Pour sa cinquième participation au Grand-Raid, Benoît Girondel est à 33 ans l’un des favoris de la course. Vainqueur par deux fois en 2017 et 2018 en double avec François d’Haëne, Benoît réalisera t’il le triplé ?

Rencontre chez Intersport au Port, partenaire officiel du Grand Raid. L’occasion de revenir sur l’expérience de Benoît Girondel et de sa préparation. L’homme n’est pas un bavard. Plutôt réservé. Pas fan des médias non plus, il se prête au jeu des questions réponses avec toute la réserve des grands champions. Car derrière sa timidité se cache un sportif au grand cœur. Alors que les vendeurs Intersport suivent une formation avec les représentants de la marque Asics, Benoît revient pour nous sur sa condition physique, son mental et son état d’esprit du moment.

Cinquième participation au Grand-Raid, deux victoires dont la dernière en double avec François d’Haëne, vous partez favori ?

Il n’y a pas vraiment de favori je pense. Il faut déjà que le corps tienne, et que l’on soit bien préparé. Il y a pas mal de paramètres sur cette course. C’est compliqué de s’annoncer favori à mon avis.

Vous avez fait une préparation spécifique ?

Un peu comme chaque année, beaucoup de sorties, beaucoup de vélo, de marches plus plus. Je ne suis pas quelqu’un qui court énormément. Je m’entraîne dans le massif du Vercors à Pierre Chauve à des altitudes de 1 300 mètres. J’ai fait une course en Suisse, mais après une blessure j’ai dû ralentir. J’ai accompagné un ami, Xavier sur une course au Japon. J’ai fait des petites courses cet été pour travailler la vitesse. Je fais beaucoup de vélo de route et de VTT entre amis. J’aime bien alterner. L’essentiel est d’avoir une activité physique sans se prendre le chou. C’est un peu ma vision du sport. De se sentir bien dans ses pompes. Et décompresser du boulot. Le sport est pour moi une façon de vivre, et non une contrainte. Partager avec les potes.

Le Grand-Raid, cela reste l’objectif de l’année ?

Oui, c’est le seul pour moi, J’aime cette île qui me le rend bien. J’aime son univers, son ambiance, de traverser une île comme cela, c’est incroyable. J’adore cette atmosphère unique avec tous ces gens qui vous encouragent. Tout le monde connaît quelqu’un dans son entourage qui court. C’est un peu le Tour de France du Trail. Les gens sortent de chez eux pour applaudir. C’est un bel événement. C’est magique. C’est vraiment une course à part, qui tient une place particulière dans mon cœur.

Comment expliquez-vous cet engouement autour du Trail à la Réunion ?

Vous avez le potentiel pour organiser de belles sorties. Le Grand-Raid c’est une histoire un peu particulière. Ce que j’aime, autour de cette course mythique c’est ce lien qui la relie à l’histoire de la Réunion, qui l’a marqué de son empreinte. Des hommes et des femmes qui l’ont façonné.

Que manque t’il aux coureurs réunionnais pour remporter à nouveau le Grand-Raid ?

Peut-être un peu moins de pression de la part des médias. (rires…) Ce n’est peut-être pas évident à gérer au quotidien. Ils doivent avoir une forte pression. Beaucoup de Réunionnais ont animé cette course. Beaucoup d’entre eux ont écrit les plus belles pages de l’histoire du Grand-Raid. Et ce n’est pas fini. Cela est certain.

Il ne faut pas être focaliser sur le résultat, il importe d’avoir de bonnes sensations. Ne pas voir la victoire comme le but ultime.

Que représente la part de votre entraînement sur une semaine ?

En moyenne 35 heures, j’ai des semaines plus light. Cela dépend du travail. Je suis agent SNCF. Je suis à 80%. C’est compliqué de tout allier entre la vie de famille, le métier et la passion. On ne peut pas se comparer à François d’Haëne, qui est constant et performant sur toute une saison. Il a un énorme palmarès. C’est son métier, il gagne sur tous les formats.

Quelle est la course mythique que vous aimeriez faire et que vous n’avez pas encore couru ?

Il n’y en a pas. Il n’y en a aucune qui pour moi puisse se comparer au Grand-Raid. Elle reste la plus belle, je suis amoureux de l’île. J’aurais aimé m’installer ici, mais au niveau SNCF, c’est un peu raté pour une mutation. Je travaille à Valence dans une gare pour aider les personnes à mobilité réduite.

Sur le plan de la diététique ? Vous mangez de tout ?

Oui, je n’ai pas de régime spécial. Avec 35 heures d’entraînement hebdomadaire, tu brûles facilement. J’évite des choses trop grasses. Le Trail c’est un peu particulier. Mon père a un grand jardin. Je suis sensible à l’écologie, la nature, à tout ce qui tourne autour du bio. J’essaye de manger le plus sainement possible, avec de bons légumes du jardin, des œufs du poulailler. Sans trop de restrictions.

Votre pronostic pour cette année pour l’édition 2019 ?

Il y a bien évidemment Antoine Guillon qui a gagné une fois. La course est tellement longue. C’est difficile de faire un pronostic. Il y a de très bons coureurs. Sur ce type de course, tout peut arriver. C’est une édition assez relevée. Il ne faut pas se fier au résultat et aux palmarès des uns et des autres. Les jeux sont ouverts.

Que redoutez-vous le plus sur le parcours ? La pluie, la chaleur, le froid ?

Rien en particulier. Je m’adapte. Les conditions seront les mêmes de toute façon pour tous les coureurs.

Texte et photos: Pierre MARCHAL

 

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