Les Jeux de Paris 2024 à peine refermés, voici déjà la 34e Olympiade qui se profile avec, pour la troisième fois consécutive, le surf au menu des compétitions. A Los Angeles 2028, il sera même, et définitivement, au programme, et non plus en sport additionnel. Meilleure nation à domicile avec l’or de Kauli Vaast et le bronze de Johanne Defay, la France y sera attendue. Elle entend évidemment bien performer de nouveau en shortboard, alors que la Fédération internationale milite pour l’introduction du longboard où les Bleus figurent parmi les meilleurs au monde.
Les quatre années qui s’ouvrent sont à la fois une éternité et une virgule pour le surf français. Difficile de connaître à l’avance le visage de l’équipe tricolore qui glissera sur les vagues californiennes en juillet/août 2028. Pour autant, le compte à rebours et la préparation olympique ont déjà débuté.
Le Comité d’organisation de LA28 ne l’a pas encore annoncé, et si Trestles, à San Clemente, est un vrai bon choix qualitatif, la grande tendance est que l’épreuve de surf se dispute sur le beach break de Huntington Beach où vient de s’achever l’US Open devant des dizaines de milliers de fans. Une vague à des années lumières de celle de Teahupo’o mais où là aussi les Français ont l’habitude de s’illustrer. A l’image de Marco Mignot, membre de l’équipe de France aux Mondiaux de mars dernier, et finaliste du Challenger Series le week-end dernier. Ou encore de Tessa Thyssen, 9e la semaine dernière et toujours à l’aise sur ce type de vague, en témoigne son titre mondial junior en 2015 à Oceanside. C’est aussi sur le spot de la Surf City que Johanne Defay a signé le premier de ses six succès en CT (2015). Enfin, les Français connaissent très bien les lieux pour avoir participé à une dizaine de championnats du monde I.S.A. toutes disciplines et catégories d’âge confondues au cours des deux dernières décennies.
La marge de progression de Kauli Vaast
Champion olympique sur Sa vague de Teahupo’o, Kauli Vaast n’a que 22 ans et un avenir en pro brillant comme sa médaille. Tout aussi excellent sur les beach breaks que sur les vagues de récif, le Tahitien a une marge de progression énorme. Et, désormais, un incroyable capital confiance qui peut le porter vers une deuxième Olympiade. Il est aussi une locomotive pour tirer vers le haut toute une génération. Laquelle avance désormais avec un leitmotiv : si Kauli l’a fait, je peux le faire !
En zone mixte après sa victoire pour le bronze olympique, Johanne Defay a laissé sous-entendre qu’elle souhaitait souffler. La n.1 française aura 34 ans à Los Angeles et peut prendre exemple sur la performance de Joan Duru, 5e des Jeux à 35 ans et qui part à la retraite avec le record de points en compétition olympique (18,03). Vahine Fierro, elle, va devoir rebondir après sa contre-performance à la maison (9e des Jeux, éliminée en 8es par Johanne Defay). La Tahitienne est un des piliers de l’équipe de France depuis 2019 et une des grandes chances françaises d’accession au CT, au même titre que Tessa Thyssen.
Circuit pro et World Surfing Games
Le collectif tricolore comprend à date une grosse douzaine de surfeurs.euses qui peuvent prétendre monter dans l’avion pour la capitale de l’État californien. Mais nombre de jeunes talents pointent déjà le bout de leur planche. Vice-championne du monde U18, Tya Zebroswki vient de remporter son premier QS à seulement 13 ans et mène la relève tricolore qui comprend d’autres purs talents. A Teahupo’o, la Chinoise Siqi Yang, benjamine de la compétition, n’avait que 15 ans.
A Tokyo 2020 et Paris 2024, le circuit professionnel, les World Surfing Games et les Jeux panaméricains étaient autant de passages sélectifs. La Fédération internationale (I.S.A.) n’a pas encore officialisé le mode de qualifications pour LA28. Ce que l’on sait, c’est qu’il faudra avant tout performer sur le tour WSL afin de progresser dans la hiérarchie mondiale. Les quatre championnats du monde ISA à venir, de 2025 à 2028, auront eux aussi toute leur importance. Qu’il s’agisse de qualification nominative, non nominative ou continentale, l’équipe de France aura plusieurs occasions de décrocher des tickets pour les JO de Los Angeles.
Avec le longboard ?
Elle pourrait même augmenter ses quotas puisque l’I.S.A. fait le forcing auprès du CIO pour l’introduction du longboard aux prochains Jeux. Dans une région qui a officiellement fait du surf le sport de l’État et où la grande planche associée aux palmiers et coucher de soleil est Le cliché par excellence. Rappelons ici que le surf est le sport olympique, et que le shortboard est la discipline du programme. Ainsi, le longboard peut-il être ajouté comme une autre discipline. A l’exemple du bowl et du street pour le skate. Ça tomberait (très) bien pour la France, laquelle dispose de certains des meilleurs spécialistes. A commencer par Alice Lemoigne, double championne du monde 2022 et 2023, d’Edouard Delpero, médaillé de bronze 2023, et de Zoé Grospiron deux fois finalistes des Mondiaux 2023 et 2024. La décision sera connue en 2025.
En attendant, les athlètes identifiés dans le groupe France olympique de shortboard recevront prochainement leur feuille de route pour préparer les Jeux de 2028. A Los Angeles, la France aura, bien évidemment, et comme toujours, l’ambition de monter sur les podiums.
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