Jean Bernard Sautron a été réélu samedi à la tête de la ligue de kick-boxing, muay thaï et disciplines associées (LRKMDA). Le duel attendu face à Anthony Dobaria a tourné court, la faute à un point de règlement intérieur controversé.

L’assemblée générale élective de la ligue régionale de kick-boxing, muay thaï et disciplines associées, samedi après-midi au gymnase du Bas de la Rivière à Saint-Denis, s’annonçait électrique. Et elle l’a été. Au final, le président sortant, Jean Bernard Sautron, a été réélu au terme d’un scrutin paradoxal qui lui a donné quitus avec 597 voix sur les 1929 que comptait l’association au moment de l’AG. Un paradoxe de plus – celui d’un président élu avec moins d’un tiers des votants – qui résume un scénario improbable.
Au fil de la réunion, parmi la cinquantaine de clubs présents sur les soixante-sept en capacité de voter, une trentaine environ ont fait montre d’une réelle défiance vis-à-vis de Jean Bernard Sautron et ses supporters au moment de voter les différents bilans (moral, financier et prévisionnel). Soit en votant contre, soit en s’abstenant, ils signifiaient clairement que la politique menée ces six dernières années par l’équipe en place ne leur convenait plus et qu’Anthony Dobaria, leur challenger, pouvait « renverser la table ».

Onze au lieu de sept

C’était sans compter sur un point de règlement intérieur élaboré en 2016 dont Jean Bernard Sautron a usé pour éliminer la liste opposante au moment de passer à l’assemblée générale élective. L’article en question fixe à onze le nombre de candidats présents sur une liste. Onze, pas un de moins, pas un de plus. Or la liste Dobaria comportait sept noms. Après de longs palabres et quelques ralés-poussés, les opposants étaient renvoyés dans les cordes. La liste du président obtenait 597 voix.
« Il y a un règlement, justifiait Jean Bernard Sautron à l’issue de l’assemblée. On doit le respecter. C’est comme si un combattant montait sur le ring sans un certificat médical à jour. Tous les candidats doivent se plier aux règles. » Anthony Dobaria, de son côté, ne décolérait pas : « J’ai demandé au président Sautron au mois de novembre par e-mails les statuts, le règlement intérieur et le nombre de licenciés de la ligue. J’ai relancé. Pas de retour. La convocation à l’AG a été envoyée hors délai, qui est de 20 jours minimum, sans ordre du jour, sans lieu de convocation, sans documents à même de se prononcer sur les différents rapports. Les statuts type d’une fédération de moins de 3 000 licenciés prévoient la présentation d’une liste de sept membres minimum pour l’élection à un comité directeur. J’ai été très surpris de constater que les statuts de la FFKMDA ont changé au dernier moment pour porter ce chiffre à onze. Cette assemblée n’a jamais été transparente et a été irrégulière sur toute la ligne. »

Pas de quorum ?
Jean Bernard Sautron est resté droit dans ses bottes à l’issue du scrutin : « Je ne me suis jamais senti en danger lors de cette assemblée. Les rapports ont été contestés ? C’est normal quand il y a une opposition. Je suis persuadé que j’avais la majorité des voix [Ndlr : un licencié vaut une voix], je n’ai pas de doute là-dessus. Je ne l’emporte pas avec la majorité des suffrages ? Beaucoup de clubs n’ont pas voté, mais ils auraient été avec nous s’il y avait eu duel. » C’est justement au nom de ce duel escamoté que quelques soutiens, et non des moindres, au président sortant n’ont pas pris part au vote : « Désolé, mais ce comportement n’est pas fair play », résumait un président dionysien s’abstenant de voter.
De son côté Anthony Dobaria ne compte pas en rester là : « Un tiers des clubs affiliés peut mettre en minorité le nouveau comité directeur et convoquer une assemblée générale extraordinaire par la révocation de comité directeur. C’est ce que nous allons faire. Jean Bernard Sautron n’a fait que gagner du temps aujourd’hui [Ndlr : samedi], il ne peut être considéré comme légitime. De plus, le quorum n’a pas été atteint au vu du nombre de voix et de clubs qui ont pris part au vote.»
Notons enfin que cette assemblée, inexplicablement, était réservée aux seuls présidents et représentants légaux des clubs, la presse et le public étant exclus des débats qui se veulent publics et ouverts. Une attitude voulue par l’équipe en place et qui ne trouve aucune justification, même en temps de crise sanitaire puisque le gymnase du Bas de la Rivière était suffisamment spacieux pour respecter les règles de distanciation. D’ailleurs, aucun participant ne les a réellement respectées. Un point qu’il conviendra de soulever dans le [futur ?] règlement intérieur de la ligue.

Jean Baptiste Cadet
Photos: PM et Jean Baptiste Cadet

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