Gardiens de buts, chez les Médor, c’est un héritage familial ! Johan, le cadet, jouera samedi le 8e tour de la Coupe de France dans les buts du Saint-Denis FC. Jules le père, a démarré sa carrière à la Redoute dans les années 70. Jean-Hubert, L’ainé, est décédé d’un arrêt cardiaque pendant un match dans la région parisienne. Il était lui aussi dans les cages ! Johan peut compter sur ses deux anges gardiens face au Canet-Roussillon FC, club du championnat national en N2.

Lorsque Jules, le père, raconte sa carrière, il est intarissable ! Personnage attachant ou irritant pour certains mais toujours direct, il ne laisse personne indifférent, c’est sûr ! Johan, le fils, lui, c’est la discrétion personnifiée, celle de sa maman Gilette. Maman Gilette qui cependant le dimanche dans les tribunes donne de la voix rageuse et débordante d’enthousiasme pour encourager les jaune et vert, et même comme supportrice numéro un de la promo. De quoi aussi passer à autre chose après sa semaine au chevet des malades du CHD. Dans cette « saga passion » familiale (à laquelle on peut ajouter le tonton André Coulon, éducateur à poigne et à résultats des U17 du SDFC), papa, maman ne ratent aucun match, aucun entrainement du « fiston ».

Malgré sa timidité, Johan Médor a appris la nécessité impérieuse de se faire entendre sa propre voix dans sa surface de réparation. Il a appris la nécessité d’être le boss, sous peine de se faire manger. Le dernier rempart du Saint-Denis FC, n’hérite pas seulement des conseils de son père, il a su aussi et surtout faire la démonstration de tout son potentiel ! Cette saison, les jaune et vert n’ont encaissé que 8 buts en 13 matchs de championnat avec leur jeune gardien. Leur défense aura été parmi les plus solides de la saison.

Johan Médor n’a pas raté un seul match ni coupe ou ni en championnat il s’est imposé comme un gardien de but à qui ses coéquipiers et Fred Bachelier peuvent faire confiance malgré son peu d’expérience du l’élite régionale. Pour certains, sa taille aurait peut-être mérité un peu plus de la carrure de papa et de la taille de son frère Dimitri, handballeur à la Source. Le SDFC et son président Jonathan Alpou ne regrettent pas ne lui avoir laissé sa chance. Johan a pourtant débuté très tard dans les buts, à l’âge de 14 ans. Il est passé par le SDEFA sans y convaincre les éducateurs, par la Jeanne d’Arc barré par l’indéboulonnable Grégory Pausé et même par un essai au FC Tours avec son fidèle agent qu’est papa ! Sa patience sur le banc au SDFC n’a ensuite pas ébranlé, ni sa détermination, ni son travail acharné avec son coach Joël Marleux !

Dans les buts d’un 8e tour à 21 ans

Papa Jules, lui a démarré son histoire sur le rare gazon du terrain B de la Redoute de son époque, et des matchs de la réserve des Poussins le dimanche matin à 7h30. Des souvenirs qui réveillent toute la nostalgie du football des années 70 ! Elevé à la dure dans son quartier du bas-de-la-rivière à Saint-Denis, ce sacré personnage a passé son adolescence à lire et relire les France football arrivés par bateau et emprunté au petit voisin. Et il a trouvé de quoi se faire un petit nom sur les terrains mais devra cependant choisir une carrière professionnelle d’agent de collectivité en métropole pour avancer dans la vie ! Dans le foot aussi, il y fera aussi du chemin : à Corbeil et Juvisy en nationale 3 de l’époque puis à Montigny-les-Cormeilles ou encore à Maisons Alfort en remportant au passage la coupe du Val de Marne. Entre temps, une rupture des ligaments croisés viendra freiner son parcours.

Une blessure moins grave que la perte de Jean Hubert, son fils ainé, lui aussi gardien de but, victime d’un arrêt cardiaque en plein match un dimanche après-midi en région parisienne. Un moment douloureux que la famille a courageusement surmonté. Et qu’elle vit encore, sans fuir les terrains de football. Ces souvenirs pourraient, pourtant, chaque dimanche, réveiller les douleurs de la perte d’un enfant.

Avec papa, maman Ginette et Dimitri, tous devant la télé samedi, Jean-Hubert sera l’ange gardien de Johan. Sans doute l’un des plus jeunes numéro 1 réunionnais à disputer un 8e tour de Coupe de France.

Texte Guy Leblond
Photos Pierre Marchal

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