Il y a bientôt deux ans, j’ai porté pour la première fois les couleurs du Team Matryx. Une fierté. Profonde. Il y a bientôt deux ans, j’ai poussé pour la première fois la porte qui mène vers la démarche de performance. Une vocation. Profonde elle aussi. Un itinéraire sinusoïdal calqué sur le profil topographique de la Diagonale des Fous.
Heureusement, pour me guider, il y a deux ans, j’ai fait la rencontre d’une boussole. Un capitaine qui, peu importe les vents, contraires ou favorables, tient son gouvernail. Un amiral qui, peu importe les avaries, peu importe les accalmies, maintient le cap. Bref, il y a deux ans, j’ai rencontré un Homme de l’Ombre. Un vrai. De ceux qui fuient la lumière. De ceux qui préfèrent être photographiés à contre-jour. De ceux qui se satisfont d’un regard pour lueur et d’un sourire pour Soleil. De ceux qui vivent en clair-obscur. De ceux qui observent, de loin. Mais qui soutiennent, de près.
Homme de l’ombre. Homme de l’Aube. Un Homme qui a tout du bonhomme. De la rosée du matin hivernal au crépuscule de la soirée d’été. Une boussole réglée comme une horloge, qui n’a pas d’heure pour devenir brave.
- 3h. Il se lève. Souriant. Déterminé. Aujourd’hui, il va faire ce qu’il aime le plus au monde. Soutenir ses athlètes.
- 10h. Il se dépêche. Il doit préparer le prochain ravitaillement.
- 23h. Il répond. Il trouve les mots pour panser les plaies de la contre-performance.
- 13h. Il s’éclipse une seconde du déjeuner familial. Il glisse un message au champion du jour.
- 15h. Il prend l’après-midi. Pour taper du poing sur la table. Et mettre les poings sur les i. Ou l’inverse. Pour tempérer. Car tu t’enflammes. Ou tu t’égares.
- 18h. Il trinque. Il sourit. « C’est bien ce que tu as fait. Savoure. »
- 21h. Il se débrouille. Il n’existe pas de problème qui n’ait pas sa solution.
- 2h. Il cherche le sommeil. Il réfléchit. Pense l’évolution de la discipline. Esquisses des stratégies. Ébauche des plans.
- 22h. Il cause. Droit dans les yeux. « Écoute-moi bien soldat… »
- 12h. Il te prend dans ses bras. Épaule solide, coup de main et huile de coude.
Homme de l’Ombre. Homme de l’Aube. Un bipède dur mais juste. Exigeant, mais conciliant. Main de fer, mais gant de velours. Jeune, mais expérimenté. Orgueilleux, mais généreux. Exemplaire, mais roublard. Pragmatique, mais instinctif. Cérébral, mais animal. Froid, mais chaud. Ascète, mais esthète.
En deux ans, j’ai appris à connaître, apprécier et admirer un Homme de l’Ombre. Lui rendre un jour la monnaie de sa pièce, c’est un trésor de motivation. Le rendre fier, un objectif. Le faire vibrer, un carburant. Cet Homme de l’Ombre, il s’appelle Thomas Janichon. Il fait partie du binôme qui a co-créé le Team Matryx. Et l’observer œuvrer dans l’ombre est quelque chose de resplendissant.
Texte Baptiste Chassagne
Photo DR
