De retour de vacances en métropole, Daniel Guyot n’était pas pour autant en repos forcé. Loin de là. Pas de doigts de pieds en éventail au bord de la plage. Que nenni. Les vacances pour Daniel c’est chaussures de marche et découverte de la montagne. En quête de sentiers escarpés, il en a profité en juillet et août pour s’adonner à des marches en haute montagne. Après le Trail des Cerfs, à une vingtaine de km de Loudéac en magique forêt genre Brocéliande, il s’est attaqué à des sommets dignes du Piton des Neiges. Récit d’une ascension haute en couleurs.

Ce n’est pas un de ces décors sociaux repeints à la Corona… Là-haut, on ne triche pas et on apprécie les choses essentielles à leurs justes valeurs ; l’appréhension du réel doit être parfaite. On est bien au-dessus de la crasse et des embrouilles, à près de 3200 m d’altitude ; c’est beau, altier, grand, pur, dynamogénique, poétique au sens noble…

La traversée de la cascade sous le col des Sarradets est actuellement facilitée par un moindre débit avec la fonte prématurée des névés (un peu plus de jus cependant en fin de journée, vu le beau temps et les températures très élevées) ; atteindre ce sommet, s’il reste quelque peu physique dans un bon tempo, s’avère d’autant plus aisé cette année que les crampons embarqués ne sont guère nécessaires.

C’est néanmoins une progression en haute montagne : juste faire gaffe à la dernière pente plâtrée, succédant à celle des moraines, autour du glacier sous la brèche ; versant espagnol, toujours se méfier aussi des chutes de pierres, derrière la porte de la pointe Bazillac, au pied de la paroi verticale en désagrégation (écouter les éventuels bruits de pierrailles derrière les cris des acrobatiques chocards, qui résonnent entre les flèches de la grande cathédrale de pierres) ; le Petit Doigt du Taillon est bien dégagé, le passage au Nord n’est pas trop gazeux, et la corniche de neige en crête s’est rétractée comme jamais en juillet.

Mon propre petit doigt me dit qu’il y a du réchauffement climatique dans l’air… Tout là-haut, nous sortons le casse-croûte – quémandé par d’opportunistes chocards nous offrant de belles vrilles aériennes -, thermos de café encore bouillant et goûteux gâteaux, en admirant longuement le vaste panorama entre le Vignemale, en proue, et le Mont-Perdu, à la traîne… On voit également le massif du Néouvielle, la Balaïtous et, au loin, le Pic du Midi de Bigorre… Y’a pire comme endroit sur la terre… (Spéciale dédicace à Jacques B., Martine L., Chantal M., et autres guides patentés des bas ; prenez de la hauteur, soyez humbles et prudents au regard des réalités, ne nous mettez pas en danger, et laissez-nous au moins respirer !…)

Texte et photo Daniel Guyot

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