L’heure de gloire

Personne ne l’attendait. Comme le loup sorti du bois… Paul Rivière a surpris tout le monde en cette année 2018 en remportant son premier titre de champion de la Réunion. En distançant ses concurrents, en épuisant toutes leurs ressources. C’était son heure. Son heure de gloire. A 34 ans.

Du haut de son mètre 70, Paul Rivière na pas fait dans le détail. Sociétaire du VCO (Vélo Club de l’Ouest) après 1 an au VCSL de Saint Louis et deux ans à l’EVC de Saint-Paul, il vient de coiffer sur le poteau ses adversaires en leur subtilisant le titre tant convoité.
Après avoir brillé sur nombres d’étapes du tour de l’île sur plusieurs années, après avoir gagné l’Etoile de l’océan Indien en 2017, Paul Rivière concrétise de belle manière des années d’entraînement et d’abnégations.
« C’est une victoire sur moi même qui arrive tard mais qui vient concrétiser des milliers d’heures de vélo, d’entraînements, de souffrances et de sacrifices. Le cyclisme, est sans nul doute un des sports les plus durs et les plus ingrats qui soit. Mais c’est le sport que j’aime malgré tous les efforts qu’il implique. Ce qui me plaît, c’est cette sensation de vitesse, de filer dans le vent, de se fondre dans le paysage » , confie le sportif aux yeux bleus.

Sport violent

D’une nature timide, l’homme n’est pas porté sur la causette, réservé devant les médias, sur un vélo c’est une toute autre histoire. Il se révèle combatif et ne lâche rien.
« Pour moi le cyclisme est un sport violent où il faut tout donner. J’aime les duels, j’ai un esprit bagarreur. J’affectionne particulièrement les terrains vallonnés où je peux donner toute ma mesure. Et dévoiler mes qualités de mec tenace » avoue Paul Rivière.

Une vie de sportif faite de sacrifices, exigeante sur la plan de la condition physique nécessitant 15 heures hebdomadaires d’entraînement, ainsi que sur le plan de l’alimentation avec un régime approprié, (au revoir les caris).
Alors qu’est ce qui peut bien motiver Paul Rivière à enfourcher encore à 34 ans son vélo pour se mesurer à des coureurs plus jeunes.
« Ce qui m’enthousiasme par dessus tout, c’est l’envie, ma rage de vaincre et de me surpasser. Regardez Richard Baret, il est devenu champion de la Réunion à 48 ans ; c’est un peu mon modèle ».

Celui qui collectionnait gamin les photos de Jacques Anquetil sur le tour de France, dont les yeux brillaient à la seule évocation de son nom, admire aujourd’hui les coureurs Alejandro Valverde et Julian Alaphilippe : « J’aime leur style, leur façon de se mouvoir, de faire corps avec la machine, Julian est un vrai puncheur ».

Et c’est avec un brun de nostalgie que Paul reconnaît non sans regret que sa carrière est loin derrière lui, que ce n’est pas facile quand on vit sur une île de tenter l’aventure en France quand bien même les qualités physiques sont là.
« Ce qui nous manque à la Réunion ce sont des compétitions tous les week-ends, de pouvoir se mesurer à d’autres coureurs. Tout le temps. Victimes de notre éloignement et de notre situation géographique, nous payons cher notre appartenance à l’île paradis.
On ne peut pas rivaliser avec des sportifs de haut niveau, on manque de compétitions, on manque de courses par étapes. En dehors du tour de la Réunion, on a le tour de Maurice et le championnat des DOM réservé à une sélection des meilleurs. En France, il y a des compétitions tous les week-ends, dans plusieurs départements. Lorrenzo Manzin est le seul à avoir franchi le cap » conclue le champion en titre.

Texte: Anakaopress
Photographie: Pierre MARCHAL
LEGENDE : 1,71m 64 kg 34 ans

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