Ah, l’odyssée de l’ODYSSEA ! 2020 ne l’aura pas arrêtée… C’est notre Week-end rose, inspiré par Michel Jourdan, celui qui – outre son investissement constant avec son super site RUNRAID -, ne ménage pas ses efforts chaque année pour cette grande manifestation humaniste réunissant des milliers de coureurs. Une pause en ces temps moroses, une bonne dose de rose contre les nécroses…
Nous serons quatre, Odile, Mireille, la chatte Chaloupe, et moi. Toujours solidaires pour la bonne cause, les coureurs seront cette année doublement « connectés » autrement (par le mode2.0 comme par le cœur). Cette chaleur humaine coïncide avec la venue de l’été austral qui teinte d’orange vif les grévilléas Robusta, de mauve vineux les Jacarandas, de rouge pourpre des flamboyants… Ainsi ajouterons-nous une touche de rose à la nature en choisissant parmi les trois options proposées, le trail de 15 km avec 500 m D+ minimum. Vraie rose fraîchement cueillie à la main, et tout de roses vêtus, nous partirons en ce dimanche matin, 8 novembre, des hauts de la Montagne, pour la piste d’Affouches et le domaine Fleurié. (Odile fera son parcours à Saint Denis, et la panthère rose – chaloupe – en éclaireuse-chasseuse nocturne…)
Sortis de notre Rubicon pour nous lancer sérieusement dans l’aventure – départ semblable à celui d’une vraie course avec quelques spectateurs, activation du GPS… -, de multiples touches rubicondes jalonneront notre parcours : diverses floraisons dont les bougainvilliers, les autels de Saint Expédit avec bougies allumées, les boutiques peintes – telle chez Jacky – bien connue des traileurs de la Diagonale des Fous, les tags de cœurs roses sur les murets, les oiseaux « Bourdils »…
Nos dossards étant bien visibles et notre élan manifestement caractéristique d’une course, nous bénéficierons d’encourageants témoignages de bienveillances par les riverains de notre cavalcade. Elle se conclut en un temps de 1h 37min 39sec, pour 15km 02 et 518 m D+. La synchronisation via « Garmin Connect » sur le site « RunnerHeroes » s’est bien faite, mais n’apparaît pas dans le classement où nous serions 7 et 8èmes. Même si la connexion numérique n’aura donc pas été totalement opérante, nous sommes restés jusqu’au bout, aussi bien solidairement que solidement, connectés par l’esprit dans un élan partagé avec des milliers d’autres coureurs, tant en de lointaines contrées que tout proches, dont ces amis qui se sont lancés au même moment : la grande championne Sophie, et Olivier Blard, depuis « La Providence », lieu-dit de circonstance…
Notre propre lieu de départ, l’ex-propriété Oscar de Jouvancourt, haut lieu de la transformation du Choka – ou choca, cadère, puis kader, nom de moulin en ruine – en cordes, symbolise cette longue cordée Odysséa, à laquelle nous associons, à notre modeste mesure selon « la légende du colibri » racontée par Pierre Rahbi, nos fibres aussi bien physiques (musculaires), que fraternelles (lutte contre le cancer)… Notre propre course a été assez rapide ; il faut dire que tout en respectant parfaitement le règlement, notre parcours était assez roulant et familier, ce qui nous permettait une moyenne de près de 10km/heure. Après une petite récup’ active d’une dizaine de km supplémentaires softs via la fin du chemin des Anglais, on finit par trinquer à ces « kilomètres de vie en rose » (Bashung) – où subsiste encore l’écho d’Odyssea – en chantant avec M (paroles de Mathieu Chédid), « Je glisse dans un verre, le rose pourpre du cœur. » Santé à tous !
Texte et photos Daniel Guyot
