Il y a un an, Marie Lauret Stepler devenait championne interrégionale outre-mer de pole dance. Un tremplin pour développer cette discipline artistique, gymnique, chorégraphique… et diablement expressif !

Quand on s’appelle Marie Lauret Stepler, fille d’un des pionniers du karaté dans l’île et d’une prof de danse, on ne peut que tomber, un jour ou l’autre, dans la « marmite » du sport. L’alchimie a donc pris très tôt chez cette médiatrice culturelle de Kelonia, à la Cour des Arts, dans le bas de la rivière Saint-Denis, lorsque son papa, Raymond, exerçait les arts martiaux, ou au gré des leçons de danse que prodiguait sa maman, Véronique, après ses cours d’EPS.

« Je me suis mise à la danse très tôt, se rappelle la mère d’un garçon de 11 ans. Puis est venue la gym. Ensuite, je suis partie en Australie, à Perth, suivre un cursus menant à la licence. Là, j’avais toujours ma planche de surf avec moi. Je surfais le matin, avant les cours, et le soir, après. » Marie revient sur son île natale. Et prend la direction du Cap, en Afrique du Sud, pour un master en biologie !

Job en poche à Saint-Leu, celle qui « [a] besoin de [sa] piqûre d’adrénaline sportive quotidienne » rencontre Sandrine Rivière, Réunionnaise de retour de métropole, qui crée Pole Dance Réunion en novembre 2012. « Sandrine possède une remarquable écoute musicale, une sensibilité de chorégraphe. Elle est très créative. »

« Le côté sexy ne me dérange pas »

Pole Dance Réunion est aujourd’hui présente sur trois sites, Saint-Denis, Saint-Pierre et Saint-Gilles et Marie fait parte des huit enseignantes de l’école affiliée à la fédération française de danse, délégataire auprès du ministère des Sports. Le championnat interrégional outre-mer de pole dance, en juin 2018, qualifie Marie pour la finale nationale, catégorie adultes, du 20 octobre dernier à la Cigale à Paris. Où elle se qualifie dans le dernier carré et prend une méritoire quatrième place.

Longiligne, féline, Marie Lauret Stepler veut casser les codes de la pole dance, associée tantôt à du strip-tease, tantôt à des mouvements de contorsionnistes : « Tout le monde peut se retrouver dans la pole dance, affirme-t-elle. Ça peut être sexy, cela ne me dérange pas, tout autant qu’aérien ou très basique, sans envolée à la barre. » La barre, un agrès dont on peut faire « ce dont on a envie », souligne Marie, qui travaille autant ses points forts – la chorégraphie, la fluidité des mouvements qu’elle a héritées de son passé de danseuse – que ses points faibles – « la force, ce n’est pas mon fort » – pour obtenir un ensemble cohérent sur les quelque quatre minutes d’exhibition.

Avec ou sans talons, en tenue sexy ou en sage justaucorps, Marie Lauret Stepler est un caméléon tourbillonnant autour d’une tige de métal, utilisant la simple force centrifuge pour dessiner avec son corps de folles arabesques. Et elle aimerait essaimer son art pour le plus grand nombre. « J’adore la scène et j’aimerais me produire le plus souvent possible. Mais je voudrais également que cette discipline soit mieux connue, que de plus en plus de filles – et d’hommes d’ailleurs – la pratiquent car c’est un magnifique moyen de s’épanouir. »

Texte : Jean Baptiste Cadet
Photo Pierre Marchal

37 ans, championne outre-mer de pole dance

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