager 10km toute seule sans avoir d’autres participants qui nous donnent le rythme et nous motivent.

En réalisant ce défi j’ai envie de me montrer que je peux atteindre des objectifs ambitieux et qui me semblait trop grand il y a quelques mois, j’espère aussi que cela ne marquera que le début de nouveaux challenges toujours plus endurant.

Pourquoi ce choix de la mer dans votre défi ? Et comment vous est venue l’idée du choix de la mer pour ce défi ?
Avec la fermeture des piscines, les restrictions d’accès, le couvre-feu etc, le lagon est devenu le lieu le plus facile pour s’entrainer alors je me suis dit « Et pourquoi pas essayer de relier les deux extrémités du lagon de l’Ermitage ? » Au fur et à mesure des entrainements, un aller simple me semblait presque trop peu donc je me suis lancée dans le défi de faire l’aller retour entre Trou d’eau et Saint Gilles.

Malgré tout, réaliser ce défi en mer prend en compte l’irritation du sel, les courants, les coraux ou encore l’attaque des balistes qui rendent l’avancée plus compliquée mais l’arrivée encore plus belle.

Vous êtes dans le triathlon. Est-ce un objectif futur de défi de faire un Ironman, où une diagonale des fous ? Est-ce envisageable ?
A long terme oui. Pour le moment j’ai beaucoup de progrès à faire en course à pied et j’aimerai commencer par un half Ironman déjà. Le Grand Raid est une institution sur l’ile de La Réunion et je pense que ca me plairai de participer au Zembrocal en relais, il ne reste plus qu’à monter une équipe !

Votre préparation est en lien me semble-t-il avec un autre défi le Morocco Swim Trek ?
Le Morocco Swim Trek est une course de natation de 30 km en eau libre répartie sur quatre jours (6.5, 8.5, 10 et 5km). La course se fait à Dakhla, le long de la côte du Sahara Occidental en décembre. Elle regroupe des amateurs et des professionnels. L’idée est de me tester sur plusieurs jours et d’apprendre à gérer un effort long. C’est de la gestion de course qui demande aussi de garder des forces pour les distances suivantes si on veut arriver à passer la ligne d’arrivée au bout des 4 jours.

Le sport tient-il une place importante dans votre vie ?
Le sport et le mouvement sont déjà les éléments principaux de mon métier. A côté de ça le sport me permet d’évacuer, de découvrir les alentours ou je vis, c’est important pour l’équilibre physique et mental.

« Le sport est le dépassement de soi. » Que pensez-vous de cette phrase ?
Je pense que le dépassement de soi est l’essence même du sport, chaque sportif accepte une part de souffrance dans l’effort parce que le plaisir qui en ressort est encore plus grand. C’est important de se donner des objectifs qui viendront nous sortir de notre zone de confort, c’est comme ça qu’on peut évoluer et s’améliorer.

Le sport est à l’arrêt à l’île de La Réunion. Comment vivez-vous ce moment difficile, vous qui êtes adepte de triathlon ?
Effectivement l’arrêt des compétitions n’est pas simple, on s’entraine pour une échéance qui finit par être annulée … Heureusement le club LeuTriathlon organise des challenges intraclub qui donnent une motivation aux entrainements.

QUESTIONNAIRE DE PROUST
Citation favorite ? « On ne s’arrête pas quand on est fatigué on s’arrête quand on a fini”.
Votre animal préféré ? Le chat
Votre voiture préférée ? La Citroen Berlingo pour mettre les vélos et dormir dedans !
Votre fleur préférée ? Les fleurs de flamboyant
Votre sportif préféré à l’Ile de la Réunion ? Laurent Chardard (vice-champion du monde 50m papillon S6)

Texte et photos Gil VICTOIRE

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