Olivar en toute logique

Samedi 29 avril se déroulait la première édition de La Boucle Infernale by RunImmo organisée par Ouest Trail Réunion sur une distance de 5,7km sur un temps de 33 heures maximum. Après 27 h 19’, Johny Olivar devient le premier traileur de la Boucle Infernale by RunImmo. Il devance Maxime Tuaillon, Guillaume Eyquem-Bottard et Fabrice Soutan.

Quatre finisseurs. Une toute première fois, comme un morceau gravé en microsillon plus de 206 traileurs ont déchiré dans la savane de Bassin bleu, un jeu mêlé de souffrance. Tout au long de ces 33 tours sans fin en spirale. Là où sans cesse, continue le combat dans un carrousel de 5,7 km.

A ce jeu du tourniquet, comme un guerrier sorti de l’enfer, Johny Olivar explose de joie en franchissant la ligne d’arrivée de ce 33^ème tour en premier en ce dimanche à 15h30‘ à la montre, au bout de 27 h 19’ d’effort cumulé sur 188 km bouclés également par Guillaume Eyquem-Bottard en 21h 44’, Maxime Tuaillon 24h 38’, Fabrice Soutiran 28h 24’.

Johny Olivar à bout de souffle grave son nom sur cette boucle infernale. Heureux d’être là, Johny qui s’est remis d’une grippe après son parcours mitigé du D-tour. Entouré de son staff familial aux petits soins auprès de l’athlète de Saint-Joseph.

Un trail inhabituel pour les adeptes du sport nature. Le principe a été de se calquer sur le modèle créé par Lazarus Lake, l’organisateur de la célèbre et mythique Barkley dans le Tennessee en apportant une touche locale. « Faire la boucle en moins d’une heure et repartir au prochain départ qui se fait toutes les heures, si la règle aujourd’hui est que le vainqueur soit celui qui franchi le 33^ème tour en premier, et gagne. On peut commencer à réfléchir à ce qu’on puisse mettre en place avec l’aval du Conseil d’Administration, qu’on cumulerait les heures à chaque étape afin de déclarer le vainqueur. Ce modèle pourrait être appliqué dans une future édition… » explique Léo Pairain le Président d’Ouest Trail et Chef de projet en Biologie marine à CEDTM.

Poker d’as

Ils ont gravé leur nom sur cette boucle de 33 tours, dans une valse tango d’enchainements sur ce parcours qui jouxte le golf du Bassin bleu et la route des tamarins. Un parcours chargé d’histoire où ils ont franchi le Canal Bruniquel , aussi connu sous le nom de Canal de Villèle qui surplombe la Ravine Saint Gilles des bassins du Cormoran et des Aigrettes.

Comment peut-on expliquer cette envie de challenger sur ce concept ? Plusieurs théories s’affrontent. On connaît maintenant la légende des Marathons de Barkley. Faut-il être sadique ? Qu’a-t-on à montrer ? Alors que la diagonale des fous affiche 165 km, remporté en 2022 par Beñat Marmissole 23:14, cette boucle infernale entrera sans doute dans un concept local amener à perdurer.

Sur le premier temps, Johny Olivar a su à bon escient gérer sa course dans une partition bien orchestré, de pointer à chaque tour aux alentours de cinquante minutes, ne se laissant pas entrainer dans un style plus dynamique, menés par Guillaume Eyquem Bottard et Maxime Tuaillon.

Johny :  Allumer le feu

Le vainqueur me direz-vous ? En début d’après-midi, une couverture nuageuse s’est installée dans les hauts du Bois de Nèfles et sur le stade de Villèle, il pleut des cordes, le temps est à l’orage.  L’idole du sud sauvage, de Mon Saint-jo était sur son petit nuage. Un temps pour faire danser les diables et les dieux. Le lion est lâché dans la savane au 33^ème tour « J’ai pu bénéficier de la pluie céleste qui a arrosé le parcours lors des trois dernières heures, rendant le sol difficile pour mes concurrents, mais j’adore courir sous la pluie, je prends des risques mais je fonce, ça passe ou ça casse, j’ai fait une glissade bien maitrisée, j’ai pris les commandes après 800 m du départ, personne ne me suit, j’ai tout donner…il est là le bonheur » ». Johny très loquace à l’aise dans ses baskets se frotte les mains.

Aux petits soins, chouchouté par son staff familial et amical lors des arrêts dans le « paddock » pendant lesquels les proches lui prodiguent des massages bienfaisants. Johny abat ses cartes sur le dernier tour. Il relance au 33^ème tour. les autres paient cash. Le chronomètre indique 30’ 31’’ sur son dernier tour d’enfer. La foule en délire à la ligne d’arrivée ovationne l’indomptable traileur à la force tranquille.

L’athlète est déterminé, je serai sans aucun doute sur l’Ultra Marathon des Cirques. Qu’on se le dise !

Maxime Tuaillon en commando

Avec une belle deuxième place pour le Vosgien, militaire de carrière au Rpima. « Je me suis mis au trail à Font Romeu en 2015 après avoir fait du marathon lors de mes missions à Djibouti, ici c’est la mecque du trail » précise Maxime Tuaillon. Une pointe de nostalgie lorsqu’il évoque sa 18^ème place sur le MTT 2021…. qui fut remporté par Judicaël Sautron , devant Johny Olivar… comme quoi ! et son amitié avec Aurélien Escolano.

Maxime était sur le même tempo de Guillaume sur plusieurs boucles. « Je savais qu’il fallait avoir l’œil sur Johny Olivar, tout s’est joué dans la descente sur un sol détrempé et une pluie diluvienne là où Johny est intouchable. Un sacré client » rigole le militaire qui boucle en 35 minutes à 4’04 de Johny alors que Guillaume Eyquem-Bottard se retrouve à 9’ du vainqueur historique de la 1^ère boucle infernale.

39^ème sur la Diagonale 2022, cette fois ci il n’oubliera pas ses baskets pour être au départ de l’Ultra Marathon des cirques by Ilop le 17 juin 2023

Le style de stratégie ne correspondait pas et n’a pas apporté ses fruits. La maîtrise, l’analyse de l’adversaire doivent être un élément d’observation propre à chacun de déterminer son style de jeu et de projection vers une victoire, avec une observation, des analyses et une réflexion très rigoureuse.

« J’avais envie de mener ma course, de mettre du rythme des les premiers tours où je faisais 35 minutes en moyenne, sans cesse j’étais aux avant-postes avec Maxime Tuaillon, j’étais régulier dans mon minutage » pointe Guillaume.

Alors que les traileurs bénéficiaient d’un temps ensoleillé, le ciel s’est assombri vers les 13 heures, quatre hommes étaient encore sur le circuit, une pluie diluvienne s’abattait sur la savane rendant le parcours glissant lors de la dernière boucle. Les cartes étaient redistribuées. Un coup de poker, le logiciel s’est grippé, Guillaume confirme « je n’ai pas évalué clairement les données de Johny, sans le sous-estimer, mais il est fort, il a su gérer les choses différemment, il a tout donné sur le dernier tour, il est monstrueux dans la descente » élude Guillaume qui se fait subtiliser la deuxième place et finit quand même sur la troisième marche tout en appréciant la course avec un sourire aux lèvres.

« Je fais beaucoup de volume kilométrique par mois, plus de 500 km en crapahutant dans les rampes du Dos D’Ane exclame le véto de la Possession, dont l’objectif sera … la Diagonale des fous ».

Fabrice Soutiran le quatrième garçon dans le vent clôture le quarté en 50:23 « C’est une boucle Infernale et géniale. Un engouement comme jamais, de la ferveur, des encouragements, … Une ambiance qui donne des frissons je ne voulais plus m’arrêter » tonne Fabrice de Athlétisme Club Olympique Saint-Leu.

Urko Larranaga « le crack » avec humour invoque son ampoule au « doigt de pié » sic, qui a pété à l’effet d’un couteau qui gémissait dans ses chaussures qu’il envoie en l’air à la rigolade, lui obligeant d’arrêter sa tournée au 27^ème. Un sourire qui soulage malgré tout.

A noter le record du tour par le triathlète Sébastien Issarambe en 25’ 51. DNF au 11^ème tour.

Première femme sur le Trail de Bourbon en 2018. Une belle place pour Hélène Valette qui a surfé sur la vague de la réussite pour finir au 20^ème tour après 114 km en 15 h:30’. A la deuxième place du classement féminin on retrouve Léa Filippi DNF au 17^ème tour pour un parcours de 97 km 13 :05, et Caroline Charel DNf au 13^ème tour pour 74 km. Vivement la deuxième édition.

Texte et photos Gil. Victoire

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Retrouvez tous les résultats sur : https://www2.trailpei.run/resultats/

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