La Réunionnaise ira chercher cette année son premier titre de championne du monde amateur de bikini fitness.

Caroline Deveaux et Hervé Renaudie, son prof rencontré au hasard d’un cours de gym, ont uni leurs destins pour le meilleur et pour le pire du body building, catégorie bikini fitness. « Une discipline qui s’apparente à du mannequinat sportif, pas à du culturisme ». Un rapide coup d’oeil en direction de la compagne du coach valide son propos. La belle Caroline joue d’avantage, côté silhouette, dans la cour des émules de Kate Moss que dans le jardin des armoires à glace de la gonflette version anabolisants.

« On se rapproche des physiques d’Alerte à Malibu, des physiques de surfeuse » poursuit le préparateur dont le débit de parole à la minute atténue celui de son égérie, a priori pas mécontente de cette répartition des rôles. Quand il explique au terme d’une phrase à tiroirs que leurs valeurs fondatrices sont « le respect et l’humilité », Caroline, sourire et regard désarmants à l’appui, précise : « Lui, c’est le respect, moi, c’est l’humilité. Je suis trop humble».

« Hyper convoitée à Tahiti où on lui fait des ponts d’or, c’est une star là-bas  », du Renaudie dans le texte, Caroline Devaux vérifie depuis ses succès la notion de relativité de la prophétie dans son propre pays. Ses titres et qualités n’y ont presque rien fait, sa notoriété réunionnaise patine. « Notre grand tort, c’est d’être français, nous n’avons pas la bonne plaque d’immatriculation, ni pour les juges, ni pour le rayonnement de notre sport » assène le coach de la belle.

Ses performances plaident pourtant clairement en sa faveur. Sans opposition sur le territoire français dans sa catégorie (- d’1m69), Caroline affiche un CV musculaire de haute volée. Parmi ses faits et gestes les plus flatteurs, sa médaille de bronze aux championnats du monde de Budapest en 2015. Entourée « d’avions de chasse » selon ses propres termes, elle parvient à conjurer le sort dans la partie est de l’Europe où le bodybuilding féminin est un état dans l’état alimenté par de grosses sommes d’argent et les apprenties James Bond’s girls qui en découlent. « J‘ai tout donné » dit-elle en expliquant avoir montré aux juges qu’elle avait « du chien, du combat, du physique » et qu’elle «ne relâchait rien » .

Cette performance, déterminante pour la suite de sa carrière, en appellera d’autres. Régulièrement placée dans le top 6 des grands rendez-vous mondiaux, l’ancienne nageuse du CN Possession assoit sa confiance et galvanise ses ambitions. Troisième de l’étape tchèque de l’Olympia tour et des Arnold Classic d’Afrique du Sud et de Hong Kong en 2016, elle signe la meilleure performance de sa vie en mars dernier à Melbourne en finissant seconde de la compétition gérée par l’ancien gouverneur de Californie.

Inutile de lui demander quelle sera son objectif en décembre prochain à l’occasion des premiers championnats du monde jamais organisés en France à Biarritz. Calendrier international, diététique, entraînement , mise au vert finale, le duo réunionnais a programmé la totalité de sa saison pour passer un Noël 2017 ineffaçable.

Texte: Arthur Fontaine
Photos: Pierre Marchal

   Envoyer l'article en PDF   

LAISSER UNE RÉPONSE

S'il vous plaît entrer votre commentaire!
Veuillez entrez votre nom ici