6 h 45, 15° dans la ville encore globalement endormie en ce dimanche 5 juin, altitude 550 m. Mais la messe a déjà commencé, l’église étant pleine de matinaux pèlerins. Les pigeons, bien avant les coureurs, sont déjà en fêtes, alignés sur les lignes de faîtes des toits ; les chiens communautaires font le planton sur les trottoirs. Les lointains remparts s’illuminent par-delà les rues encore sombres. Bientôt, il va y avoir du sport pour animer cette calme cité résidentielle suspendue entre les rivages et les sommets…

Acte 1
Le Tampon est une des rares villes réunionnaises qui a gardé ses charmes d’antan, tout en étant harmonieusement arrangée et inscrite dans la modernité, avec notamment sa belle mairie à l’architecture inspirée de Mondrian et de Le Corbusier ; elle va accueillir sur son vaste parvis, la manifestation sportive déjà bien rodée avant l’ellipse Covid.

L’invité d’honneur du format long, Jean-Marie Cadet, avec qui j’ai effectué un petit morceau d’échauffement en lui faisant humblement part de mes observations sur le parcours déjà couru lors de précédentes éditions, – lui qui a fait tous les Urbans de l’île sauf celui-ci… -, n’aura pas démérité… Loin s’en faut puisque, après son 1500 m couru en 4 minutes 1 seconde la veille – un record ! -, il finit encore 1er – il nous a habitués aux récidives gagnantes… -, et une nouvelle fois devant le dur à cuire Durque, suivi du chevronné Ludovic Jasmin… Chez les féminines, c’est notre amie Carmel Marie Josepha Trébel qui termine 1ère.

Nous nous étions repositionnés sur la formule « une boucle » comme la dernière fois, réunissant une centaine de coureurs. Modifiée, elle équivalait quasiment cette année à un temps de 10 km classique (8.3 km et 200 D+)… J’en termine 16ème au scratch, 1er M5 ; Mireille 30ème, 1ère M3 (5ème féminine) ; Eddy, de retour en compétition après une opération, 51ème, 6ème M0.

Acte 2
Nous simulons un prolongement de la course en suivant d’improbables rubalises qui nous mènent, loin et haut, jusqu’au rempart terminal de Notre Dame de la Paix, (point de passage de La Diagonale), à 1800 m d’alti. Passés les kiosques où de gastronomiques pique-niques rendent ridicules nos modestes ravitaillements sportifs – mais j’avais plus que goûté aux gâteaux tamponnais avant de monter -, nous faisons la boucle de la belle forêt primaire aux vieux arbres tortueux chargés d’épiphytes, et offrant de beaux points de vues, en amont, sur toute la Rivière des Remparts.

Nous rentrons détendus de cette journée bien remplie, cependant que de magnifiques ciels qui drapent d’un tapis mendiant la vaste planèze plongeant dans l’océan, nous offrent un feu d’artifice. Le Tampon semble déjà d’être rendormie. Prendre le temps d’une bonne rando dans la foulée d’une compétition permet d’inscrire cette dernière dans son environnement, tout en enclenchant une récupération active très efficace.

Texte et photos Daniel Guyot

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Daniel Guyot
Daniel Guyot est le recordman absolu en termes de Diagonales achevées. En trente ans de grandes traversées depuis la Marche des Cimes, il est le trailer le plus assidu. A 60 ans, Daniel Guyot aura passé la moitié de son existence à courir après celle qui affole son palpitant depuis trois décennies. Une certaine Dame Diagonale. L'histoire de La Réunion étant intimement liée à celle de la Bretagne depuis les origines, il n'est finalement pas si étonnant que ça qu'un Breton le soit également à celles du Grand Raid.

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