Trois inconditionnels du Grand Raid, Antoine Guillon, Benoît Girondel et Cédric Chavet comptent non seulement parmi les favoris de la Diagonale des Fous mais forment l’espoir de triompher par équipes. Quant à Eugénie Schweizer, elle postule à un podium sur le Trail de Bourbon.

Antoine Guillon, Eugénie Schweizer, Cédric Chavet et Benoît Girondel.

Lorsque Benoît Riff a « marronné » lors de la Diagonale des Fous, il y a deux ans, il s’est demandé « comment on parvient à courir » sur les sentiers escarpés de l’île. Il s’était juré d’y retourner, cette fois non pas en coureur, officiel ou « marron », mais avec l’idée de chapeauter une équipe qui pourrait postuler à la victoire finale. Dans le même temps, le responsable des sports de la station Font-Romeu Pyrénées 2000 entend promotionner son domaine skiable.
« Notre station de montagne pyrénéenne entretient depuis toujours un lien privilégié avec La Réunion, notamment au travers des sportifs de haut niveau qui ont fréquenté le CNEA (centre national d’entraînement en altitude). Le nageur Franck Schott a été un des pionniers. Nous avons accueilli des lutteurs et lutteuses de renom international. Et en ce moment un libériste [vol libre] fait partie du pôle espoirs. » Benoît Riff, tout naturellement, a ainsi engagé une équipe sur le Grand Raid : trois ténors sur la Diagonale, Antoine Guillon (vainqueur 2015, multi-participant), Benoît Girondel (vainqueur 2017 et 2018, ex aequo avec D’Haene) et Cédric Chavet (podium potentiel en 2019 avant un abandon), et une sérieuse prétendante sur le Trail de Bourbon, Eugénie Schweizer, lauréate à Luchon en juillet dernier sur 87 km.

Le Romeufontain entend également attirer vers la station de ski les Réunionnais friands de sports d’hiver, et ils sont nombreux, surtout que la rentrée de janvier en métropole laisse trois bonnes semaines de détente pour les Ultramarins en dehors du rush de fin d’année : « Nous proposons durant cette période une formule Happy Kids, des tarifs attractifs pour les adultes et la gratuité pour les enfants. »(infos et réservations, du 1er au 31 janvier 2022 sur le site font-romeu-pyrenees2000.fr).

Mais revenons au sujet du jour, le Grand Raid et cette armada pyrénéenne. « Nous avons moins couru, du fait du confinement, reconnaît Antoine Guillon. Mais avec les courses en Espagne, Italie ou Suisse, ajoutées aux françaises récemment, toujours selon des protocoles stricts, on a pu disputer 4 à 5 ultras dans l’année, ce qui est appréciable et parfait pour le maintien d’une condition optimale. » Assez rétifs aux courses 2.0, des épreuves où « on court contre soi-même, ce qui est assez peu intéressant », le quatuor est fin prêt pour ce retour aux affaires du Grand Raid, que les trois hommes connaissent très bien.

« Disons que cette édition 2021 rassemble un panel très large de prétendants, poursuit le cinquantenaire, lauréat 2015. C’est très dense, plus équilibré que les années précédentes, et on pourrait très bien assister à une course qui se décante sur le tard. » Cédric Chavet s’est déjà offert une petite sortie dans les Hauts, s’attend à ce que Mare à Boue réserve son lot d’incertitudes liées au terrain détrempé – « mais cela ne me gêne pas » – et se félicite d’un départ par vagues, ce qui n’exclut pas une impatience collective née du sevrage de compétitions. Benoît Girondel, quant à lui, s’appliquera à une tactique immuable : « garder toujours le même rythme, du départ à la fin ». Enfin Eugénie Schweizer, dossard 5827 sur le Trail de Bourbon, sait que sa victoire en seniors femmes sur les 100 miles du Sud de la France 2019 la place parmi les « podiumables ». Mais elle a conscience, comme tous les novices du Grand Raid, que l’épreuve est sans nulle autre pareille…

De gauche à droite : Benoît Riff, Richeville Esparon (double vainqueur du Grand Raid 2003 et 2004), Eugénie Schweizer, Cédric Chavet, Antoine Guillon et Benoît Girondel.

Texte : Jean Baptiste Cadet
Photos : Pierre Marchal

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