Le dimanche 24 juillet 2022 s’est déroulée la 41ème édition des « 20 km de la Côte de Granit Rose », passant par Ploumanac’h – cet illustre “Village Préféré des Français” en 2015 -, Trébeurden, Pleumeur-Bodou, Trégastel, Perros-Guirec, et surplombant de sublimes paysages côtiers dont l’île Milliau, le Castel, l’île Grande, l’île Renote, la réserve des Sept îles, les Rochets, un véritable défilé des merveilles locales de la nature… Un lieu unique pour une course mythique, « des kilomètres de vie en rose »…

Les 20km de la Côte de Granit Rose attirent chaque année autour d’un millier de coureurs du monde entier. Son attrait majeur est de longer cette fameuse côte de Granit Rose en empruntant des sections de GR 34 qui offrent aux coureurs une vue imprenable sur la mer et les sculptures naturelles que les vagues ont patiemment taillées dans les rochers. La Côte de Granit Rose est une bande littorale de la Manche située au nord de la Bretagne en France, et dont les roches ont pris une couleur rose en raison d’un phénomène géologique rare qui s’est produit uniquement en Bretagne, en Corse et en Chine. Cette couleur est due à un mélange de quartz, de mica, de feldspath, et d’oxyde de fer. Après avoir été oxydé à une température d’environ 800°C, le granit prend une couleur rose. Chaque année le sens de la course s’inverse entre deux villages pittoresques, en 2022 partant du port de Trébeurden, et traversant des villages remarquables de la Côte de Granit Rose, avant de rejoindre la plage de Trestraou de Perros-Guirec, ville de notre coureur phénoménal sur La Réunion, Bernard Bouget (et qui bouge encore après avoir participé comme moi à la 1ère Diagonale ; ah, ces bretons des Côtes d’Armor…)
Cette course est également célèbre pour ses nombreuses difficultés, notamment les montées raides, les descentes techniques, les parties sableuses, autant de variations qui mettent les coureurs à l’épreuve. En outre, l’atmosphère de l’épreuve est électrique, avec des centaines de spectateurs enthousiastes qui viennent encourager les coureurs tout au long du parcours. Les 20km de la Côte de Granit Rose constituent une expérience inoubliable pour les coureurs de tous niveaux, et un incontournable pour tous ceux qui cherchent une compétition élitiste, cosmopolite, passionnante, et exaltante. En marge de l’épreuve reine, les marcheurs sont également les bienvenus via « La Granit Rose » (6-7 km), les randonnées pédestres (10 ou 20 km) et la marche nordique (12 km), qui leur permettent aussi de profiter de la beauté du cadre, sur des portions du parcours ou via des chemins avoisinants.
Cependant que j’ouvrirai machinalement l’hebdo « Le Trégor » N° 2013 du 28 juillet, petit-déjeunant avec des galettes de blé noir faites à Trégueux, bourrées à la confiture aux fraises de Trégastel (un des villages traversés), je tombe sur ma photo en Grand… et repense à cette belle escapade :
Malgré l’effet d’immense foule au départ, j’y retrouve pas mal de connaissances locales dont l’ami Julien Hervé qui est une solide référence en Bretagne ; Vincent Rouxel , 22ème à La Diagonale 2017 ; Franck Pennors, une élite des 100 km… Du beau monde ! A l’échauffement, celle qui sera 1ère, Raphaëlle Jourdrin, me branche sur mes chaussures ; j’essaie en effet la toute nouvelle Alphafly ; pas sûr qu’en étant juste sur une moyenne de 4 minutes au kilo, ce soit avantageux…
J’accroche la tête de course pendant un moment ; un petit groupe de cadors s’en détache emmené par Florian Caro (champion de Bretagne et vice-champion de France du Marathon 2017), accompagné notamment par Abraham Niyonkuru (Burundi), Charles Kiplangat (Kenya), etc. ; mais avec mes récidives rapprochées, et compte-tenu du plateau très relevé, je me calme en me calant au train dans la première centaine sur le millier de mordus ; je suis annoncé 3ème de cat à l’arrivée, Mireille, 6ème. Plus sensible à la forte chaleur que moi, elle a dû, comme beaucoup, y adapter son allure. Coups de chaleur, crampes…, en ont fait exploser un paquet. Nous concernant, pas de souci, et avec tout ce qu’on avale – en bouffe et boissons, pas qu’en kilomètres… – lors de ce séjour Breton, on est finalement pas si mal…
Malgré son caractère clairement élitiste, la course a aussi un but humanitaire plus large.
Le bilan financier très satisfaisant de cette édition a permis de faire des dons à deux associations :
– « Objectif autonomie » (600 euros)
– « Ligue contre le cancer » (1500 euros)
Les organisateurs, sous la houlette de son président Gérard Chartie, auront donc remis 2100 euros pour ces bonnes causes qui participent de nos motivations à courir…
A la matinale énergie sportive entre les rocs, correspondra l’énergie vespérale très rock’n’roll…
Après un bon repas fait maison aux « Gourmandises de Brice » qui affiche « si t’as la dalle et moins de 10 balles, rentre dans mon Boui-Boui », on s’octroie une bonne baignade avant de rejoindre la « Fête de la Mer » à Ploumanach’ (autre village traversé par la course). Armés de mégas moules-frittes-bières, nous assistons activement au concert donné par la féline Jewly entourée d’invités en guests tels que Justin Adams, Axel Bauer ou encore Pascal Danaë, leader du groupe caribéen Delgres. Outre cette partie guitares, le fidèle bassiste Phil Spalding, et Moon Pilot, arrangeur et réalisateur, apportent un socle solide. Même si Jewly est strasbourgeoise, son dernier album, « Toxic », a été enregistré et mixé au studio Black Box du grand ouest…
Nous rejoignons Trémuson dans la nuit, mais déjà, par l’esprit, en route pour la 42ème édition… Avec la première annulation du marathon de Saint André des Eaux (après avoir pourtant été une des épreuves locales à avoir résisté au Covid) qui nous est aussi un rituel, ce sera pour chacune des deux courses, la 42ème l’an prochain… Un beau Duo, une belle récidive en perspective…

Texte et photos: Daniel Guyot

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Daniel Guyot
Daniel Guyot est le recordman absolu en termes de Diagonales achevées. En trente ans de grandes traversées depuis la Marche des Cimes, il est le trailer le plus assidu. A 60 ans, Daniel Guyot aura passé la moitié de son existence à courir après celle qui affole son palpitant depuis trois décennies. Une certaine Dame Diagonale. L'histoire de La Réunion étant intimement liée à celle de la Bretagne depuis les origines, il n'est finalement pas si étonnant que ça qu'un Breton le soit également à celles du Grand Raid.

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