Doriand Perclule, champion de La Réunion 2019, est bien la valeur montante du cyclisme péi. Il a tout d’un grand. Il a signé la semaine dernière pour devenir professionnel au sein l’équipe américaine Novo Nordisk, qu’il intègrera dès janvier. Des années de travail, de performances aujourd’hui récompensées. Son prochain point de chute n’est pas encore connu. Sans doute en Europe.

Si d’aventure vous vous aventurez sur la route du Volcan pour immortaliser la Fournaise, ne soyez pas étonné de croiser un cycliste qui ose braver l’altitude et la fraîcheur des Hauts. Il s’agira sans nul doute de Doriand Perclule, 20 ans et champion de La Réunion 2019. L’espoir 1re année du CC Saint-Louis y monte régulièrement pour y parfaire sa condition et tester son organisme à l’altitude. « On respire moins bien, on ne peut pas répéter les efforts comme en plaine, explique-t-il. Mais lorsque vous redescendez, vous sentez tout de suite la différence. »

C’est sans doute grâce à cette minutie dans la préparation que le Réunionnais, né à Vitry-sur-Seine de père réunionnais – né au Port – et de mère métropolitaine – une Merlot avec « t » comme dans le célèbre cépage – a bousculé la hiérarchie locale, s’adjugeant les lauriers de champion de La Réunion sur route et sur le contre-la-montre individuel. « Le championnat était dessiné autour d’un parcours vallonné, dans les hauts de Saint-Benoît, vers Takamaka, détaille-t-il. J’avais déjà de bons résultats en espoirs. On s’est retrouvé à quatre devant avec Arthur Vatel et Julien Chane Foc, des coéquipiers, et Paul Rivière. Et je l’ai emporté. » Aussi simple que cela…

Révélé lors du Tour 2018

Ses résultats locaux n’ont fait que confirmer ce qu’on devinait déjà l’année dernière à l’aune des places d’honneur compilées durant le Tour de l’île cycliste. Doriand était passé à un cheveu de la victoire au Tampon, – « j’ai levé la main trop tôt » – et s’est également classé deuxième au Barachois. Quatrième du chrono individuel, il avait échoué aux portes du Top 10 et était désigné par les observateurs comme un digne successeur de Julien Souton, désormais dijonnais, David Rivière, aujourd’hui chez Loudéac, voire Donavan Grondin ou Lorrenzo Manzin, Doriand demeurant toutefois dans l’île pour au moins une saison encore.

Car le Saint-Pierrois – il réside à la Ravine des Cabris – suit parallèlement une scolarité sans tache en Staps au Tampon, spécialité APA (activités physiques adaptées) et se destine à aider les « cabossés de la vie », victimes d’amputations ou de handicaps divers, à surmonter le destin. « Ça m’est venu comme ça, explique-t-il. Je ne désirais pas suivre une filière trop générale et me spécialiser rapidement. Mon ambition, après la licence et le master, est de partir en métropole pour trouver du travail dans des cliniques spécialisées et de continuer à pratiquer le cyclisme de haut niveau. »

Avec un tel plan de carrière en tête, inutile de préciser que le Sudiste sait où il va après avoir tracé son chemin au sein d’un peloton qui ne l’a vraiment adoubé que ces deux dernières années. « J’ai commencé le cyclisme à 10 ans, se souvient-il, à Saint-Louis, avec André Pellegrin, Giovanni Gonthier et Florian Cadena. Sans doute grâce à mon père, ancien triathlète. C’était dur au début, je n’avais pas tellement de résultats. J’ai commencé à me faire connaître en junior puis chez les espoirs. Je possède un petit gabarit, je pèse 50 kilos en poids de forme et je suis, comme on dit, passe-partout. Je préfère les courses par étapes aux courses d’un jour et je suis à l’aise dès que la route monte ». L’avenir immédiat pour Doriand Perclule se conjugue avec le mot « Pro ». Une nouvelle carrière pour le jeune de 20 ans se dessine désormais. Une carrière que nous suivrons de près.

Textes : Jean Baptiste Cadet
Photo : Pierre Marchal

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