Lionel Scherschel M0H Club Athlétisme de Saint-Pierre (CASP) s’est imposé ce dimanche matin 25 août sur le semi-marathon de L’Étang-Salé en 01:09:45, il a devancé Abdoul-Had Attoumane M0H (01:10:53) de l’Entente du Nord. Chez les femmes, la victoire est revenue à Emma Métro, M0F Cospi en 01:19:56 devant Isabelle Lamy M3F ACSP (01:21:35′) et Gemma Frances non licenciée (01:23:00)
Un regain de participation. Le semi-marathon a le vent en poupe, et ce n’étaient pas les alizés qui soufflaient sur la côte Ouest de la Pointe aux sels, ni près du bassin de la Roche carangue, mais plus de 380 semi-marathoniens qui se sont retrouvés sur la place du camping de l’Etang Salé. Un succès même si les chiffres paraissent en deçà de ce qu’on puisse en rêver, mais le compte est bon pour le Président de la ligue d’athlétisme Jean Claude Prianon car la mise en place de cette épreuve sur ce parcours sécurisé fut en adéquation et en symbiose avec les coureurs.
La météo en invitée surprise. La zone Sud de la Réunion a été mise en vigilance jaune pour le paramètre vent en ce dimanche matin, en rafales principalement sur le littoral de la zone Sud (de Petite-Ile à Etang-salé). L’alizé qui reste soutenu.
Un succès gagnant, un nouvel homme en la personne de Lionel Scherschel, l’enfant de Clermont-l’Hérault, un inconnu me direz-vous ? Pas tellement que ça, puisqu’il a déjà marqué son empreinte sur les terres réunionnaises, l’Ingénieur chercheur du Cirad de 34 ans d’origine maternelle de la Côte d’Ivoire et de père Alsacien apprécie sa performance.
Sa première course ce fut sur les 10 km des Florilèges 00:34:37 en octobre 2023, une première place devant Ulrich Balzanet et depuis, quatre succès sur les 10 km.
Ce dimanche à L’Étang-Salé, il en demeure que du côté du public on aurait aimé voir un Ulrich Balzanet qui en 2022 a tenu la dragée haute à Etienne Tortelier en 01:09 :40, là en ce jour Lionel Scherschel pointe à 01:09:45. C’est vous dire.
Toutefois la course n’a pas été menée grand train si on se réfère à un résultat de Jean-Louis Prianon qui a performé jadis en semi-marathon sur un autre parcourt de L’Étang-Salé avec un magnifique temps de 01:06’ record à ce jour. On attend la relève !
Ici, dès l’entame du parcours David Boyer ACSGS a durci la course, en prenant les commandes, une stratégie qui ne s’est pas avérée bénéfique « c’est mon côté fougueux souligne le Cilaosien, c’est comme ça je n’arrive pas à me canaliser si la locomotive ne s’emballe pas je dois faire le nécessaire, il faut aller au charbon ». Il faut dire que les frères Boyer en l’occurrence Jeannick, qui excelle sur le Trail, David et Ariste sont des Irontrailers. Une troisième place qui finalement satisfait David car Abdoub-Had Attoumane ne s’est pas laissé conter fleurette en devançant le cilaosien + 2’ 06’’.
Du côté du vainqueur, en vrai pistard, Lionel faisait finalement la différence dans un come-back sur David Boyer qui du même coup se faisait surprendre par Attoumane. « Je suis arrivé à l’Île de la Réunion en septembre 2023, je suis une symbiose d’une mère d’origine de la Côte d’Ivoire, et de père d’Alsace ? Trente-quatre ans ingénieur au Cirad, végétal, j’ai l’ambition d’améliorer mon chrono notamment sur le 10 km, j’ai repris l’entrainement depuis trois ans ».
Sur le sol réunionnais l’athlète retrouve de la sensation sous la houlette de Matthieu Sangolo le tout nouveau Président du Club d’Athlétisme de Saint-Pierre, et Masseur-kinésithérapeute, préparateur physique : « C’est une grande satisfaction pour moi d’entrainer Lionel j’ai beaucoup de fierté pour Lionel, c’est un bon travailleur, qui bosse, avec lequel on collabore ensemble, et c’est quelqu’un qui est appliqué dans son travail, avec beaucoup d’intelligence, ça fait des mois qu’il travaille sur cet objectif, finalement il est arrivé au top, on a encore plein de pistes de travail sur lesquelles on pourrait progresser et développer des plans, aussi je pense qu’il ne faut pas dénaturer un coureur qui doit courir avec ses qualités, et les optimiser » précise le coach.
Finalement ajoute Lionel « La course c’est un entrainement rigoureux et des allures spécifiques, du travail et de la rigueur, le marathon 42 km ce sera un autre objectif dans quelques années, je m’y prépare. Je préfère rester sur la route et sur la piste. Je ne veux pas m’éparpiller et je dois me concentrer ».
Le résultat a été d’1’08’’ sur le second.
En ce qui concerne les femmes, le titre était incertain, tandis qu’Isabelle Lamy semblait jouer la victoire, elle avait décidé de prendre le contrôle des opérations, l’échappée a progressivement fondu au fil des km. « Ce fut difficile pour moi de tenir un rythme que je m’étais fixé dès le départ, certaines douleurs m’ont empêché de forcer l’allure ».
On ne peut pas dire qu’Emma Metro 01:19:56 a soufflé la victoire au vu de sa détermination, elle a trouvé les ressources pour devancer Isabelle, elle a mis en avant les couleurs du Cospi à l’image d’un Jean-Eddy Lauret. Emma qui après le marathon de Paris revient de blessures inhérentes aux pistards, dues aux sollicitations de la musculature dans des périodes intensives.
Une valeur sure sur les 10 km et semi-marathon dans le panorama de l’île de La Réunion
« Je suis contente car je garde mon titre 01:19:56 ». On se donne rendez-vous en 2025 pour un triplé.
Là aussi l’absence de Victoria Devouge aurait pu apporter un côté dynamique mêlée de suspense.
Texte et photos Gil Victoire
Les résultats sur : https://www.sportpro.re/resultats/