Victorieuse du Tahiti Pro en mai dernier dans un maxi Teahupo’o, Vahine Fierro s’est inclinée face à sa compatriote Johanne Defay (9,00 à 7,54) en 8es de finale des Jeux Olympiques, ce jeudi à Tahiti.

Vahine Fierroc

Johanne Defay s’est imposée avec intelligence en produisant un surf de manœuvres dos à la vague alors que Vahine Fierro a privilégié les (rares) tubes desquels elle n’est parvenue à s’extraire qu’une seule fois. Elle a fait la différence à l’entrée des 10 dernières minutes avec une vague notée 5 pts pour un gros roller dans le creux face au récif. Menaçante jusqu’au bout, Fierro a eu une vague à tube pour repasser devant mais a chuté en sortant de la poche.

On imagine que ce doit être très dur pour toi…
C’est sûr que je suis hyper triste de perdre ces Jeux à la maison. Mais je sais que Teahupo’o m’a toujours donné les plus belles leçons de ma vie. Celle-ci est une de ces étapes que je dois traverser aujourd’hui. Même si c’est dur, même si ce n’est pas ce que je voulais. C’est comme ça, on apprend, on grandit et on revient plus fort. Félicitations à Johanne. C’est une compétitrice très expérimentée et je savais que quoi qu’il arrive, on allait apprendre l’une de l’autre.

Les conditions n’étaient pas optimales pour toi qui préfère évidemment les grosses vagues à tubes ici à Teahupo’o. Est-ce que cela t’a handicapé ?
Non, je me suis beaucoup entraînée cette année pour pouvoir surfer toute sortes de conditions et être à l’aise peu importe que ce que la vague te donne. Dans cette série, je suis tombée trois fois d’affilée sur des bonnes vagues avec des tubes. J’ai eu les opportunités de tuber et de prendre des scores mais j’ai chuté. Ça s’est joué à rien.

Qu’est-ce qui explique ces chutes justement ? Les vagues, la pression d’être à domicile ?
Trouver des tubes était compliqué. J’ai réussi à les trouver mais ça bougeait beaucoup et je n’ai pas su tenir. En tout cas, ce n’est pas la pression. Je me sentais à l’aise dans l’eau, j’étais bien, j’étais prête à faire des tubes. Voilà.

Johanne Defay nous a dit que tu n’avais pas besoin d’une médaille pour montrer que tu étais la meilleure ici…
C’est gentil. Je n’ai pas envie d’avoir quelque chose à prouver ou non. Personnellement, j’avais juste envie de gagner la médaille d’or. Je suis donc déçue.

Il y avait un énorme soutien des spectateurs dans l’eau et dans la fan zone qui t’ont applaudi à la sortie du spot. Que veux-tu leur dire ?
C’était incroyable, ça m’a fait pleurer. Ils étaient là, ils m’ont soutenu et ça fait chaud au cœur. Merci beaucoup à toute la population, à Tahiti, à la France, à tous ceux qui m’ont soutenu. Je ne me suis jamais sentie aussi prête pour ces Jeux.

Tu deviens désormais une supportrice de l’équipe de France et de tes équipiers…
Oui, et forcément avec un petit faible pour Kauli (Vaast). On se connaît depuis très longtemps. On s’est entraîné pendant des mois ensemble ici. C’est le favori local à Tahiti. J’espère qu’il va gagner les Jeux. Je sens qu’il va le faire.

Photo ISA / Tim McKenna

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