À 16 ans et demi, Lindsay Bordier est déjà un des sportifs réunionnais les plus titrés. Son premier titre de champion de France de ski nautique, Lindsay l’a obtenu à tout juste 7 ans. Depuis, il a réitéré huit fois cet exploit et a été trois fois champion d’Europe en moins de 14 ans. Surclassé en moins de 21 ans, il obtient l’année dernière la médaille d’argent au championnat d’Europe et termine son année 2016 en gagnant les US Masters, considérée comme la compétition la plus prestigieuse en ski nautique.

Du haut de ses 1m 62, Lindsay est déjà un grand et son palmarès est plus long que le casier judiciaire d’un multirécidiviste. C’est pourtant bien à des braqueurs que Lindsay à eu affaire lors de son dernier championnat du monde junior en janvier au Chili. Le temps d’une soirée et d’une nuit, il a été proclamé par les juges champion du monde avant d’apprendre au réveil qu’il ne prendra finalement que la deuxième place sur le podium. De retour sur l’île, il revient sur l’affaire qu’il considère comme un vol avec préméditation.

Les championnats du monde au Chili…
« Je fais la finale “figures” au championnat du monde le samedi. Je suis dans un premier temps annoncé troisième mais je comprends par rapport au score qui est annoncé qu’il n’est pas cohérent avec la performance que j’ai réalisée. On va donc voir les feuilles de figures pendant le temps imparti pour demander des rectifications sur le score. Effectivement, les juges avaient oublié deux de mes figures. Elles ont donc été ajoutées à mon score et j’ai été proclamé champion du monde. Les résultats ont été signés par la présidente du jury et publiés à l’international. J’ai donc été champion du monde pendant une soirée et le lendemain matin, alors que personne n’était présent autour du plan d’eau, les résultats ont changé. Une réclamation portant sur le jugement d’une figure, ce qui est interdit car le règlement précise qu’on ne peut pas protester contre un jugement, qui a déjà été rendu, complètement hors délai. Dix heures après, cette réclamation a été acceptée et les juges y ont donné suite en comptabilisant une figure pour celui qui était alors deuxième. Je suis donc passé de champion du monde à vice-champion du monde ».

“J’ai refusé de porter la médaille”

Lorsque tu te réveilles et que tu apprends ça, quelle est ta réaction ? Tu cries, tu pleures, tu hurles au scandale ?
« À ce moment là, je me demande ce qu’il se passe parce que c’est quelque chose qui ne s’est quasiment jamais vu dans le sport. Je reste calme et j’attends de voir ce qui s’est réellement passé. On va au plan d’eau avec les capitaines de l’équipe de France qui sont choqués par la nouvelle. Et puis ensuite le jury nous explique qu’une réclamation a été acceptée le lendemain. Mes capitaines ont donc porté à nouveau réclamation pour violation du règlement dans l’espoir que les résultats soient rétablis. Mais celle-ci a été refusée et la remise des médailles a eu lieu ».

Devoir monter sur la deuxième marche du podium alors que tu as été le meilleur a dû être un moment particulièrement difficile ?
« C’est sûr que ce n’était pas facile, surtout que je savais que la manière dont cela avait été fait n’était pas correct. Je suis donc monté sur le podium parce que j’étais obligé en quelque sorte, par contre j’ai refusé de porter la médaille pour montrer ma désapprobation à la modification des résultats. J’ai essayé de rester le plus calme possible pour ne rien laisser paraître. Je me suis dit que de toute façon c’était des choses qui ne pouvaient pas vraiment arriver donc j’ai pensé à l’avenir et ce qu’il se passerait après. Un recours auprès de la Fédération internationale vient d’être déposé par la Fédération française afin que les résultats soient rétablis. Il ne reste donc plus qu’à attendre »…

Malgré cette mésaventure, tu as repris l’entraînement, quels sont tes objectifs pour 2017 ?
« L’objectif est toujours le même : gagner le plus de compétitions possibles. Je vais commencer par défendre mon titre aux US Masters et puis ensuite les championnats d’Europe dans ma catégorie, puis les championnats d’Europe et du monde en moins de 21 ans où je serais surclassé ».

Photos : Pierre Marchal

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