Alors que l’édition 2020 de l’Open d’Australie doit se tenir à Melbourne du 20 janvier au 2 février, la polémique sur le maintien du tournoi continue d’enfler. En cause, les nombreuses difficultés respiratoires et malaises de joueurs provoqués par les fumées des incendies. Si la Réunion semble épargnée par la pollution atmosphérique, il n’en demeure pas moins que certaines pratiques sportives pratiquées en bordure de route, proche des émanations de CO2 peuvent représenter un risque.
La 108e édition de l’Open d’Australie, le premier tournoi du Grand Chelem de l’année, sera-t-elle suspendue ? C’est la question que se posent de nombreux joueurs et amateurs de tennis après la polémique qui a éclaté suite au début des qualifications du tournoi, ce mardi 14 janvier.
Un grand nombre d’experts médicaux, et de plus en plus de joueurs, demandent l’annulation pure et simple du tournoi à cause des violents incendies qui touchent le sud de l’Australie depuis plusieurs mois. Plusieurs participants des qualifications ont été victimes de difficultés respiratoires, voire de malaises, à cause des fumées toxiques qui se dégagent des incendies et polluent fortement l’air de Melbourne.
Une suspension du tournoi est-elle envisagée ?
Alors que les autorités de Melbourne ont conseillé aux habitants de ne pas sortir afin de ne pas s’exposer aux particules toxiques, les matchs continuent de se succéder au Melbourne Park, dans une atmosphère dangereuse. Une joueuse a dû abandonner, un ramasseur de balles a fait un malaise et pourtant, l’organisation du tournoi n’envisage pas l’annulation.
Craig Tiley, le directeur de l’Open d’Australie, a récemment déclaré qu’une suspension était « peu probable » et que la décision de maintenir le tournoi était « basée sur les conseils et les avis d’experts ». Pourtant, beaucoup de joueurs estiment qu’il serait judicieux de réfléchir à une annulation du tournoi avant que la situation ne dégénère.
« Pourquoi devons-nous attendre que quelque chose de grave se produise avant d’agir » a posté sur Twitter ElinaSvitolina, la cinquième joueuse mondiale.
Quelles sont les solutions envisagées ?
Si une annulation n’est pas à l’ordre du jour (ce serait la première annulation depuis la Seconde Guerre Mondiale), il reste primordial de trouver des solutions pour ne pas mettre en péril la santé des joueurs, des ramasseurs de balles et des spectateurs.
Une possibilité pourrait être de jouer les matchs en intérieur. En effet, le Melbourne Park, le complexe où se déroule le tournoi, dispose de trois courts au toit rétractable et de huit courts intérieurs. Cependant, une réorganisation quasi complète du tournoi serait très compliquée à moins d’une semaine de son ouverture.
L’Australie continue de brûler
Si la situation climatique s’améliore doucement avec des pluies et orages attendus sur les régions touchées, les feux provoqués par la sécheresse (l’Australie est actuellement en plein été) et accentués par le réchauffement climatique continuent de sévir. Malgré les efforts quotidiens des pompiers australiens, une trentaine d’incendies n’est toujours pas maîtrisée.
Depuis le début des incendies en septembre 2019, une zone grande comme huit fois l’Ile-de-France est partie en fumée causant la mort de 28 personnes et de près d’un milliard d’animaux.
La pratique du sport en extérieur devient-elle dangereuse ?
Ce qui se passe actuellement en Australie soulève un problème bien présent depuis plusieurs années : peut-on encore faire du sport en extérieur quand on sait que la pollution est omniprésente ?
La mise en garde de Greenpeace
Dans un rapport publié en 2018, l’ONG Greenpeace avait mis en garde contre la pratique du sport en plein air dans les grandes villes. Ce rapport expliquait qu’en pratiquant une activité physique, on inhale quatre à dix fois plus de polluants atmosphériques. Le risque de développer des maladies respiratoires aiguës (pneumonies, bronchites, etc) ou chroniques (cancer, asthme, etc) et des maladies cardio-vasculaires est multiplié. Plus d’informations sur le rapport de Greenpeace sont disponibles ici.
On estime ainsi qu’environ 8000 personnes meurent chaque année en France des causes de la pollution atmosphérique.
Quels sont les effets de la pollution sur notre corps ?
La pollution de l’air a des effets sur notre organisme à court, mais aussi à long terme. C’est lors de la pratique d’un sport qui nécessite une hyper-ventilation importante, comme le tennis, que l’exposition est la plus dangereuse. En effet, la dilatation de milliers de vaisseaux sanguins due aux besoins en oxygène des poumons va favoriser la pénétration des particules fines dans l’organisme.
Ces dernières vont alors irriter les bronches et provoquer des difficultés respiratoires. Les personnes asthmatiques sont les plus exposées à ce risque et peuvent être sujettes à de violentes crises.Sur le long terme, une exposition répétée aux particules fines peut engendrer des cancers des poumons, des bronches et des accidents cardio-vasculaires.
Comment faire face à la pollution en faisant du sport ?
Pour continuer à pratiquer une activité physique régulière, il faut mettre en place des habitudes qui vont permettre de diminuer l’impact de la pollution sur l’organisme :
- se renseigner sur la qualité de l’air
- ne pas faire de sport en cas de pics de pollution ou de forte chaleur
- privilégier la pratique sportive le mati
- s’éloigner des sources importantes de pollution
- privilégier la respiration par le nez qui est un filtre à particules naturel
- effectuer un sport qui ne demande pas une hyper-ventilation importante (course à pied, vélo, natation, etc)
- utiliser un masque anti-pollution
Avec le réchauffement climatique, les seuils de pollution de l’air ne vont cesser d’augmenter et le cas de l’Open d’Australie n’est peut-être que le début d’une longue série. En attendant une décision définitive des organisateurs, la pluie est venue dissiper quelque peu la pollution et donner du répit aux joueurs.
Texte : https://www.fournisseur-energie.com/