Ils ne font pas les couvertures des magazines, mais emmagasinent les ultras avec brio s’il vous plaît ! Histoire d’une amitié entre Antoine Guillon, Renaud Rouanet et Cédric Chavet, les amis trailers. Récit d’une belle aventure, qui dure encore et toujours sur les sentiers métropolitains, d’Outre-Mer et d’ailleurs.

Cela en surprendra certains, dont quelques journalistes j’en suis sûr, si je vous dis que j’ai connu Renaud en 2005, sur le Grand Raid du Mercantour ; on se tirait la bourre pour la 3e place qu’il empochait alors une petite minute devant moi. Devant, il y avait Dashiri Dawa Sherpa. C’est dire si le Monsieur tient la route, même s’il s’agit de sentiers ; solide comme un roc avec sa stature qui me rend petit poussin à côté d’un fier coq.
Depuis ce jour, de départements voisins, nous arpentons le Caroux ensemble de temps en temps, quand les gros objectifs pointent leur nez. Son terrain de prédilection lui coupe toute chance d’obtenir une bonne cote ITRA, puisqu’il s’éclate sur les pentes techniques, très caillouteuses, telles celles du Grand Raid Occitan et de la 6666 Occitane qu’il a gagnés, celles de la Diagonale des Fous pour des 7e et 8e places, ou encore celles de l’Echappée belle qu’il vient de terminer second (3e temps de toutes les éditions), 15 ans après ces premiers exploits en ultra.
Pendant toutes ces années, il a écumé les trails français, toujours bien placé, parfois victorieux, mais aussi quelques épreuves du championnat UTWT avec grand mérite. On pense toujours aux trois premiers, mais quand le plateau est super dense, ne serait-ce qu’échapper à l’abandon par surrégime ou faiblesse mentale et se placer honorablement est à mes yeux un exploit.
Son palmarès des courses affiliées à l’ITRA indique : 59 courses, 57 terminées, 7 victoires, 21 top 3 et 39 top 10 pour 5899 km / 335 961m+ soit une moyenne de 100 km / 5694m+ par course, voyez le penchant.
Cet athlète tourne à l’Effinov et aux préparations gourmets maison qu’il se cuisine lui-même.
La prochaine saison sera intéressante à suivre puisqu’il continuera de nous régaler de sa régularité.
Cédric Chavet, je l’ai connu en 2012 alors que nous gagnons ensemble et avec Patrick Bohard la Transmartinique, un ultra de 138 km. Tout comme Renaud, Cédric affectionne les terrains techniques, voire très techniques. Vainqueur à plusieurs reprises de la Transkarukera, une traversée de la Guadeloupe en pleine jungle à patauger dans les rivières, la boue et faire le singe dans les lianes pour avancer dans la moiteur étouffante, c’est un dur à cuire.
Récent vainqueur de l’Echappée Belle il y a 1 mois, tirant son épingle du jeu en pleine chaleur, il a su s’adapter ce weekend au froid des 100 miles Sud de France.
A raison de plus d’ultras par an que la moyenne des coureurs élite, et en progression constante, il écume lui aussi le calendrier, passant d’une victoire discrète sur la très difficile 6666 Occitane à une éclatante 10e place sur la Diagonale des Fous. Il est toujours partant pour un bloc dans le Caroux ou faire équipe avec moi sur des défis originaux comme celui des 5 grottes ou des 5 cirques !
Comme Renaud, son choix de course le prive d’une meilleure cote ITRA, mais la passion avant tout. Depuis moins longtemps que Renaud sur le circuit, son palmarès des courses affiliées à l’ITRA n’est pas représentatif de ce qu’il a réellement parcouru puisqu’il court souvent sur des épreuves non affiliées car « engagées ». Cela donne cependant 43 courses, 37 terminées, 7 victoires, 15 top 3 et 24 top 10, pour 3551 km / 188 619m+, soit 82,58 km / 4386m+ par course !
Lui aussi boit la boisson Effinov, et il consomme une quantité de gâteau patate au chocolat cuisiné par son épouse Cathy qui m’a rendu récemment jaloux, et du coup Anne m’en a fait un gros pour le 100 miles Sud de France, miam !
L’année prochaine nous courrons ensemble la Transgrancanaria 360°, cette épreuve d’environ 250 ou 270km en autonomie presque complète et à navigation GPS. De bons moments en perspective, surtout que nous aurons chacun un bon kilo de gâteau patate !
Ces deux gars, Ludo Collet les connait très bien, ils ont du cœur, aucune rancœur, toujours d’égale humeur ; je suis admiratif de leur ténacité ! Bravo les gars, et à la prochaine saison !

Photo : Pascal Rudel et FB

Texte : Antoine Guillon

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