Tous les combattants en arts martiaux et en boxe étaient sur le pied de guerre en France et à La Réunion. Obligés d’aller combattre à l’étranger pour se frotter aux autres sportifs de cette nouvelle discipline. Mais ça y est. Depuis samedi, les combats de MMA sont autorisés en France et par ricochet à la Réunion. Cela va tout changer. Spectacle garanti.

Après avoir assuré son rôle de petit village gaulois en étant le dernier pays à ne pas la légaliser les Arts-Martiaux Mixtes (MMA), la France va accueillir son tout premier évènement ce samedi 10 octobre avec le Bellator. Un grand jour pour les fans de ce sport souvent vilipendé, mais dont le succès planétaire ne fait que grandir. L’évènement sera diffusé gratuitement sur YouTube.

Le Bellator MMA, principal rival de l’Ultimate Fighting Championship, va poser ses valises à Paris pour le tout premier évènement du pays. Après des mois de travail avec le ministère des Sports, l’organisation américaine va prendre possession de l’AccorArena. Si la crise sanitaire limite le nombre de spectateurs présent, le Bellator va proposer la carte complète gratuitement sur sa chaîne YouTube.
Pour cette première carte française, le Bellator a mis les combattants français à l’honneur. C’est le légendaire Cheick Kongo qui tient l’affiche pour son combat revanche face à l’américain Tim Johnson. Le poids lourd français reste l’un des meilleurs poids lourds au monde malgré ses 45 ans.
Au côté du combattant de Sevran, huit autres français vont combattre ce samedi soir. Probablement afin d’assurer une couverture médiatique avant et après l’évènement, le Bellator a également fait venir deux combattants spectaculaires. L’anglais Michael Venom Page et le hollandais Melvin Manhoef vont assurer le show avec probablement des KO à la clé.
Les Arts-Martiaux Mixtes sont un mélange de différents arts martiaux que les combattants doivent maîtriser (Boxe, kickboxing, lutte, Jiu-jitsu,…). Ils combattent dans matchs où, contrairement aux idées reçues, les règles sont nombreuses. Les combats se déroulent dans une cage, souvent appelée « octogone », qui assure une sécurité pour les sportifs en évitant les chutes comme sur un ring. Mais avant d’arriver à ce sport codifié au succès planétaire, l’histoire du MMA n’a pas été un long fleuve tranquille.

La date de naissance généralement admise de ce sport est fixée au 12 novembre 1993 avec l’organisation du tout premier UFC. L’idée de départ était de définir quel était le meilleur art martial de tous. Pour cela, les organisateurs avaient mis sur pied des combats sans règles où pratiquement tout était permis. Rapidement, les autorités américaines s’opposèrent à l’organisation de ces évènements. Au début des années 2000, le sport était interdit dans 49 états américains sur 50.


Un succès commercial sans précédent

Avec les nombreuses interdictions, le sport était au bord de la disparition. En 2001, deux frères propriétaires de casinos à Las Vegas, Frank et Lorenzo Fertitta, vont acheter l’UFC pour 1,8 million de dollars. Ils vont confier la présidence de l’organisation à leur ami de longue date : Dana White.

La première démarche des nouveaux propriétaires a été de rendre ce sport légal. Ils se sont donc rapprochés de la commission athlétique du Nevada afin d’élaborer les règles qui pourraient rendre le sport légal. Après plusieurs mois de travail, les autorités vont donner une liste de règles à respecter, parmi lesquelles une limitation du nombre de rounds, une augmentation du nombre de catégories de poids ou encore l’interdiction de donner des pieds coups de pieds à la tête d’un combattant au sol.

Après plusieurs années de travail, l UFC est devenue l’une des organisations sportives les plus puissantes au monde et un modèle commercial. En 2016, les frères Fertitta vont revendre l’organisation 15 ans après pour plus de 4 milliards de dollars. Le MMA est le quatrième sport en termes d’audience aux États-Unis, le deuxième au Canada.

Preuve de la puissance financière de l’UFC, l’organisation a été le premier sport à reprendre pendant la crise sanitaire. Pour cela, la Big League a acheté une partie d’une île aux Émirats arabes unis, Yas Island. Seuls les combattants, leurs équipes et les organisateurs y sont autorisés.

Si un évènement était prévu cette année, l’arrivée de l’UFC en France ne devrait pas arriver avant 2021. À l’image du premier évènement qui s’était déroulé à New York, qui n’avait autorisé le MMA qu’en 2016, l’UFC pourrait bien poser l’octogone dans l’h exagone en grande pompe.

Photo Pierre Marchal

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