C’est une grande nouvelle dans le milieu du surf à La Réunion avec le retour de la compétition sur le spot de Saint-Leu apès 17 ans d’absence en raison de la crise requins. De quoi sans nul doute “replacer La Réunion sur l’échiquier mondial”. Et pourquoi pas sortir l’île de la liste noire de la WSL

Dix-sept ans après la dernière grande compétition d’envergure dans l’île, le surf fera son grand retour à compter du 9 novembre prochain lors de l’Open Surf Région Réunion/Red by SFR. Une centaine de participants locaux, nationaux et internationaux, participeront à cette épreuve qui aura pour but de démontrer la possibilité d’un retour d’une compétition WSL (World Surf League) à La Réunion et replacer cette dernière sur l’échiquier international du surf professionnel.

Cette compétition, organisée par Leu Tropical Surf Team (LTST974) et inscrite dans aucun calendrier, est un mix entre une session d’exhibition et une compétition professionnelle. Les grands noms du surf péï comme Alice Lemoigne, Johanne Defay, Adrien Toyon, Rodrigue Sidambarom (considéré comme le meilleur local de la gauche de Saint-Leu) ou encore Maxime Huscenot ne pouvaient pas rater ce retour de leur discipline sur la mythique gauche de Saint-Leu. Ainsi, sur trois journées de compétition, plus de 100 participants répartis dans trois catégories (Open, Bodyboard et Ondines) se disputeront le titre symbolique de “champion de Saint-Leu” dans des sessions de 40 minutes à 6 ou 8 dans l’eau.

Des animations auront lieu tout au long du week-end, qu’elles soient en musique (un village installé et un chez Ti Roule de 13h à 19h) ou pédagogique (stand CSR sur les missions du centre, un stand sur la sensibilisation aux effets du soleil avec un dermatologue). Une journée sera dédiée à la pratique du bodyboard sur le spot annexe de La Tortue (aménageable en zone de repli des compétitions) avec un recueillement sur la stèle des disparus en fonction de la météo.

Pour ce retour, la compétition prendra un format inédit. Si elle reste basée sur un modèle professionnel WSL avec live score, cet Open reste avant tout une sorte de test grandeur nature pour un retour possible d’une compétition WSL à La Réunion. Pour rappel, l’île est orpheline de toute épreuve depuis 2005 – le Search Rip Curl Pro étant la dernière – et complètement “blacklistée” lors de la crise requin suite, en partie, aux décisions prises localement pour restreindre la pratique des activités nautiques. Présent lors de la présentation de l’Open, le conseiller départemental Jean-François Nativel a rappelé que malgré les attaques de requins sur des spots sud-africains ou australiens, les pays anglo-saxons “savaient” vivre avec le risque requin, “contrairement en France où ça coince”.

“Justement, avec le CSR (NDLR : Centre de sécurité requin), nous allons démontrer que nous pouvons le faire”, lui ont répondu les organisateurs de l’Open qui présenteront durant la compétition le dispositif de réduction du risque requin validé par le CSR, l’Etat et la mairie de Saint-Leu, et plus particulièrement la mise en place des water patrols ou patrouilles nautiques.

Lors des épreuves, ces dernières, actives quasi-quotidiennement à Saint-Leu, seront bien sûr de la partie pour encadrer les compétiteurs et seront composées de trois rideaux. Les premiers rideaux défensifs seront dédiés à la pêche de prévention et le deuxième rideau sera mis en place pour les maraudes tout autour du spot. Enfin, le dernier rideau sera composé de surfers équipés d’EPI (équipements de protection individuel). Le tout sous la surveillance d’émissaires de la WSL qui évalueront les dispositifs mis en place avant de décider d’un retour d’une épreuve mondiale comme à la grande époque.

Pour Gilbert Pouzet, président du Leu Tropical Surf Team (LTST974), ce sont plus de 8 années d’un long travail qui trouvent aujourd’hui leur épilogue. “Ces 10 dernières années, nous avions surtout fait des aloha (NDLR : cérémonies d’hommage), des moments tristes. Là, ce que l’on veut, c’est rassembler des surfers sur un moment festif et démontrer que l’on peut faire autre chose”, conclut-il.

Photos Pierre Marchal

   Envoyer l'article en PDF   

LAISSER UNE RÉPONSE

S'il vous plaît entrer votre commentaire!
Veuillez entrez votre nom ici