C’est au bout du suspense que les Bleus disent adieu au championnat d’Europe de football. Une élimination cruelle, en 8ème de finale face à une équipe helvète qui s’impose 67 ans après lors d’un match à élimination directe et met un terme à ce rêve bleu.
C’est une belle soirée qui s’annonçait à nous, supporters des Bleus. Sur le papier, l’équipe de France, championne du monde en titre était favorite dans cette confrontation face à la Suisse. Sur les cinq dernières confrontations opposant la Nati aux Bleus, il y avait eu 3 nuls, et 2 victoires tricolore.
Durant le premier quart d’heure de cette rencontre, les hommes de Didier Deschamps ont la main mise sur ce match. Plusieurs occasions, quelques corners, mais le dernier geste, ou la dernière passe fait défaut à cette équipe pour trouver le chemin des filets.
Et un coup de tonnerre… Contre tout attente, à contre-courant du jeu, sur un superbe centre, Haris Seferovic, qui gagne son duel face à un fébrile Clément Lenglet, ouvre le score pour la Nati. Peut-être par manque de temps de jeu, ou due à ce système dans lequel il a rarement évolué, Lenglet, est en retard sur cette action, et cette erreur coute chère aux Bleus, qui subissait seulement leur premier tir cadré.
La déception nous envahi, mais allons bon, ce « n’est que la Suisse, une erreur ça arrive, nous arriverons à remonter » que dit mon frère. Les minutes passent, les secondes défilent et la crispation, l’agacement se fait ressentir sur le terrain. Derrières nos écrans, nous sommes abasourdies lorsque les deux coups de sifflets de la mi-temps retentissent, qui aurait cru à ce scénario ?
La deuxième mi-temps avec d’autres intentions
L’entrée en jeu de Kingsley Coman, le remaniement tactique, on bascule vers nos classiques, on veut se rassurer, un 4-4-2 avec un plus de vitesse sur les couloirs.
Pendant presque dix minutes, les tricolores attaquent de nouveaux, le jeu penche à gauche, entre Rabiot qui doit pallier les blessures de Digne et Hernandez, et Coman qui vient de rentrer. Nous, supporter, redonnons de la voix, on y croit !
Et puis, un nouveau coup de tonnerre…
Benjamin Pavard pris de vitesse par Zuber, concède un penalty, signalé à l’arbitre de match avec la VAR. Ricardo Rodriguez se présente face au capitaine des Bleus, Hugo LLoris.
C’est alors que nous voyons le pire venir, 2-0…à la 55ème ; « ça sera dure de remonter » que dit alors mon frère…
La main ferme et salvateur de LLoris, nous redonne de l’espoir. Non seulement, il nous maintient dans ce match, mais sa rage sonne le tocsin. Comme un seul homme, c’est tout une nation qui se lève, et se révolte contre ce scénario.
À l’image de cette révolte, un homme : Karim Benzema, auteur d’un doublé en deux minutes, qui fait taire tout le public suisse du stade. On se met alors à aimer ce sport, et à aimer ses bleus. On se dit que rien ne peut nous arriver, et que nous, les champions du monde sommes intouchables.
Comme touché par la grâce Paul Pogba réussi un but incroyable, une frappe enroulée imparable pour le gardien qui finit dans la lucarne.
3-1 pour la France, ça y’est la tempête est passé, on est qualifiés ! Mais les Suisses ne sont plus neutres, et ne comptent pas en rester là. C’est à dix minutes du terme de cette rencontre que la France concède le deuxième but, d’un Haris Seferovic vengeur. Et comme un coup de poignard, à une minute du temps additionnel, Mario Gavranovic arrache le nul et permet aux Suisses d’aller en prolongation.
Pour nous, supporters des bleus, la chute est terrible. Pensons-nous déjà au quart de finale face à l’Espagne ?
La suite, ce sont des prolongations pauvres en termes de spectacle, peu d’occasion d’une part et d’autre. La blessure de Kingsley Coman, comme un symbole, d’une équipe qui n’y arrive plus. Et puis, les tirs aux buts. Cette épreuve pour les nerfs que joueurs et fans redoutent tant, car très souvent, le hasard décide du sort…
La déception, la colère, l’incompréhension… Mbappé a raté, la Suisse l’emporte, et se qualifie… dégouté, nous avons plus les mots et seul le silence s’empare de nous.
Quelle rencontre ! Tant d’émotions, de joies, de rires, de pleures…ce sont les ondes uniques du football, que chaque supporter peut vivre dans sa vie.
Texte Rayann Mahamadaly
Photo Pierre Marchal