C’est la 18ème édition d’une course très prisée qui a déjà réuni par le passé des centaines de participants, notamment lorsqu’elle était une étape importante d’un célèbre challenge que j’ai fait plusieurs années, et qui se clôturait par une incroyable cérémonie à l’hôtel de ville de Saint-Denis ; première course de montagne dans l’ouest de La Réunion, la BBV est née de la passion pour le sport d’un groupe d’étudiant, en I.U.T sur Saint-Pierre, à l’orée du 3ème millénaire ; elle est organisée par le club BNA (Bois de Nèfles Athlétisme) qui a cette année concocté un tout nouveau parcours sinusoïdal de proximité, mais beaucoup plus piquant… De gros efforts de débroussaillage et de nettoyage des sentiers ont été faits, ce qui n’empêche pas leurs difficultés… Grâce à un bon balisage et des signaleurs de terrain, la course était sécurisée.

Le départ a également changé, puisque c’est désormais depuis le stade Willy Aubras et non plus au parking du lycée de Savannah que sera donné le coup de pétard, en ce dimanche 10 avril, à 6h30. Un trio de BBVIP est déjà sur le pont et sous les spotlights, lorsque j’arrive au petit matin avant que la pelouse d’échauffement ne se remplisse : Gianny Esparon, le chronométreur, alias « Bonbon d’Miel » ; Patrick Lauret, le Dandy-Sniper photo, alias « Bouba » ; et l’ambianceur Top Number One, The VIP, celui qui vous accueille chaleureusement à La Redoute pour votre arrivée à la Diagonale des Fous, ses cordes vocales parfois plus étirées que nos muscles, l’infatigable Jérôme Désiré, alias « Mister Bertel-Micro-Chemise à Fleurs et Chapeau la Paille » ; j’ai raccourci son nom…
Trois Big Boss, pour une épreuve à trois bosses très prononcées et hyper techniques après avoir fait une petite pente d’échauffement jusqu’aux « trois chemins », le tout décrivant en réalité, désormais, trois belles boucles… Plutôt que BBVital, on pense désormais 3B²M (Les 3 Boucles selon 3 Bosses Mortelles)… On rentre en effet sérieusement au cœur du sujet avec la sévère pente vers « Le Hangar » (point de vue imprenable sur l’étang Saint-Paul et le « Cap la Houssaye ») ; puis encore plus raide et longue, parfois abrupte et escarpée, celle qui hisse à « Macé » via le « Bassin Vital » (un joyau dans les remparts de « La Perrière ») et son chaos rocheux ; et pour finir, la plus éprouvante qui mène à l’altitude maximum de la course (ouvrant aux hauts de « Bellemène ») avant la longue descente finale où je me retrouverai dans une monotrace face à un troupeau de vaches bien cornues… Au total 23 km et 1150 m D+, pour une nouvelle BBV autrement plus difficile que l’ancienne version ; celle-ci présentait juste un profil montée/descente et dans une moindre technicité, cependant que celle-là nous met à l’épreuve dans de sacrées montagnes russes… Ne pas comparer les chronos d’avant et d’aujourd’hui…


Jérôme Désiré assure la remise des récompenses avec son talent habituel ; je finis 2ème de cat. en dépit de ma grande prudence au fil des descentes particulièrement délicates pour ma mécanique de vieille génération. Mireille, covidée, n’a pas fait la course. Perso, je n’ai été positif que 5 jours (du dimanche soir après le « Trail Charrette », le week-end précédent, jusqu’au vendredi soir qui suit), mais j’ai quand même quelques séquelles persistantes. Quoiqu’il en soit, vite négatif au virion, je reste toujours positif pour courir… C’est Isabelle Lamy qui signe encore, avec sa grande constance dans l’excellence, une très belle victoire ; elle se classe 4ème au scratch derrière, dans l’ordre d’arrivée, Emmanuel Hadoux, Yannick Imbrosciano et Aurélien Dambreville. Il y avait donc du niveau et de l’engagement sur l’un des plus difficiles trails « courts » de l’île !
Bravo pour le gros boulot du club BNA qui a permis de relancer la BBV avec brio, en ayant proposé un nouveau tracé très exigeant mais plus intéressant encore ; et bravo aux 300 coureurs qui ont répondu présents !

Texte Daniel Guyot
Photo Bouba

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Daniel Guyot
Daniel Guyot est le recordman absolu en termes de Diagonales achevées. En trente ans de grandes traversées depuis la Marche des Cimes, il est le trailer le plus assidu. A 60 ans, Daniel Guyot aura passé la moitié de son existence à courir après celle qui affole son palpitant depuis trois décennies. Une certaine Dame Diagonale. L'histoire de La Réunion étant intimement liée à celle de la Bretagne depuis les origines, il n'est finalement pas si étonnant que ça qu'un Breton le soit également à celles du Grand Raid.

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