Tout cycliste redoute inéluctablement le moment fatidique où lors d’une perte de contrôle, celle-ci entraîne une chute lourde de conséquences. Celle de perdre, du temps ou la victoire lors du dernier sprint avant la ligne d’arrivée, mais surtout psychologiquement, sur la façon de se relever en un temps éclair, ravagé par la honte. Analyse d’une tragi-comédie pas toujours drôle pour celui qui la vit.

La perte de contrôle : tu comprends que le point de non-retour est atteint et que dans moins d’une seconde, tu vas laisser quelques morceaux de ton épiderme en souvenir sur le bitume. Ton cerveau prend fatalement acte de la chose, alors que ton corps s’approche de plus en plus du noyau terrestre.

Le crash : ça y’est, ta carcasse est projetée sur le sol et y fait ce qu’elle a à faire. À savoir : glisser, rebondir, rouler ou s’émietter un os. Au choix. Mais dans l’idée, on te conseille de privilégier la glissade parce que ça fait moins mal qu’un fémur craqué en deux comme une allumette. C’est toi qui vois.
Le déni : tu as subi un choc mais tu n’as toujours pas conscience que tu t’es crashé comme un vieux Acer tentant de lancer PCM sous Windows 10. Tu es juste à même le sol, et un grand néant se fait dans ta tête. Ton cerveau est vidé. Bienvenue dans le monde de Gianni Moscon.

L’acceptation : okay, tu viens de percuter. Tu es tombé, c’est la honte mais tu passes vite outre. Tu te relèves pour voir si tu n’as pas perdu un genou dans l’histoire et tu pries pour que ton vélo ne soit pas plié en douze. Au pire, tant pis pour ta rotule, tant que ton vélo va bien.

La cocotte tordue : après avoir fait rapidement un check-up de ta santé physique et de celle de ton vélo, il ne te reste qu’un acte obligé et naturel à faire, consistant à taper très fort sur ta cocotte tordue pour la remettre droite. C’est le premier geste vital à effectuer après une chute, c’est juste viscéral et instinctif : il FAUT que tu bourrines sur cette cocotte pour que la marche de ce monde puisse reprendre.

Source : Dans la musette
Photo : Pierre Marchal

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