Le Réunionnais Florent Bouguin vit et s’entraîne à Québec. Ambassadeur de North Face, il participe à des ultramarathons à travers le monde. Après plusieurs participations au Grand Raid dont celle de cette année, en mars, il a terminé troisième de la course de 50 miles de Mesquite Canyon.Depuis sa terre d’adoption, Florent nous parle de la difficulté de s’entraîner, de son envie irrépressible de la compétition, de la façon dont il vit le confinement en famille. De son programme d’entraînement. Depuis le Québec.

Nos enfants, ma conjointe et moi sommes confinés comme bien des citoyens du monde en cette période de pandémie. Plus les semaines avancent et plus les ultramarathons que j’avais planifiés courir disparaissent. Nous entrons dans l’ère de la distanciation sociale, les évènements sont annulés les uns après les autres et la proximité entre humains se vit à travers la virtualité de nos technologies. C’est très facile de se laisser aller, de perdre la motivation et de rester cloîtrer.

Encore une fois, ce questionnement profond qui nous anime tous, pourquoi courir? Il est de plus en plus vrai. Je cours non pas pour une course mais je cours pour mon équilibre. Et c’est ainsi que je mets pas après pas des mètres puis des kilomètres dans mes jambes. Je cours autour de chez moi. Je ne cours plus dans les sentiers, je ne cours plus dans les montagnes, mais je cours autour du quartier. Je m’avance encore plus loin aujourd’hui, c’est ma longue sortie. Je suis équipé, mes pâtes de fruits, mon sac d’hydratation et je pars. J’alterne ma semaine entre des journées avec des sessions d’intervalles, d’autres en continue lent sur un parcours planifié et enfin des journées d’exploration où je ne sais pas vraiment où je vais et pour combien de temps je cours.

Essentiel pour récupérer

Il y a bien sur ces journées de repos, essentiel pour récupérer. La route ça cogne, c’est dur sur le corps et sur les articulations. Je dois me reposer. J’alterne sur le vélo, quand je sens des douleurs plus intenses se maintenir. J’essaie d’intégrer dans ma journée une routine d’étirement. Ce n’est pas ce que je préfère le plus. J’utilise le rouleau pour étaler certaines raideurs. Si on peut le faire en famille c’est encore mieux. L’entreprise où je travaille est reconnue par le gouvernement comme service essentiel. Alors je cours pour aller au travail et revenir à la maison.

La semaine se termine et je comptabilise mes sorties. Wow, plusieurs heures, plusieurs kilomètres et plusieurs découvertes! Je serai prêt pour mon prochain ultra. Quand, je ne sais pas, mais un jour cela je le sais!

La course est un moment privilégié qui m’offre un temps avec moi-même. C’est mon petit plaisir égoïste de la journée. C’est accessible, peu importe la météo, peu importe l’heure de la journée ou peu importe le lieu, nous courons. Chacun d’entre nous, nous courons pour une quête, pour un but qui nous est propre. Nous sommes authentiques, nous courrons pour notre véritable motivation qui est à nous de la trouver!

Texte Florent Bouguin
Photos Pierre Marchal

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