Confiné dans la région de Rennes, le Réunionnais Donavan Grondin continue de s’entraîner chez lui avant de pouvoir reprendre son vélo et enchainer les kilomètres sur le bitume. Dire que Donavan a hâte de retrouver la route est un doux euphémisme. Il est prêt. Et l’annonce du déconfinement pour les sportifs de haut niveau par le Premier Ministre était attendue. Tellement espérée. Le Réunionnais est impatient.
C’est désormais officiel, les cyclistes professionnels et amateurs pourront retourner sur la route à la sortie du confinement. Ces sorties devront se faire en solitaire en respectant les distances physiques et dans un rayon de 100 kilomètres autour de son domicile – ce qui pourrait par exemple empêcher un stage en altitude suivant son lieu de résidence et la proximité (ou non) avec ces habituelles zones de stages -. La nouvelle a été annoncée ce mardi après-midi par le premier ministre, Édouard Philippe, devant l’Assemblée Nationale : “Il sera à nouveau possible de circuler librement, sans attestation, sauf pour les déplacements à plus de 100 kilomètres du domicile, qui ne seront possibles que pour un motif impérieux, familial ou professionnel. Il sera possible, les beaux jours aidants, de pratiquer une activité physique en plein air, en dépassant évidemment la barrière actuelle du kilomètre, et en respectant les règles de distanciation physique. Il ne sera possible ni de pratiquer des sports dans des lieux couverts, ni des sports collectifs, ni des sports de contact”.
Le 7 mai prochain, l’État annoncera si le déconfinement se fera bien le 11 mai comme annoncé début avril par le président de la République Emmanuel Macron. “Si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai, ou nous le ferons plus strictement”, a assuré Edouard Philippe. Le déconfinement ne se passera pas de la même manière en fonction des départements.
Donavan Grondin a hâte de retrouver la route pour aller rouler. “Ça va me faire un bien fou”, savoure-t-il à l’avance. Depuis le début du confinement, il alterne “comme tout le monde le home-trainer et une balade à pieds dans un parc” près de chez lui à côté de Rennes. “Mais je n’aime pas faire de home-trainer”, reconnaît le coureur d’Arkéa-Samsic auprès de DirectVelo. Lui qui “aime bien manger” a dû faire attention. “La nutritionniste de l’équipe nous appelle“, précise-t-il.
Pendant quatre semaines, le Saint-Leusien de 19 ans a aussi utilisé une tente à hypoxie pour simuler le stage en altitude qu’il devait suivre au mois de mars en Sierra Nevada. “En raison de l’hypoxie, selon les jours, on peut être fatigué ou avoir un coup de fouet. Pour l’entraînement, on ne peut pas trop taper de dedans. Sur home-trainer, je travaillais seulement l’endurance et la vélocité”, indique le coureur entraîné par Samuel Monnerais.
Pour la reprise de l’entraînement sur route, il ne connaît pas encore son programme. Tout comme le néo-pro ne sait pas quand qu’il retrouvera les pelotons. “Mais je n’ai pas besoin d’objectif pour me motiver. Sur la route, je roule pour mes coéquipiers”, dit celui qui s’est classé 25e de la Classique Almeria après avoir travaillé pour Thomas Boudat.
La course espagnole est sa dernière sur route. L’ancien Champion du Monde Juniors de l’Omnium avait ensuite enchainé avec le Championnat du Monde sur piste à Berlin. Le Réunionnais y avait disputé l’Américaine avec Benjamin Thomas. Il n’a pas été surpris par l’annonce du report d’un an des Jeux de Tokyo. “Je m’y attendais. Ça ne m’a donc pas touché particulièrement. C’est un mal pour un bien et ça donne le temps d’être meilleur”, ressent-il.
Sa fin de saison, si les courses ont bien lieu, Donavan Grondin la passera sur la route, toujours en pensant à la piste. “Ça me permettra de prendre de la force et de la giclette”, prévoit-il déjà.
Photo Pierre Marchal