Kauli Vaast est devenu champion olympique ce lundi à Tahiti en dominant l’Australien Jack Robinson en finale (17,67 à 7,83) ! Il s’agit du premier titre olympique pour le surf français. Un peu plus tôt, Johanne Defay avait décroché la médaille de bronze en battant la Costaricienne Brisa Hennessy (12,66 à 4,50). Il s’agit des deux premières médailles olympiques de l’histoire du surf français !

Et en cinq minutes, Kauli Vaast plia la finale. Une première bombe et un tube de 30m de long avec une sortie les poings rageurs (9,50 pts), une seconde vague dans la foulée avec un autre tube très propre, un gros carve et un reentry (8,17 pts). Pas en reste, Jack Robinson, vainqueur du Tahiti Pro 2023 et tombeur en demi-finale du grand favori brésilien Gabriel Medina, sautait sur une très belle vague, sans doute la plus grosse de la finale et proposait un très beau tube lui aussi ((7,83 pts). La finale était lancée. Elle s’arrêtait pourtant là. Plus rien à se mettre sous la planche. Ou plutôt, plus une vague suffisante pour Robinson à la recherche d’une note à 9,84 pts sur 10 pour doubler Vaast. Les dernières minutes étaient interminables. Kauli Vaast, son coach Jérémy Florès assis sur la planche de secours dans le chenal, le staff de l’équipe dans le bateau, le public et les supporteurs massés au bord, les fans devant leur télévision… tout le monde retenait son souffle. Décomptant les minutes, puis les secondes, avant l’explosion de joie. A 22 ans, l’enfant de Vairao a conquis l’Olympe, sautant sur la plus haute marche du podium devant deux monstres sacrés du surf international. Sur son chemin vers la victoire, Vaast a d’abord été écarté par Griffin Colapinto, il s’impose ensuite en repêchages sur le Sud-Africain Mat McGillivray, avant de retrouver et de battre Colapinto en 8es, puis son compatriote Joan Duru en quarts et le Péruvien Alonso Correa en demis.
Johanne Defay a quant à elle remporté la médaille de bronze en s’imposant sur la Costaricienne Brisa Hennessy (12,66 à 4,50). La Réunionnaise n’a laissé aucune chance à une Hennessy sans doute encore marquée par sa terrible erreur (interférence) en demi face à la Brésilienne Tatiana Weston-Webb. La Française s’était inclinée un plus tôt en demi-finale face à l’Américaine Caroline Marks, championne du monde en titre, après un match hyper serré puisque les deux adversaires ont terminé à égalité (12,17 à 12,17), n’étant partagé qu’à la faveur de la meilleure vague (7 pts) pour Marks.
Sur sa route vers la médaille, la Réunionnaise a notamment éliminé sa compatriote Vahine Fierro en 8es de finale, puis la championne olympique en titre américaine Caroline Marks en quarts. Defay revient de loin sur cette épreuve olympique puisqu’elle s’est blessée lors du premier tour en tant le récif avec la tête après une chute dans un tube. Ce qui a nécessité la pose de quatre points de suture et le port d’un casque pour la suite. Passée par les repêchages, Defay avait éliminé la n.4 mondiale australienne Molly Picklum.

RÉSULTATS

Finale messieurs
Kauli Vaast (France) 17,67 bat Jack Robinson (Australie) 7,83

Finale dames
Caroline Marks (Etats-Unis) 10,50 bat Tatiana Weston-Webb (Brésil) 10,33

Match pour le bronze messieurs
Gabriel Medina (Brésil) 15,54 bat Alonso Correa (Pérou) 12,43

Match pour le bronze dames
Johanne Defay (France) 12,66 bat Brisa Hennessy (Costa Rica) 4,93

Demi-finale messieurs
DF 1 : Kauli Vaast (France) 10,96 bat Alonso Correa (Pérou) 9,60
DF 2 : Jack Robinson (Australie) 12,33 bat Gabriel Medina (Brésil) 6,33
Demi-finale dames
DF 1 : Caroline Marks (Etats-Unis) 12,17 bat Johanne Defay (France) 12,17
DF 2 : Tatiana Weston-Webb (Brésil) 13,66 bat Brisa Hennessy (Costa Rica) 6,17

REACTIONS

Kauli Vaast, champion olympique
« Je n’arrive pas encore à réaliser. Là, c’est trop tôt. J’ai encore toute l’adrénaline de la compétition en moi. Je sais que j’ai gagné mais je ne réalise pas très bien. J’ai beaucoup rêvé de cette finale, de cette victoire. J’y ai cru. Quand tu veux, tu peux. J’ai réussi et je suis super content de ce titre de champion olympique.
Ça a été stressant sur la fin (de la finale), j’ai vécu les quinze minutes les plus longues de ma vie. Et il n’y a plus eu une seule vague. Mais, quand tu commence par un 9,50 pts et un 8,73 pts, que demander de mieux ? Le mana était avec moi depuis le début. Je l’ai ressenti tous les jours. Et voilà, je suis champion olympique. Champion olympique, quoi !
Je sais que je reviens de loin. J’ai dpi passer par les repêchages. Mais quand j’y pense, même la qualification pour les Jeux a été une “horreur” (Salvador 2023, ndlr). mais voilà, je sais que tout le travail a payé. Je galère dans les compétitions du circuit QS mais aujourd’hui je suis champion olympique. C’est incroyable ! Et de le gagner à la maison, c’est la cerise sur le gâteau !
J’ai bien sûr entendu le public qui chantait dans le chenal sur le bateau. J’avais envie de leur dire “Calmez-vous, il reste 15 minutes, il lui faut un 9 et quelque, et c’est Jack (Robinson, ndlr)”. C’était vraiment un moment unique. Et cette victoire est aussi pour eux. Elle est pour la France, la Polynésie et toutes les personnes qui ont cru en moi.
Cette victoire me fait dire que je suis un des meilleurs à Teahupo’o et que j’ai ma place parmi les meilleurs mondiaux. Mon objectif principal reste toujours de me qualifier pour le circuit CT (1ère division mondiale). Je vais poursuivre ce but. Ce titre olympique est en tout cas un énorme booster et donne une confiance en soi qui fait beaucoup de bien.
Je ne sais pas si je vais aller à Paris pour célébrer mon titre. J’aimerais bien, c’est un rêve. Mais j’ai l’US Open qui commence ce mardi en Californie. C’est une étape importante pour la qualification dans l’élite. »

Johanne Defay, médaille de bronze
« C’est difficile de trouver les mots. J’ai versé une petite larme dans l’eau avec Brisa (Hennessy, ndlr). Je suis maintenant excitée, enjouée et pleine de gratitude par rapport à ce qu’il vient de se passer.
J’ai eu l’impression d’avoir un véritable parcours du combattant sur cette compétition olympique. Ce qui est à l’image de ma carrière. Avec moi, si ce n’est pas trop compliqué, si le challenge n’est pas assez haut, je peux passer à côté (rires). Je me nourris de l’adversité, ça a toujours été comme ça dans ma vie et dans ma carrière. Je dois avouer que je n’ai jamais été aussi stressée de ma vie que durant cette compétition. J’avais dit que ce n’était pas mon épreuve prioritaire cette saison, parce qu’il y a le CT en parallèle. Mais j’ai reçu tellement de messages que ça change vraiment les perspectives. Les Jeux, c’est l’opportunité d’une vie. C’est beaucoup de stress. Mais c’est vraiment chouette quand ça marche.
Kauli qui remporte l’or dans la foulée. Il le mérite tellement. C’est toute l’équipe de France qui a été géniale. Je veux remercier avant tout mon mari Simon, qui est aussi mon coach. Ensemble, on a tout traversé. Honnêtement, je ne l’avais jamais vu pleurer comme ça. C’est un gros moment de soulagement. Je veux lui dédier cette médaille, pour tous les sacrifices qu’il a faits pour moi ces 10 dernières années. Je pense aussi à Fredo Robin qui a été un de mes coachs sur ces Jeux, à la Fédération Française de Surf, à mes amis, à ma famille. »

Photos Guillaume Arrieta

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