Après le titre mondial du relais vendredi, l’équipe de France a obtenu deux nouvelles médailles samedi aux championnats du monde de l’International Surfing Association (ISA), à Huntington Beach, Californie.
Pour sa quatrième finale ISA, Pauline Ado est vice-championne du monde. Sa performance permet aux Bleus de doubler sur le fil le Portugal et de finalement monter sur le podium du classement des nations.
Kanoa Igarashi (Japon), Kirra Pinkerton (USA) et les Etats-Unis sont champions du monde. Le Japon et les Etats-Unis terminent respectivement en tête du classement messieurs et dames et obtiennent chacun une place pour les Jeux Olympiques de Paris-2024.

Après l’apothéose de 2021, titre mondial et médaille d’or de Joan Duru, la France a débarqué en Californie avec une équipe modifiée aux deux tiers, considérablement rajeunie. et avec comme ambition de se maintenir dans le Top 5 mondial. C’est chose faite, et très bien faite. La médaille de bronze collective des Bleus vient récompenser une semaine riche en émotions. La France peut dire un grand merci à sa capitaine Pauline Ado, vice-championne du monde après une journée marathon ce samedi à Huntington Beach. Les points rapportés par Ado combinés aux contre-performances des Portugais et des Australiens ont bousculer la hiérarchie lors de la dernière journée.

Quatrième finale pour Ado en 13 ans
Pour sa quatrième finale ISA après celle de 2009 (4e place), 2016 (3e place), 2017 (championne du monde), Pauline Ado est allée chercher une médaille d’argent qui fait tout son bonheur et celui de ses coéquipiers. Cette nouvelle performance est évidemment à mettre au crédit de sa formidable expérience du très haut niveau. Solide face à la pression, imperturbable quand tout semblait aller mal, capable de gérer tactiquement toutes les situations et de sortir le grand jeu technique quand il le faut, où il le faut. Partir avec Pauline Ado dans son équipe, c’est l’assurance de rentrer avec un maximum de points.
Dernière Français en lice pour le journal final après les éliminations la veille de Tessa Thyssen (15e) et de Vahiné Fierro (13e), la Basque avait pourtant mal débuté sa journée. Dans une finale de tableau principal à trois, après le forfait pour blessure (rotule) de la Portugaise Teresa Bonvalot lors du relais la veille, la capitaine de l’équipe de France n’a rien trouvé à se mettre sous la planche durant 35 minutes sans vague. Versée en finale de repêchages avec deux Australiennes, Sally Fitzgibbons et Sophie McCulloch, elle a parfaitement joué le coup en scorant une dernière vague sous les yeux de la jeune Aussie pour filer en finale d’un rien (11.27 pts à 11.16 pts).

Le titre qui s’échappe pour 0,63 point
A peine le temps de souffler que la Française était de retour à l’eau pour la quatrième finale mondiale de sa carrière. En compagnie de Fitzgibbons, championne du monde l’an dernier au Salvador, vieille connaissance depuis les années juniors. De la jeune américaine Kirra Pinkerton, surfeuse de San Clemente à seulement 50km de Huntington Beach. Et de la Péruvienne Daniella Rosas. Très bien lancée avec deux belles gauches (6.00 et 7.00 pts), Ado tenait les rênes de la finale quand Pinkerton envoyait un énorme reentry sur une droite sortie de nulle part (7.22 pts) avant de trouver une belle gauche (5.30 pts) pour repasser devant dans les dernières minutes pour seulement 0.63 point. A la recherche d’une vague au-dessus des 6 points, Ado avait aussi à se méfier de Fitzgibbons capable de tout jusqu’au buzzer. Mais la situation n’évoluait plus.
Au coup de trompe, les Américains exultaient. Tout comme le clan français qui se précipitait pour fêter sa capitaine. Cette médaille d’argent au goût dorée faisant le bonheur de toute l’équipe.
24 heures après le titre sur le relais, la France réalisait le hold up parfait en montant sur le podium juste devant les Portugais. Un exploit au regard du plateau de ces World Surfing Games, certainement les plus relevés de l’histoire. Une performance fondatrice pour cette France new look, seule des six premières nations sans surfeur du Championship Tour. Qui est allée chercher l’or sur le relais, l’argent chez les dames, et le bronze au général.

Troisième du classement féminin
Alors oui, il restera quelques regrets. Notamment celui de voir les Japonais et les Américaines décrocher les deux tickets (non nominatifs) pour les Jeux Olympiques de Paris-2024. La qualité du surf proposé par les six tricolores présents à Huntington Beach, notamment les filles, et le parcours moins fringuant de certaines grosses nations comme le Brésil ou l’Australie, font croire qu’avec un soupçon de réussite, une pointe d’engagement, un autre choix tactique, le coup aurait été parfait. L’équipe féminine termine troisième du classement par genre à 145 points des Etats-Unis. Aux Bleus de garder toute cette énergie positive dégagée au sud de Los Angeles cette semaine pour continuer leur chemin sur le circuit professionnel et revenir encore plus fort dans huit mois au Salvador où se tiendront les World Surfing Games 2023. L’an prochain, deux places par genre et par continent seront décernées. La feuille de route est toute connue.

Pauline Ado, vice-championne du monde
« C’est sûr que ça se joue sur la dernière vague. Je me dis que j’aurais donc pu faire autrement sur la fin. J’ai bien commencé la finale avec deux bonnes vagues. Après, il y a eu peu d’opportunités. Tout le monde était dangereux. Je savais que Sally (Fitzgibbons, ndlr) pouvait avoir le score, la Péruvienne (Danielle Rosas, ndlr) aussi, elle surfe très bien de dos. Je suis hyper contente de mon parcours en fait. Surtout après la série de ce matin. Et puis, arriver à passer dans les derniers moments en repêchages pour accéder à la grande finale… Après, quand on passe si près du titre, il y a toujours un petit truc qui manque (sourire). Mais je suis très contente de mon parcours. Physiquement, je me sentais assez bien. Je n’étais pas au top en arrivant en Californie. Mais au fur et à mesure, je me suis sentie de mieux en mieux. C’est vrai que j’ai eu trois longues séries aujourd’hui (samedi) mais il y avait de longues attentes entre chaque séries de vagues. C’était donc plus une fatigue de concentration. J’étais un peu déçue de ma saison sur le circuit professionnel. Là, c’est un bon résultat qui va me redonner de la confiance. Il y avait une super énergie avec l’équipe, c’était de super moments. J’espère finir ma saison sur une bonne note. Cette médaille d’argent ? Je partais d’assez loin. Je voulais reprendre du rythme, de la confiance. Le titre en 2017 en France est spécial mais celle-là est forcément spéciale aussi. Merci à toute l’équipe, l’ambiance était incroyable. Je les entendais crier au large, quand j’arrivais sur les fins de vagues au bord. Les coéquipiers, le staff, les supporteurs français présents sur la plage, il y en avait pas mal aussi. Tous les gens qui nous ont soutenus. »

Photo FFS

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