Il pleuvait des cordes dans l’Est, ce dimanche pour cette première édition du Trail de Saint-André. Long de 25 km, avec 160 concurrents au départ, la pluie n’a pas réussi à venir gâcher la fête. Jean Marie Cadet l’emporte chez les hommes alors qu’Amélie Tusset en vacances dans l’île s’offre une belle victoire chez les femmes.
La saison running montagne a eu son baptême de feu sous … la pluie dimanche à Saint-André. Pas de quoi inquiéter le staff de La Team kalou CADP Assurance qui organisait son premier trail, un parcours solo et un en relais à 2. Au départ, cent soixante traileurs, se sont élancés du gymnase de Mille Roches pour une virée vers le village de Sarabé et la forêt de Dioré. Pas le temps pour les traileurs d’admirer les paysages avec des panoramas remarquables sur Champ Borne et le cirque de Salazie et la rivière du mât. Dans cette végétation de bois de couleurs, les zoiseaux blancs et zoizeaux la vierge ont été surpris par ces hôtes de passage. C’est dans cet espace bucolique fait de végétation de bois de couleurs que Vincent Nocalou a dessiné ce parcours.
« Nous avons eu un peu de malchance avec la pluie, mais c’est le trail, pour une première ça va, tous les coureurs sont satisfaits, 190 participants avec le relais, le bilan est positif. Il est prévu que l’on organise un 10 km et un semi-marathon au mois de septembre ».
Longtemps délaissé, le trail se relève un peu dans l’Est, les organisateurs n’osent pas tenter le pari de faire des trails longs sur cette région soumise à des changements climatiques importants. Vincent Nocalou nous confie :« On essaie de faire connaître les parcours de Saint-André, nous avons à coeur de dynamiser le trail. C’est pourquoi nous avons créé ce club, avec vingt-cinq traileurs, dont Thierry Ganowsky, Safoui Mohamed, PascalIchambre, Jacky Leveneur. Il nous manque des féminines, mais ça viendra.»
Le trail comme on l’aime, pas de finish de main dans la main sur ce trail, qui laisse un goût amer, tout est vérité et force humaine, tant chez les femmes où on ne s’est pas fait de cadeaux, finis les étrennes de noël. Il en est de même chez les hommes malgré les petites confusions de dossard, alors que Jean Marie Cadet chassait fort derrière Didier Baret.
« Encore une fois 1e ! Dans la descente je pensais que Didier Baret était dans la course des 25 km ? Oups je me suis trompé il s’est arrêté au relais, ce fut une erreur de ma part, il relançait à chaque instant, je faisais la course avec lui au départ? Je me suis mis derrière lui, et dans la confusion, quand il passe son relais, j’ai compris mon erreur. C’est un mal pour un bien,cela m’a permis de me motiver encore plus.Mon programme est toujours varié 10 km, semi-marathon, des trails 25 et 30 km, le Beachcomber trail à l’Ile Maurice. Je déciderais en fonction de ma forme ».
Deuxième sur cette ouverture running 2020, Romain Fontaine le Palmiplainois ne cessait de se retourner dans la forêt de Dioré, craignant le retour de Guy Noël Lebon :« Je suis un peu fatigué, j’arrive à moins d’une minute derrière Jean Marie Cadet, pour la reprise c’est bon, je commence à m’entrainer que depuis quelques semaines. Je prépare le trail des Anglais, puis je ferais sans doute le Royal Raid à l’Ile Maurice.Je n’ai pas encore planifié mes sorties, je préfère y aller au feeling,car je me suis beaucoup blessé en 2019 »confie Romain à l’arrivée.
La troisième marche du podium revient au « Merle péi » Guy Noël Lebon le Cafriplainois qui a retrouvé de bonnes sensations sur ce terrain, bien que ce ne soit pas un format qui le convient : « Je fais 3ème au scratch, je suis plutôt content de ma course, mais le parcours est un peu trop roulant pour moi.Jean Marie Cadet sur ce terrain est un peu dans son jardin, il aime ça. Je suis très satisfait de mon chrono quand même à 57 secondes de JMC et à 21 secondes de Romain Fontaine. Je suis fier également de mon fils qui était en relais avec le team « Merles péi » et qui gagne sa couse. Vincent travaille sa vitesse pour l’instant, petit à petit il va mettre son pied dans le trail, mais pas tout de suite, il va profiter des courses rapides, du genre cross, 5000m 10 km, Championnat de montagne court. L’objectif pour moi demeure le Grand Raid, pour l’instant je n’ai pas de courses en tête.J’aurai un défi à faire celui de Jannick Sery (maxi d’aller retours Grand Bassin / Plaine des cafres en 24 heures au mois de juillet), car un défi est fait pour être relevé, je veux battre le record de Jannick. En descente je tourne autour de vingt minutes et trente-trois minutes dans la montée ».
Chez les femmes, la demoiselle de haute Savoie l’Annécienne Amélie Tusset a signé sa première victoire à Dioré dimanche. L’infirmière qui nous vient de la région d’Annecy connaît bien la Réunion pour y avoir travaillé il y a quelques années. Toute surprise de se retrouver sous les feux de l’actualité sportive, avec notamment des participations sur l’Arc en Ciel, le Leu trail, le trail des 3 pitons, Amélie réalise un beau chrono sur le Trail de Saint-André avec un temps de 02 :31 :12, elle devance Angélique Le sport 02 :34 :14 et Marie Ingrid Mondia 02 :55 :37.
Amélie nous raconte son histoire :« Ce fût un peu dur dans la montée, en effet je ne suis pas une bonne technicienne, dans la descente ça allait mieux, un beau parcours, un beau challenge, c’était chouette. Mon terrain c’est plus le trail urbain, Je suis d’Annecy en vacances pour un mois, je suis infirmière en psychiatrie, j’ai travaillé à la clinique des Flamboyants ici à la Réunion, bien que je suis d’Annecy je n’aime pas le froid, j’adore la pluie c’est rafraîchissant, logiquement je n’aime pas me mettre en avant là je serai bien obligé .Je reviens en mai, je prépare les 10 km, je suis plus sur du roulant ». AngéliqueLesport deuxième a fait le yo-yo avec Amélie tout au long des sentiers : « On a fait le parcours en se sifflant à chaque fois qu’on se doublait, un beau duel au coude à coude super motivant, une belle course ».
Texte et photos: Gil VICTOIRE
