Au cœur du décveloppement du trail sur l’île depuis 25 ans, Stéphane André sur l’évolution fulgurante du trail à La Réunion et de son avenir.

Arrivé en 1992 dans l’île au sein de l’équipe de Jean-Pierre Ducart au Cros (comité olympique de La Réunion) et de la ligue d’athlétisme, Stéphane André a mis une première fois ses pas dans la course de montagne avec l’organisation des Trophées mondiaux de L’Entre-Deux en 1996. Depuis 2000, il est chargé de la communication du Grand Raid à travers sa société Ilop Sport qui organise en son nom propre le Trail des Anglais, l’Arc-en-Ciel et le MahoRaid. Il nous parle de l’évolution du trail dans l’île et de son évolution, notamment au travers du Grand Raid.

Stéphane André, La Réunion compte désormais à son calendrier trail une soixantaine d’épreuves. Comment expliquez-vous cet engouement ?

Le trail a connu une évolution à l’identique de la course sur route, excepté que nous n’aurons jamais de « hordes » sur les sentiers. L’esprit trail reste à l’échelle humaine de par les contraintes environnementales et son ambiance, qui conserve les codes de la montagne, sympathique et conviviale. Au début, les pratiquants étaient de purs montagnards puis on a évolué vers une discipline sportive à part entière avec des athlètes de haut niveau. Parallèlement, l’apparition d’un marché économique a rendu le trail plus identifié sociologiquement, plus élitiste aussi.

«Garder un équilibre 50-50»

A-t-on atteint un pic avec le Grand Raid 2018 où il n’a pas fallu tirer au sort les concurrents locaux de la Diagonale des Fous ?

Peut-être. On était en 2018 à 50-50 entre les extérieurs et les locaux sur la Diagonale des Fous, avec 400 à 500 extérieurs recalés. Il faudrait garder cet équilibre à l’avenir. D’un autre côté, on est victime du succès de la Mascareignes qui correspond mieux aux plus jeunes trailers, à ceux qui, en raison de contraintes familiales ou professionnelles, ne peuvent préparer une Diagonale des Fous. Ils se dirigent vers un concept plus ludique, moins chronophage, que le Trail des Anglais remplit parfaitement en début de saison. Enfin, le format du Trail de Bourbon a du mal à se positionner entre ces deux épreuves. N’oublions pas que la Diagonale des Fous, au départ, faisait 110 km. Le Trail de Bourbon totalise 120 km et on peut facilement passer deux nuits dehors. Revenir à 90 km serait une solution plus rationnelle…

« Le Grand Raid, c’est le Tour de France »

Qu’est-ce qui fait toujours la magie du Grand Raid ?

Toutes proportions gardées, le Grand Raid, c’est le Tour de France cycliste. Les paysages grandioses, le patrimoine local, la popularité. Traverser en une épreuve un volcan encore en activité, des cirques vertigineux, le tout dans une ambiance fantastique, très peu de courses de montagne dans le monde peuvent y prétendre.

Verra-t-on à nouveau un coureur péi triompher de la Diagonale ?

Je l’espère de tout cœur. Le dernier est Pascal Parny en 2008 qui succédait à Thierry Chambry. Le monde du trail est devenu ultra-professionnel, avec des teams, des préparateurs, des plans de carrière. A l’évidence, les coureurs péi ne peuvent s’inscrire dans ce contexte. Cependant, je persiste à penser qu’il devrait y avoir plus de locaux à l’arrivée du Top 20 de la Diagonale des Fous. Les talents sont bien présents. Ils devraient tous s’unir pour que l’un des leurs triomphe…

Propos recueillis par Jean-Baptiste Cadet
Photo: Pierre Marchal
Président-directeur d’Ilop Sport, chargé de la communication du Grand Raid

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