Vahine Fierro a pris la 9e place du Lexus Pipeline Pro, première des 12 étapes de la saison du CT 2025, cette nuit à Hawaii. Opposée à la Costaricienne Brisa Hennessy en 8es de finale, Fierro n’est pas passée loin des quarts de finale (9,27 à 8,60). Après plus de trois semaines dans le Pacifique nord, la n.2 française va prendre la direction d’Abu Dhabi où se tient la deuxième étape dès la semaine prochaine.
Qualifié pour les 16es de finale du tableau messieurs à Hawaii, Marco Mignot sera opposé au Brésilien Joao Chianca la nuit prochaine, ou plus certainement dans la nuit de vendredi à samedi. Les finales du Lexus Pipeline Pro sont prévues samedi soir.
Thomas Maallem, le directeur du Hossegor Surf Club est aussi le coach de Vahine Fierro depuis un an. Après une campagne victorieuse sur les Challenger Series, le duo attaque le Championship Tour avec détermination. Si le Lexus Pipe Pro, qui doit signer leurs grands débuts, est à l’arrêt depuis une semaine et devrait reprendre ce mercredi, Thomas Maallem enclenche, lui, la première vitesse pour nous parler de leur relation, de leur travail et de l’objectif commun. Thomas, peux-tu nous dire à quoi ressemble une journée type à Hawaï avec Vahine ?
Déjà, c’est de passer un maximum de temps sur Pipeline et Backdoor pour qu’elle se familiarise bien avec le spot et qu’elle ait un maximum de repères. Depuis le début, c’est ce qu’on fait. Quelles que soient les conditions. Au début, c’était un peu tempête et tout le monde est sorti de l’eau. Pour la motiver, Jérémy (Florès), est parti à l’eau avec elle, ils ont surfé 1h30 tout seuls dans l’eau. C’était cool de surfer avec un line up vide, parce que ça change pour ses repères. Donc voilà, l’idée est de multiplier les sessions ici pour accumuler de l’expérience.
Elle a eu la chance aussi de pouvoir faire le Vans Pipe Masters en décembre…
Oui, elle a déjà surfé ici pas mal cet hiver, elle a passé du temps à quatre à l’eau avec cette compétition. C’était compliqué et là, on sent qu’elle commence vraiment à bien comprendre la vague. Elle a fait quelques bons tubes à Backdoor. Elle a sorti ses premiers tubes de dos sur ce spot. En backside, elle fait de gros turns, c’est son point fort. On essaie de reproduire ce qu’elle sait déjà faire 2 à 3h par jour.
Et en dehors du surf ?
Bien se reposer, bien s’alimenter et passer du temps entre les sessions en famille. Il y a Heimoana, son copain, Fanny, sa maman. On pense à autre chose, on rigole. On se prépare gentiment. Il n’y a pas trop de pression en tout cas sur la plage pour nous. Elle, je sais qu’elle cogite, elle se prépare mentalement.
Comment abordez-vous cette première saison sur le CT ?
On a déjà fait une saison complète ensemble, l’année dernière, sur les Challengers. C’est là qu’on a pris des repères et qu’on a consolidé les liens, la relation qu’on avait déjà un peu. On commence à vraiment bien se connaître et moi, j’arrive à déceler un comment elle réagit. Dans quel état d’esprit elle est. On a une relation de confiance, et elle n’hésite pas à me dire les choses. Donc, on avance sereinement. Maintenant, c’est vrai que le CT, c’est nouveau. C’est l’étape au-dessus.
Quelles sont vos ambitions ?
Je pense que le CT, c’est juste là où elle devait être depuis un moment. Ce n’est pas une fin en soi. Je pense qu’il faut qu’elle aille chercher le Top 5. Je pense qu’elle a carrément le niveau. Si elle fait Top 5, il y aura logiquement le titre de « Rookie of the year » (meilleur espoir de l’année, ndlr). C’est l’objectif qu’on s’est fixé parce que je pense qu’elle a carrément les armes. Quand tu regardes le calendrier de la saison, tu vois des tubes et beaucoup de droites. Ce sont vraiment ses points forts. Elle peut vraiment faire quelque chose de bien.
On vous a vu beaucoup échanger avec Jérémy Florès, le manager de l’équipe de France, qui la connaît très bien et qui l’avait coaché lors de sa victoire au Tahiti Pro l’an dernier…
On est très proches avec Jérémy. On a pu beaucoup échanger par rapport à la marche qui existe entre les challengers et le CT. On a parlé de l’état d’esprit, de la façon d’aborder les compétitions, de ne pas être impressionnée par les autres autour. Jérémy, là-dessus, sait mettre les points sur les I. Grâce à lui, on sait davantage à quoi s’attendre.
Ça fait 10 jours que vous attendez le début de la compétition pour elle. Il vous tarde, non ?
J’ai hâte que ça démarre, oui. Je suis hyper excité. Je pense qu’elle aussi. Elle me disait qu’elle avait des papillons dans le ventre les dernières nuits, parce qu’elle commence à se rapprocher de ses débuts. Elle a envie d’en découdre. Je sais qu’elle est prête et qu’elle a carrément le niveau et les armes pour rivaliser avec les meilleures surfeuses du monde et aller chercher une finale à la fin de l’année. En tout cas, elle est bien mentalement. C’est d’ailleurs là où elle se sent le mieux. Et comme la confiance représente 90% du job, c’est vraiment très positif. Maintenant, il faut que ça commence, hein !
Photo WSL / Tony Heff