Ma 29ème arrivée en Diagonale, de celles inscrites sur Runraid.re, se sera encore révélée bien différente des précédentes, plus corsée à atteindre. Mais l’abandon et la performance ne me sont pas en options sur ce rituel : être finisher et faire un bon cheminement sont les seuls objectifs, comme pour une part des participants sur cette épreuve très spéciale…

Le concurrent Mathieu Blanchard s’est impose sur la Diagonale des Fous 2024, en seulement 23 heures, 25 minutes et deux secondes. Il a franchi la ligne d’arrivee seul loin devant ses concurrents. La course majeure du Grand Raid a ete remportee vendredi soir par Mathieu Blanchard. Il a traverse La Réunion de Saint-Pierre au Stade de la Redoute à Saint-Denis en 23 heures, 25 minutes et deux secondes. Mathieu Blanchard est sacre sur le trace le plus long de l’histoire de la Diagonale des fous. Le specialiste de l’ultra-trail et de course de montagne, a notamment participe à Koh Lanta.

Partis vers Saint Pierre depuis Saint Denis pour la 2ème fois en 24 h, avec l’ami Nawid Sarem, jeune élite qui va réaliser sa toute première Diag’ – et combien j’envie cette fraîche innocence aventureuse remontant pour moi à 1989 avec La Marche des Cimes -, notre « Team Alizés » de Bellepierre papote gentiment, trinque à la traversée, salue les VIP familières tels Bernard Rebatet, Gil Victoire… Toute la famille du trail est réunie. Entrés dans notre SAS 2, cependant que Nawid m’offre de succulentes dattes afghanes, on se dit que c’est quand même une sacrée chance d’être là ; un vieux briscard qui pourrait se vautrer dans un canapé au milieu des souvenirs de courses, et un athlète confirmé confronté dans l’enfance à un sérieux pépin de santé qui aurait pu l’entraîner vers un tout autre destin. Une improbable vie en Diagonale s’ouvre à lui… Symboliquement, je lui transmets le flambeau, comme cela fut avec d’autres dont l’ami Arnaud Moisan, issu d’une famille de compétiteurs qui rayonnent en métropole… Là, débarque un copain me donnant des nouvelles d’un absent qui nous manque, le fougueux Greg, un traileur extra, brutalement dérouté pour cancer : « Tous les paramètres sont redevenus bons ! », qu’il me confie. Positifs ! Et sur ce registre de vraies résiliences, de Diag’ métaphore de la vie en déjouant le sort d’atteintes à la santé, je félicite d’emblée l’ami rennais, insuffisant rénal, Fabrice Huré, avec qui j’étais encore à l’attaque du Col de Fourche, et qui a terminé sa Diagonale peu après moi. Cf. le Film « La montagne dans le sang », par Fabrice Huré et Cyril Portanelli : https://vimeo.com/304411586

« Jusqu’ici tout va bien », en ayant fait le plus dur du GRR (récupérer les dossards, essayer d’arriver dans les meilleures dispositions et de passer ce front de mer en évitant les bousculades…) On se range devant l’arche ; le rituel de chauffe commence, ça s’ébranle ; on se serre une grosse pogne avec Ludo Collet que je reverrai sans doute aux 75 km de Rodrigues dans 15 jours. Je retrouve Nawid à plusieurs endroits plus loin, – je lui ai répété de ne pas s’emballer jusque Cilaos où la vraie course commence – avant de se perdre dans la nuit, les feux d’artifice et la folie calmés, parmi les plus de 2900 traileurs religieusement dans leurs bulles. Finie, l’époque où la lumineuse chenille tirait l’ambiance vers les hauts avec Danyel Waro… Même dans le ventre mou, on a l’attitude du Pro concentré ! J’en rigole sous cape.

Brouillards, farines, coups de fraîcheur, pics de chaleur (en montant sur Lataniers), humidité, lourdeurs, aridité… Poussières, paille de cannes, bitume, roches, racines, boues… Bouchons, solitudes… Les ambiances contrastées défileront… Et puis, de productions d’hormones en adaptations physiologiques, on mue, on mute ; on finit par entrer dans une toute autre dimension ; se succèdent jours et nuits ; hauts et bas ; les accointances multiples ; les discussions improbables et les silences ; les moments d’étranges facilités, et les perfides coups de mou… Mais qui n’en a aucun ! Le flow et le flou ; les idées géniales comme les régressions mentales ; les nombreuses rigolades et les quelques assombrissements de l’âme ; la vie mise à l’épreuve dans une rare intensité, avec tous ses états. Vivants pour de vrai !

Enfilant les étapes intermédiaires à n’en plus finir, on réalise « tipatipa » que ça va finalement le faire, une fois de plus ; un peu de patience encore sur une fin de parcours qui n’a plus un grand intérêt naturel depuis Ilet Alcide – au profit d’un fatras de roches et racines avec la Kalla, de pavés déchaussés en tous sens avec la descente vers la Grande Chaloupe, etc. -, et le stade de La Redoute apparaît avec ses clameurs, ses joies, ses fiertés, ses retrouvailles, ses émotions intenses, ses sentiments d’accomplissements divers… Parfois aussi, déceptions, fatigues et douleurs… Perso, je n’ai toujours pas sorti depuis des lustres la couverture de survie, les bandes élasto, etc… Le petit sachet zip qui les contient dans mon sac – j’ai une carte mentale de ses compartiments -, n’a jamais été ouvert, et refait cet épique voyage piquant tel quel depuis des années…

Digne finisher

Au vu du post « RER Prod Sport » qui a fait le buzz, certains ne retiennent de mes arrivées chaque année qu’une interrogation empreinte de ressentiment sur l’obtention de mes dossards ; sachez que la détermination à ne jamais abandonner commence par là : à défaut de tirage au sort positif, il existe des partenaires, des propositions de dossard caritatif, solidaire d’une cause à condition de démontrer une vraie motivation pour elle ; il faut avancer 1000 €, 750 étant remboursés via les impôts l’année suivante. D’autres solutions existent mais tout se mérite en Diagonale : crier à l’injustice ou pleurer un mauvais sort, ne prédisposent pas à être un digne finisher… A La Réunion, on demeure dans une dualité Elites/Figurants ; 20 ou 29 fois Finisher, – et un « record » d’assez loin pour moi -, on reste figurant sans faveur. En métropole, j’ai été invité sur des courses pour ce record. Sur l’UT Beaufortain, le patron François Camoin m’a mis quasi autant à l’honneur que l’autre célèbre François du coin, de son nom D’Haene… On sait que j’ai été un des pionniers de cette Diagonale, de ceux qui ont contribué activement à la créer tout en ayant fait la toute 1ère édition, – puis les autres – et quand je vois débarquer certains petits jeunes me reprochant d’avoir un dossard chaque année, avec mon aspiration à transmettre le flambeau, je me dis que l’esprit trail n’est pas toujours acquis… Mais merci à la plupart qui, bien loin de cette affligeante ingratitude, me saluent chaleureusement.

Que ce soit avec l’ami Mathieu Noguère qui a laissé tomber la « Team La Cordée », (Gèdre-Gavarnie et Cauterets) avec pourtant quelques extraordinaires traileurs comme Brice Delsouiller, « le vacher à l’assaut des Pyrénées », ou avec Nico Darmaillacq qui a laissé tomber la fameuse Skyrhune, etc., il y a lieu de se poser des questions sur certaines dérives dont des attitudes inappropriées de capricieux consommateurs d’un trail business… Ceux que j’ai cités sont des passionnés du terrain, hyper expérimentés en montagnes ; ils savent de quoi ils parlent. De même que personne n’est vraiment fondé à parler Diagonale s’il n’en a pas au moins terminé une, de même, il est difficile de savoir ce qu’il en est de faire la Diagonale chaque année – malgré tous les aléas de la vie – sans aucun abandon, avec un âge qui pénalise toujours plus cependant que l’épreuve se corse graduellement ; cet écart nécessite adaptations et choix.

En vieillissant, la lecture du terrain, l’agilité, la souplesse, les réflexes, l’influx, se dégradent. Il faut être prudent en descentes, plus encore que je ne l’ai toujours été ; je me range souvent pour y laisser passer des trains de traileurs. La boue m’a amené à prendre du temps cette année pour soigner chaque appui. Dans la Plaine des Tamarins, ont déboulé sur moi les 1ers du Trail de Bourbon partis fraîchement de Cilaos. Un plaisir de voir ces félins dont la plupart ont salué bien amicalement le vieux ; merci à eux. Je les admire, et les envie un peu, voyant en eux mon insolente jeunesse dans les sentes… Mais rapidement, la situation s’est apparentée à un « conflit de course » ; près de 100 km dans les pattes pour les dossards jaunes Diag’, guère plus d’une dizaine pour les bleus, vague 1, du TDB… Plutôt que de gêner et de prendre des appuis pourris sur les côtés, j’ai préféré m’arrêter 40 minutes. J’avais cru que la Diag’ montait par le col de Fourche afin de laisser le col des Bœufs libre au TDB, ce qui aurait été une utile dissociation, surtout en montée où les vitesses sont très différentes entre les 2, mais non. J’ajoute qu’en basculant au col, là où Thierry Delaprez chuta mortellement sur la Diag’ 2012, la situation m’a paru dangereuse ; grandes marches beurrées de boue, manque de sécurisation sur le vide, cavalcades avec des coureurs qui doublent en prenant des risques ; chaud.

S’arrêter par souci de sécurité, mais aussi pour le plaisir qui doit demeurer ; car cette histoire de dépassement de souffrances, voire de théorie pédagogique par les patentés « sachants » du trail, pour les dompter, m’est une totale aberration. C’est ainsi que j’ai pris le temps d’intervenir sur les médias dès lors qu’on m’a sollicité, et en particulier assez longuement avant de plonger vers la Kalla, avec Yassine Ghanty en live sur RER. Plaisir et Partage, c’est la base originelle de l’Ultra !

Sauf dopage, la période de ménopause chez les féminines crée aussi une difficulté supplémentaire avec l’âge. Bravo à notre authentique championne, Sophie Blard, d’oser aborder la question. Et félicitations aussi à Erika Pausé d’avoir bouclé sa 1ère Diag’ à 54 ans.

Ce fut une 35ème édition – depuis 1989 moins l’année Covid 2020 – aux chiffres affolants :

  •  Record de participation : près de 3000 partants et plus de 2000 finishers.
  • 183 km et 11 000 m D+, l’édition la plus longue de l’histoire après celle de 2014 (plan B dû à l’effondrement du Taïbit) en distance finale aux GPS, comme en durée inédite pour moi…
  • 10 km de plus pour les mêmes barrières horaires qu’en 2023, avec un terrain rarement aussi boueux : ces 2 données conjuguées auront conduit à un taux d’abandons de 6% supérieur (de 26 à 32).

Le ralentissement dû aux boues aura limité les surchauffes et problèmes gastriques ; en revanche, la vigilance sur les appuis, l’évitement des bourbiers, se sont avérés épuisants ; on déplore moult chutes traumatiques, entorses de chevilles, voire, plus graves, de genoux. Dans ces conditions, la victoire de Blanchard, explosant les chronos des Jornet et D’Haene, – avec 7,5 km/h de moyenne ! – n’en est que plus incroyable. La constance du 2ème, le sympathique J. P. Tschumi, est remarquable ; j’avais mis un ticket sur B. Dhiman, croisé cet été dans les Pyrénées, qui finit 3ème. Chez les féminines, je soutenais notre locale Amélie Huchet, qui, après un beau parcours, s’est arrêtée à Savannah. Le podium des M. Bohard, M. Nakache et P. Grardel, est assez logique. On observe une participation féminine toujours plus étoffée, dont le chic à nœud papillon et les talents de danseur sur le podium du 4ème, Diégo Pazos, ne sont sans doute pas les seules raisons… Et, au bal final, on a aussi aimé voir l’équipe des bretons, de beaux gosses solides et droits comme des menhirs, éclairant comme la foudre, assumant positivement leur identité derrière le Gwenn ha Du… Faut dire que ce bastion extérieur est de très loin, le plus imposant sur la Diag’ !

Les locaux n’ont pas démérité avec 6 coureurs dans le top 20 ! Nous sommes fiers de la 7ème place de Judicaël Sautron, et chez les féminines, de la réunionnaise Géraldine Lachapelle ayant bouclé au passage, sa 13ème Diag’…

« Ta casquette est canon »

Merci aux nombreux traileurs qui m’ont interpellé et encouragé au regard de mes récidives sur 36 ans en Diagonale ; aux 2 amis élites, Nawid – facile finisher de sa toute 1ère Diag’ -, après l’entame ensemble, venu à La Redoute pour mon arrivée, et Surfa Sanio – notre fusée du trail court au panache sans pareil – qui m’a accompagné depuis le Colorado, sa famille m’attendant au stade avec une pancarte faite par les enfants « Allez Daniel The King »… Jamais je n’aurai mis autant de temps sur la Diag’, mais grâce à lui, par la réminiscence de nos compétitions explosives ordinaires, jamais je n’aurai mis si peu de temps à faire cette descente technique finale, que je connais il est vrai comme ma poche ; après avoir longuement causé là-haut, le temps effectif pour rejoindre le stade aura été en effet de 40 minutes ; ce qui montre que j’avais encore des réserves et des abattis bien souples… Fatigues de 3 nuits blanches, mais pas le moindre bobo, comme d’hab’.  Félicitations à la benjamine Emma Tuaillon, 24 ans, avec qui j’ai partagé des bouts de chemins du début à la fin. Hernàn Roy, le plus jeune masculin, 20 ans, – qui courait la Diag’ avec son père – est arrivé aussi un peu plus tard, à 36 minutes du gong. Bien joué ! Bravo à l’illustre doyen Georges Zibel d’avoir retenté l’aventure ; grand coup de cœur pour l’ami rodriguais, Patrice Chan Seem, le prof de socio qui n’était pas loin de faire 1er finisher de son île. Impressionné par des parois qui lui sont bien étrangères sur la Cendrillon des Mascareignes, après avoir franchi le titanesque rempart du Maïdo, il a préféré remettre l’affaire à 2025, où je ne doute aucunement de sa réussite. Un fait social inéluctable ! L’ami Gilbert Baudoin a bien figuré sur la Masca. Hâte de les retrouver à la grande fête du « Trail de Rodrigues », dans quelques jours. Merci à Mireille d’être venue faire le show à mon passage au Colorado, (elle qui a fini consécutivement les Diag’ 18, 19, 21…). A cet incroyable Arnaud Moisan, qui a couru la Masca avec brio, puis a accompagné ses parents en « Somin Grand Raid » ; merci à la jeune élite, Pierre Louis Gamblin, bénévole au bipage des coureurs sur Saint Pierre, retrouvé à la Grande Chaloupe ; une pensée toute particulière pour l’ami Greg Fabick, expert en format autrement plus long que la Diag’, mais qui n’a pu finir celle-ci.

Merci pour toutes les interpellations sympas. Les « On t’a vu à la télé », « Ta casquette est canon », ont atteint des centaines d’occurrences au fil du parcours ! Je n’oublie pas les gestes de la Team Colosse, avec Stéphane Ferrère, directeur des courses UTOI : des fruits et une bonne soupe à la Plaine des Cafres, un pot à Halte-là. Spéciale salutation à Mathias Ramassamy de Radio Freedom : trop fier de son chic dossard 999, le champion en herbe n’a pas vu qu’en lecture inversée, il risquait le pire… Cet adorable animateur de la plus écoutée station de l’île m’avait sacrément encouragé sur l’Ultra Trail des Géants de mai dernier ; bon rétablissement à lui pour revenir au top en 2025 ! Merci à Johny Célestin, et bravo à son sacré fiston, reporter en immersion et Finisher ! https://www.youtube.com/@cltnalex/videos

Un plaisir d’avoir terminé la soirée de dimanche aux camions bar du Barachois – il y avait longtemps que la bière et les victuailles manquaient au « ravito » de La Redoute ; quoi, il y aurait eu cette année, plus de monde aux buvettes que devant la scène ? Pour trinquer à l’anniversaire du Patron ? -, avec l’ami Antoine Guillon, le copain Cédric Chavet, (bref, les meilleurs dans l’histoire de l’Ultra Trail) leurs épouses, Mireille, et notre ami Eddy Paquiry, Serre-File sur la Masca ; un très bon moment de défrief avec pas mal de conclusions fortes qu’on ne révèlera pas…

Pour l’heure, mon Contrôle Technique 2024 est OK. A l’issue de cette édition, voici le classement des « multifinishers » : Daniel Guyot, 29 – Charles Hoarau, 25 – Jean Christophe Pitarque, 24 ; une pensée pour l’ami Jean Pierre Hoareau, alias « Tête Chou », 21 Diag’, mais empêché pour la 2ème année consécutive. Bravo aussi à l’ami breton Thierry Gallou, 16 Diag’.

Emmanuel Guermeur, l’ex journaliste/reporter sportif le plus capé sur l’île – le seul à tout connaître du GRR depuis 1989 – ne travaille hélas plus au Quotidien depuis sa récente refonte ; mais le journal a néanmoins mentionné mon « arrivée à bon port » avec le nombre de fois finisher exact. Merci à lui pour ce clin d’oeil.

Cette année, mieux valait « ne pas faire la boue avant la pluie », – y’en avait assez comme ça pour de vrai, et des deux ! – mais avoir beaucoup d’humilité et toute la tempérance pour être finisher, crotté certes, mais en bon état ; c’est ainsi que je me relance le week-end qui vient sur la piquante « course de l’ail », et le suivant sur le « trail du Hibou » 75 km de l’île Rodrigues. Bonnes récup’ et reprises à tous les participants de cette Diag’ 2024 qui se méritait comme jamais ! Merci aux dévoués bénévoles et à l’organisation. Mention spéciale au Directeur de course, Thierry Chambry – vainqueur de la Diag’ 2007, guide/accompagnateur en montagnes, option milieu tropical – que j’ai eu le plaisir de retrouver à l’arrivée (avec l’ambianceur Jérôme Désiré sur mes courses quasi chaque week-end), après notre annuel challenge du 10 km entre Normand et Breton d’origines… Que l’aventure continue !

Texte et photos Daniel Guyot

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Daniel Guyot
Daniel Guyot est le recordman absolu en termes de Diagonales achevées. En trente ans de grandes traversées depuis la Marche des Cimes, il est le trailer le plus assidu. A 60 ans, Daniel Guyot aura passé la moitié de son existence à courir après celle qui affole son palpitant depuis trois décennies. Une certaine Dame Diagonale. L'histoire de La Réunion étant intimement liée à celle de la Bretagne depuis les origines, il n'est finalement pas si étonnant que ça qu'un Breton le soit également à celles du Grand Raid.

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