Invité d’honneur de la 3e édition de la cyclo des Rois de la Pédale de l’Ouest, Thomas Voeckler, ancien porteur du maillot jaune du Tour de France, a ravi les fondus de la Petite reine, même s’il n’a pu participer à la course.

Lorsqu’il a posé le pied sur le sol réunionnais, dans la nuit de samedi à dimanche vers 1 heure du matin, il était évident que Thomas Voeckler, 39 ans, récent retraité du cyclisme professionnel, ne serait pas en mesure de prendre le départ de la 3e édition de la cyclo des Rois de la Pédale de l’Ouest, dont le départ était prévu une poignée d’heures plus tard à l’Etang-Salé. Le vol retardé d’Air France avait eu raison de la légendaire volonté de l’Alsacien d’origine, l’un des coureurs tricolores à avoir porté le maillot jaune du Tour de France le plus longtemps sur ses épaules, deux fois dix jours à sept ans d’intervalle, 2004 et 2011.

Plus que ses hauts faits d’arme – double champion de France, 2004 et 2010 – c’est l’attitude du natif de Schiltigheim qui avait forcé l’admiration à l’époque. Mâchoires serrées dans l’effort, traits volontaires, regard porté vers l’avant, Thomas Voeckler exsudait à travers ce « body language » tout ce que le cyclisme pouvait renfermer de sentiments christiques et de valeurs de sacrifice.XLLS​​

L’homme aux quinze Grandes Boucles et 52 victoires n’a rien perdu de son charisme. Lorsqu’il y a un an et demi, il disputait son dernier Tour de France, il savait pertinemment que sa vie ne serait plus la même. « Je n’ai pas attendu d’être cycliste retraité pour me préoccuper sur mon sort », précise-t-il. France Télévisions l’a enrôlé, juché sur la moto qu’occupait Cédric Vasseur dans les pelotons du Tour et de Paris-Roubaix. ASO – l’organisateur du Tour de France – en a fait l’un de ses ambassadeurs, tout comme la station d’Avoriaz pour l’été. Le Vendéen d’adoption intervient à la demande au sein d’entreprises et il prête son expérience à une société développant le vélo à assistance électrique (VAE) sous la marque Matra. Machine dont il vante les mérites au travers d’une épreuve cyclosportive dont la première édition s’est déroulée en août dernier et dont la prochaine aura lieu les 24 et 25 octobre prochains.

Futur manager de club

Cet attaquant infatigable, bon sur tous les types de relief à défaut de survoler l’un d’eux, possède un rêve, celui de diriger une équipe professionnelle. « Je vais commencer une formation de manager de club sportif », opine-t-il, histoire de mettre en adéquation son fort tempérament avec son expérience professionnelle débutée à l’aube du 21e siècle. D’ailleurs, c’est par une victoire à l’autre bout de la Terre, au tour de Nouvelle-Calédonie en 2000, que Thomas Voeckler faisait perdurer son attachement pour l’outre-mer, lui qui a grandi à la Martinique.  En a-t-il développé une certaine bienveillance pour l’exotisme ? L’intéressé n’en est pas certain, mais il suit d’un œil attentif des coureurs péi comme Lorrenzo Manzin – « je l’ai côtoyé au sein des pelotons et on a au moins un point commun, celui d’avoir fréquenté le même sport-études de La Roche-sur-Yon » – ou encore Donovan Grondin, le champion du monde junior omnium sur piste, sociétaire de Vendée U, un des clubs chers à Thomas Voeckler.

Cette accointance naturelle avec La Réunion force l’admiration de Patrick Moreau, l’un des instigateurs de sa venue dans l’île, par ailleurs président des Rois de la Pédale de l’Ouest. « Malgré les problèmes liés au voyage, Thomas s’est montré extraordinaire avec les cyclos présents à l’Etang-Salé. » Ne refusant aucune sollicitation, il n’a guère forcé sa nature, a signé moult autographes, s’est plié à des dizaines de selfies et a confié ses impressions à tous les médias qui l’ont sollicité sans oublier le protocole des récompenses. Il n’y avait qu’à scruter dans le regard des marmailles pour y déceler un profond respect pour le champion et l’amour du vélo.

 

Thomas Voeckler (droite) en compagnie de Patrick Moreau.

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