Reshad de Gerus, 15 ans, entame sa deuxième saison en Formule 4 au Mans, au sein de l’académie de la Fédération française de sport automobile. Avec l’ambition d’atteindre le plus haut niveau, la F1.
Jusqu’à présent, son ascension est linéaire et rien ne semble l’arrêter. Reshad de Gerus, 16 ans le 1er juillet prochain, après des titres en karting chez les cadets et juniors, a intégré en septembre 2017 la prestigieuse académie FFSA du Mans, seule académie du sport auto chapeautée par la Fédération française, qui a notamment accueilli le fils du pilote de rallye Petter Solberg celui de F1 Pierre Gasly.
« C’est la première fois qu’un élève de 3e [Reshad suit un cursus scolaire sports-études au Mans] intègre si tôt l’académie », indique son père, Thierry, chef d’entreprise à Saint-Denis. Et l’ancien rallyman – Thierry de Gerus a été dans les années quatre-vingt le plus jeune copilote du championnat de La Réunion – n’est pas peu fier de son rejeton de fils. Il assiste à chacune de ses courses en métropole et à l’étranger. « Courir à Jerez, Spa Francorchamps ou Hockenheim restent des souvenirs incroyables pour Reshad. Tout comme disputer les 24 Heures du Mans en karting… »
« Il apprend vite »
Et les résultats suivent. Désormais dans le baquet d’une Formule 4 – des monoplaces dotées du même moteur Renault de 1 600 cm3 qui peuvent atteindre 235 km/h – Reshad compense son manque d’expérience par une maturité stupéfiante. « Il apprend vite, confirme Thierry. Le début de saison dernière a été relativement moyen. Mais Reshad a terminé très fort. Ses qualités sont incroyables. » 2e junior et 9e au général, le Réunionnais ambitionne de monter sur la plus haute marche de la « boîte ». « C’est la logique, admet son père. Avec la perspective d’intégrer la Team F1 Renault et de disputer le championnat Formule 3. »
Avec l’aide de Thierry, Reshad se bâtit également un solide carnet d’adresses dans un univers des courses automobiles où la cooptation est incontournable. Il côtoie ainsi de jeunes pilotes – il assistait récemment à l’anniversaire d’Arthur Leclerc, petit frère de Charles, le nouvel entrant chez Ferrari –, de moins jeunes – Petter Solberg ou Yvan Muller – et a pour parrain un certain Manu Payet depuis le 27 avril dernier. « Manu a fait l’honneur d’annoncer ce parrainage lors de son passage dans l’île, se réjouit Thierry de Gerus. Tout le monde le soutient dans sa quête. Léa, sa grande sœur, est sa première supportrice. Je l’ai au téléphone tous les jours. On est vraiment très fier de lui. »
La Formule 4 n’est que le palier obligé pour atteindre les sommets. Formule 3 l’an prochain puis Formule 2 à 18 ou 19 ans – catégorie où on peut passer pro – avant la F1 ? Sans brûler les étapes, certes. Mais Reshad roule dans ce but…
Trois questions à Reshad de Gerus
- Reshad, vous êtes entré dans la dernière phase de préparation avant le début du championnat. Comment abordez-vous cette 2e saison en F4 ?
- Très bien. On termine les cours au lycée le jeudi soir et on procède aux essais sur circuit le week-end. Durant cet hiver, j’ai roulé à Nogaro, Magny-Cours et bien sûr au Mans. Les tests officiels se déroulent à la fin du mois de mars pour un début de championnat pour les Coupes de Pâques à Nogaro, le 31 mars et 1er Je suis confiant. L’année dernière, je découvrais le championnat. Cette saison, je dois confirmer et concrétiser.
- Avec quel objectif ?
- Terminer 1er junior et intégrer la Junior team de l’académie Renault Sport qui mène logiquement à la F1 à plus ou moins long terme.
- Qu’est-ce qui a été le plus dur, techniquement, en arrivant au Mans et passer du kart à la monoplace ?
- Le freinage et la position de conduite. En F4, on doit freiner le plus tard possible et très rapidement. Dans le baquet, vous avez une vision très réduite de la piste, à la différence du kart. Vous ne voyez pas l’aileron avant par exemple. Il m’a fallu un temps d’adaptation, beaucoup analyser et prendre confiance. Cette confiance, je l’ai acquise au fil des courses.
Texte : Jean Baptiste Cadet
Photo: Pierre Marchal
Reshad de Gerus, 15 ans, 2e junior en Formule 4
