Président entraineur au SDEFA (depuis 1997), Gérard Grondin a pris la décision de ne pas aligner d’équipe ce dimanche en Coupe face à Sainte-Marie. Conséquence : Le SDEFA a perdu par forfait sur le score de 4 buts à zéro. Une décision culottée, en soutien aux joueuses du club, privées de matchs depuis juillet. Sa formation est donc, de fait, éliminée de la Coupe de France. Gérard Grondin revient sur ce qui a motivé sa décision.

Gadiamb : Gérard Grondin, ne pensez-vous pas qu’il y avait d’autres solutions pour montrer votre mécontentement ?

GG : “On a souhaité montrer notre solidarité envers nos joueuses féminines, privées de match depuis juillet. Elles ont été les grandes oubliées de la reprise. Depuis le 14 juillet, elles n’ont pratiquement pas joué ! Nous avons 412 licenciés dont 86 féminines, je vois le club dans son ensemble, et je souhaite que tout le monde soit solidaire, cela fait partie de nos valeurs. Comme d’habitude, on oublie les filles. C’est inacceptable.

Gadiamb : Les joueurs (masculins) de l’équipe séniors ont-ils bien accueilli cette décision ?

Les parents des joueurs ne peuvent même plus venir les voir jouer, donc à un moment donné, faut se poser les bonnes questions. Donc globalement, même s’il a fallu leur expliquer, ils ont compris. Il n’y a pas eu de souci particulier. Nous avons pris cette décision samedi, et ce lundi, un entrainement a été organisé pour leur parler à nouveau de ce qui s’est passé.

Gadiamb : Vous présenterez tout de même une équipe pour le prochain match de championnat ?

Bien sûr, on a voulu marquer le coup, montrer notre mécontentement. Maintenant, il est temps de rentrer dans le rang. Nous allons donc aligner une équipe lors de la prochaine journée de Régionale 1.

Gadiamb : Avez-vous peur d’éventuelles sanctions ?

J’ai déjà été suspendu, à cause d’un rallé poussé lors d’un match. Donc je n’ai pas peur. Je pense malgré tout qu’on va être sanctionné, c’est sûr.
Mais je ne suis pas contre Yves Ethève, je tiens à le dire. La Ligue connait mes positions, elle sait que je suis un homme libre. Je sais qu’on dérange, mais c’est comme ça.

Gadiamb : Pour finir, comment se portent les finances du club en cette période un peu particulière ?

Nos joueurs paient une licence à 20 euros par an. J’arrive à recruter plusieurs éducateurs bénévoles de grand talent, mais surtout et contrairement à d’autres : Nous n’avons aucun contrat fédéral.
Nous, on mise sur la formation des jeunes, on est là pour les valoriser. (Gérard Grondin a notamment lancé Grégory Pausé, Ronan Nedelec ou Jonathan Boyer NDLR). Donc du coup, on n’a pas besoin d’argent de la fédé et on n’a pas de soucis de reprise, et on a besoin de personne. On vit avec ce qu’on a.
Pour l’instant, on a 80.000 euros de subventions. On n’oublie pas qu’on est amateur.”

Texte: Kevin Payet
Photo: Pierre Marchal

   Envoyer l'article en PDF   

LAISSER UNE RÉPONSE

S'il vous plaît entrer votre commentaire!
Veuillez entrez votre nom ici