A la Réunion depuis trois ans, Didier Leroux est le nouveau CTN pour l’haltérophilie et de la musculation, avec un domaine d’intervention dans tout l’océan Indien. Nouvel homme fort de la ligue aux côtés de son président Léonus Adolphe, ils ont entrepris de reconstruire sur de nouvelles bases une discipline en déliquescence. Le travail commence à porter ses fruits au vu des résultats encourageants aux derniers Jeux des Iles de l’océan Indien à l’île Maurice. Nouvel homme, nouvelle politique, pour une haltérophilie en devenir.

Didier Leroux sait de quoi il parle. Ancien athlète de haut niveau, celui qui a fait de la compétition et de son sport de prédilection un art de vivre, maîtrise bien son sujet. Avec dans son escarcelle sept titres de champion de France de 1975 à 1983, une sixième place aux championnats du monde en 1981 à Lille, plusieurs participations aux championnats d’Europe, et à son actif plus de 60 records de France en séniors, la Ligue de la Réunion d’haltérophilie et de culturisme détient en son sein celui qui va sans nul doute permettre à cette discipline de revenir au premier plan.
A son arrivée, le constat était pour le moins peu encourageant. « L’haltérophilie a connu une traversée du désert de plus de trois ans. Jusqu’en 2015. Date des Jeux des îles les plus mauvais pour notre discipline. A la Réunion. Il nous a fallu avec Léonus, repartir sur de nouvelles bases pour ne pas faire de la figuration aux JIOI de l’île Maurice. Repartir d’une feuille blanche, pour préparer dès janvier 2017 les jeux des Iles. A l’époque, la ligue comptait 4 disciplines avec 550 licenciés : la Force Athlétique, le culturisme, l’haltérophilie et la musculation. C’est alors que la Fédération qui regroupait ces 4 disciplines se scinde en deux. La FFHMFAC (Fédération Française d’Haltérophilie Musculation, Force Athlétique et Culturisme) donnera naissance à deux entités dont la FFHM qui regroupe aujourd’hui l’Haltérophilie et la musculation. D’où une grande perte de licenciés pour passer de 550 à 400 » confie le DTN.
L’ampleur de la tâche n’est pas pour décourager notre homme qui s’atèle alors à refonder une équipe soudée : « Il a fallu reconstruire en interne, faire en sorte qu’il n’y ait plus de conflits, que l’équipe dirigeante soit solidaire. J’ai voulu mettre en place un vrai projet, avec la constitution d’un centre local d’entraînement, une vraie structure destinée au haut niveau au gymnase des Deux Canons, reconnue par le Ministère des Sports. Toujours avec pour objectif les JIOI de 2019 à Maurice. Mais le développement de la discipline passe aussi par le développement auprès des jeunes en direction du milieu scolaire et la formation des enseignants. J’assure depuis deux ans la FPC (Formation Continue des Professeurs d’2ducation Physique en Cross Training) en collaboration avec l’UNSS. C’est un travail de longue haleine, pour redonner la confiance perdue en interne comme en externe avec la nécessité de miser sur les jeunes. Et cela paye, avec des résultats visibles à Maurice aux derniers JIOI dont nous sommes revenus avec 40 médailles dont 5 en or » confie un brin de fierté dans le regard l’ancien champion de France.
Pour Didier Leroux, l’océan Indien constitue un véritable vivier de champions en haltérophilie : « Il y a dans l’océan Indien un vrai potentiel, dans chacune des îles, une forte représentation de l’haltérophilie. Ce qui implique une concurrence féroce, avec notamment des athlètes pros à Madagascar et Maurice. Ce dynamisme, on le retrouve désormais dans les résultats nationaux avec des records de France grâce à 4 athlètes réunionnais recordman et les nombreux titres de champions de France dans diverses catégories. Loane Payet a ainsi intégré le pôle France jeunes de Toulouse en septembre et a participé à son premier championnat d’Europe en décembre en Israël ».
Didier Leroux, on l’aura compris est un optimiste et envisage l’avenir de manière sereine. C’est un ambitieux. Et c’est bien pour le sport et la compétition. « Contrairement à la métropole, nous avons su nous rapprocher et établir de bonnes relations avec les clubs de CrossFit à la Réunion. Cela participe à une nouvelle émulation, un certain renouveau et un intérêt certain. La compétition organisée ce week-end dans les locaux d’Ekwalis à la Possession en est le symbole. Cela nous permet de redynamiser notre sport, de le développer pour lui apporter une seconde jeunesse. Caroline Prouet en est l’exemple vivant. Elle vient du CrossFit et a décroché plusieurs records de la Réunion. Ce qui me fait dire que nous sommes sur la bonne voie, que nous devons encore nous professionnaliser. L’arrivée de Jérôme Vaglio avec Ekwalis, nous apporte un second souffle. J’ai à cœur de fédérer, de grandir en termes de licenciés afin de promouvoir encore plus ce sport. Faire en sorte que l’osmose prenne entre les haltérophiles traditionnels et les CrossFiteurs. Car à mon sens, l’avenir passe par le CrossFit. Sur les entrainements, on s’inspire un peu dorénavant de leur méthode » conclue le DTN.

Avec une délégation sur l’océan Indien, l’autre grand chantier pour Didier Leroux reste Mayotte où tout reste à faire. « La Ligue régionale d’haltérophilie de la Réunion comprend aussi Mayotte. On travaille actuellement pour monter un Comité régional de Mayotte et ouvrir prochainement un premier club sur Mamoudzou. Je reste convaincu qu’il y a un vrai potentiel. Nous avons été à l’initiative de la création de la Fédération d’haltérophilie de l’océan Indien, constituée de toutes les Nations. Avec l’organisation d’un championnat annuel dans l’océan Indien pour une meilleure émulation des athlètes, en vue de la préparation des Jeux des Iles. La formation est aussi un de nos cheval de bataille. Avec un programme d’actions de formations à destination de l’ensemble de nos licenciés en lien avec la FFHM. Avec à la clé un diplôme de coach muscu-santé, reconnu par l’ANS (Agence Nationale de la Santé) ainsi qu’un diplôme de coach silhouette halter au mois de mai. Les inscriptions se font sur la page FB de la ligue ».
L’Haltérophilie revient en force à la Réunion. Nouvelle équipe, nouveau dynamisme, il semble bien que la ligue soit sur le point de remporter son pari.

Texte et photos : Pierre Marchal

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