Il y avait un air de fête hier soir au petit stade de l’Est où la communauté malgache s’était donnée rendez-vous pour assister au match de finale du Championnat d’Afrique des nations face à un écran géant pour une retransmission en direct. Des joueurs malgaches qui n’ont pas démérités, soutenus par tout un peuple. Mais cela n’aura pas suffi, s’inclinant sur le score de 3 à 2 pour le Maroc.
Niry Andriamora Besoa en chauffeur de salle, a su canaliser les énergies d’un public surchauffé. Micro en main aux côtés de Gaël Grimaud et du footballeur Tsimba qui a marqué l’histoire du football réunionnais, le petit stade de l’Est de Saint-Denis a vibré hier soir. Comme jamais.
Pour sa toute première finale du Championnat d’Afrique des nations (CHAN), Madagascar a marqué les esprits malgré la défaite face au Maroc (2-3). Les Barea ont livré une prestation pleine de courage, de talent et de caractère, confirmant qu’ils sont désormais une nation qui compte sur la scène africaine.
À Nairobi, les Malgaches, outsiders annoncés, n’ont pas tardé à montrer qu’ils ne comptaient pas jouer les figurants. Dès la 9e minute, Felicite Manohantsoa ouvrait le score d’une superbe frappe lobée, surprenant totalement le gardien marocain. Une entrée en matière éclatante qui a mis le Maroc sous pression et fait vibrer tout un peuple.
Ouvrant le score dès la première mi-temps, les malgaches pouvaient encore croire à leurs rêves de gloire. Mais c’était sans compter la détermination des Marocains, très agressifs en fin de première mi-temps sur le score de 2-1.
Les Lions de l’Atlas, plus expérimentés, sont parvenus à revenir au score grâce à Youssef Mehri, puis à prendre l’avantage par l’inévitable Oussama Lamlioui, meilleur buteur de la compétition. Mais loin de se laisser abattre, Madagascar a prouvé une nouvelle fois sa force mentale. Auteur d’un match complet, Manohantsoa s’est transformé en passeur décisif pour offrir à Toky Rakotondraibe le but de l’égalisation à la 68e minute, relançant totalement la finale.
Dès lors la pression des lions de l’Atlas se fera plus marquée, retranchant les Barea moins en jambes dans leur défense. Alors que les Malgaches pouvaient rêver d’un exploit historique, Lamlioui a finalement crucifié leurs espoirs en inscrivant un but somptueux en fin de rencontre. Un geste de classe mondiale qui a scellé la victoire marocaine et offert un 3e sacre au royaume chérifien.
Si le trophée échappe aux Malgaches, leur parcours reste exceptionnel. Pour une première participation à ce stade, ils ont fait trembler l’un des géants du football africain et ont démontré un potentiel énorme. Cette génération aura sans doute marqué le début d’une nouvelle ère pour le football malgache.
Texte et photos Pierre Marchal