Dimanche 23 août 2020 restera gravé dans le cœur des supporters parisiens comme la nuit cauchemardesque qu’ils aimeraient oublier. Une finale que le PSG n’a pas su gagner face au Bayern Munich, échouant à la dernière marche, et s’inclinant un but à zéro, pour sa première finale de la Ligue des Champions. Comble de l’ironie, c’est l’ancien Parisien Kinglsey Coman, qui inscrira à la 59ème minute le but de la victoire pour l’équipe allemande qui grave ici son nom au palmarès des clubs les plus titrés en remportant pour la sixième fois de son histoire la Ligue des Champions. Un évènement que les membres du Fan Club PSG 974, réunis dans leur fief de l’Arbradélis au Barachois de Saint-Denis entendaient bien honorer et fêter. Une soirée pleine d’émotions, des supporters survoltés, masqués et déprimés à la fin du match. La défaite est amère. Paroles de supporters.
Kevin est le premier à prendre la parole. Fan de la première heure, ce jeune père de famille de deux enfants avoue sa consternation face au spectacle délivré par son club de cœur : « C’était notre victoire. Nous avions envie d’y croire. Avec tout ce parcours effectué. La première mi-temps, nous aurions pu mener 2-0 si les tentatives de Neymar et Mbappé avaient trouvé le chemin des buts. Mais quand cela ne veut pas… La seconde mi-temps mis à part le rebond des dix dernières minutes et du temps additionnel, les Parisiens ont manqué d’énergie, de souffle et surtout d’ambitions. Je suis tellement déçu » lâche dans un dernier soupir le fan du PSG.
Michael le Gavroche réunionnais, membre du fan Club PSG et grand ordonnateur auprès du restaurant du Barachois « L’Arbradélis » était convaincu que la victoire était acquise. Et la défaite n’en est que plus amère. Nuit blanche pour l’aficionado qui n’a pas su trouver le sommeil. « C’est le football. C’est ainsi. Il faut savoir perdre. Mais on méritait de gagner ce match. C’est vrai que le Bayern a tout gagné dans cette compétition européenne. Ils ont tout écrasé, gagné chaque match. Avec plus de 40 buts marqués. Mais là, cela ne se joue à rien. Un point. Un seul but. On aurait pu la gagner cette coupe. Mais au vu de la prestation, et en toute objectivité on a manqué d’audace. Ce n’était pas un grand Mbappé hier soir. Loin de là. Même si Neymar a bien joué, même s’il a fait son match, cela n’a pas suffi. On peut attendre beaucoup d’une star à 200 millions d’euros. Mais on ne peut pas trop lui faire de reproches, la pression allemande autour de lui était trop forte. L’attaque parisienne était quasi inexistante, surtout en seconde mi-temps. Heureusement que la défense n’a pas craqué. Pour moi c’est un immense gâchis. Angel Di Maria n’a pas fait le match que l’on attendait de lui. Toute l’attaque était décevante. Ils ont manqué de hargne. Ils n’ont pas posé leurs « couilles ». C’était pourtant le match de l’année à ne pas rater. Par contre, le fait que le PSG se fasse moucater de la sorte par les supporters de l’OM n’est pas Fair-play. L’attitude des Marseillais est déconcertante. Qu’ils arrêtent de se la pèter. Car là, ils sont en Ligue des Champions par arrêt du Championnat. Même si on peut prendre cela pour de la mauvaise foi parisienne, c’est un constat. C’est fatigant de voir cet état d’esprit sur les réseaux sociaux. Au PSG, il nous manque une certaine cohésion, un véritable esprit d’équipe. Je me souviens qu’en 1995, quand le PSG a gagné la Coupe d’Europe, Michel Denisot avait fait venir Yannick Noah pour rebooster le moral des joueurs quelques jours avant la finale. C’est ce qui nous manque aujourd’hui au PSG. Et d’ailleurs dans tous les autres sports au niveau national. On pêche sur le plan psychologique. Seule exception : Teddy Riner qui les mange tous » conclut Michael.
Jean-Benoît M’Tima a la gueule de bois. Pour ne pas avoir dormi comme son compère Michael. Pour lui aussi la défaite est amère. « C’est une énorme déception. On avait les hommes qu’il fallait pour battre une équipe comme le Bayern. Mais ils ont été en dessous. Les joueurs du Bayern ont mis la pression sur Neymar et l’arbitre n’a pas vraiment joué son rôle. Cette défaite est aussi la conséquence d’une attaque parisienne inefficace. A partir du but allemand à la 59ème minute qui est un véritable coup de poignard, les Parisiens ont bien réagi mais sans grandes occasions. On peut se consoler avec les résultats sur le plan national. Concernant les « Rats-seillais », c’est facile de critiquer. Nous, on reste derrière notre équipe quoiqu’il arrive. Je suis déçu pour la France. Dans les autres pays, en Espagne, en Italie, en Allemagne, ils ont une fierté nationale. Un vrai patriotisme que n’ont pas les Marseillais. Cette rivalité entre Paris Marseille est une vraie haine poussée à son paroxysme. On verra l’an prochain en Ligue des Champions. Le PSG doit encore travailler pour arriver au niveau des grands clubs. Et ne pas laisser partir les jeunes en devenir. L’exemple de Kinglsey Coman est flagrant. Et c’est lui en plus qui marque. Les dirigeants du PSG devraient réfléchir à deux fois avant de laisser partir des pépites. Aujourd’hui on voit le résultat. C’est le football. Paris évolue. Paris grandit. Ce club n’a que 50 ans contrairement à d’autres bien plus vieux. On a quand même de très beaux trophées » conclue Jean-Benoît pour qui la défaite a encore du mal à passer.
Texte et photos : Pierre Marchal