A l’occasion des J.A.F., journées annuelles de la Fondation Père Favron, le Pôle Médico-social Philippe de Camaret, a organisé en 2022, après la pause Covid, la 3ème édition des « Foulées Solidaires de Bras-Fusil », quartier de Saint-Benoît. Créée en 1946 par René Favron (1911-1968), l’Union des Œuvres Sociales Réunionnaises (U.O.S.R.) a acquis en 1997 le statut de Fondation reconnue d’utilité publique ; elle a pour buts principaux : la conception, la réalisation, la gestion et l’exploitation de toutes œuvres à but non lucratif présentant un caractère médical, social ou éducatif.

Courir pour une bonne cause accroît toujours notre motivation. Comme à l’ordinaire, nous prolongerons cette compétition de plaisantes randos qui facilitent la récupération, tout en explorant les alentours.

Les Foulées :

Il y en aura pour tous les goûts et tous les niveaux puisque la manifestation sportive se déclinera en un 10 km, un autre dit handisport, un 6 km, un 5 km et un 2,5 km… Engagés sur le 10 km, nous nous regroupons dans un esprit de franche camaraderie pour un départ prévu à 8 heures, mais quelque peu retardé par des danses endiablées auxquelles Mireille a pris part… Des coureurs de bon niveaux – Fabien Céleste, Thomas Parmentier, Didier Baret chez les hommes ; Flavia Ramin, Coline Brandrabur, Frédérique Weigel chef les féminines – vont enflammer la course, cependant que Jean-Louis Prianon est là pour encourager tout le monde au fil des deux boucles présentant un sensible relief. J’en termine 1er de catégorie tout comme Mireille. La remise des récompenses se fera dans une ambiance particulièrement conviviale.

Mentions spéciales, d’une part, au sympathique coureur de l’Entente du Nord, Anthony Daniaud, pour qui c’était sa dernière course sur l’île avant d’aller rejoindre son nouveau poste en Métropole, d’autre part, au vaillant Espoir de la Stasa, Alexandre Icentilai, qui incarne un élan positif pour la jeunesse réunionnaise. Bravo à tous les autres coureurs pour leur implication dans une manifestation sportive où le but 1er n’était pas la compétition mais la coopération…

Le club « Les Bretons » avec l’illustre Jacky Robert impliqué à la fois en bénévole et coureur, aura donné, dans la bonne humeur, un sacré coup de main pour le bon déroulement de la manifestation sportive.

Les habitants de Bras-Fusil ont été particulièrement chaleureux, qui nous ont encouragés sur tout le parcours. A deux pas de chez eux, se trouvent de beaux sites où nous allons poursuivre nos déplacements pédestres de manière plus confidentielle…

Boucle des Ravenales

La densité végétale composée pour une large part d’arbres du voyageur, jamrosats, goyaviers, permet néanmoins quelques altiers points de vue tropicaux sur un verdoyant pan de la Plaine des Palmistes jusqu’à Saint-Benoît. Au fil d’un parcours globalement accidenté, et souvent très piquant, échelles et escaliers métalliques facilitent les passages techniques. La traversée des belles chutes d’eau de la ravine Bartardeau et du Bras Baptiste, nécessite des précautions d’appuis sur les gros galets moussus. Le circuit décrit une belle boucle très dépaysante. Dans cet univers paradisiaque, l’état de l’aire destinée aux pique-niques, jonchée de détritus, est une véritable offense aux pureté et beauté naturelles des lieux…

Forêt Sainte-Marguerite

Le sentier d’altitude pénètre une contrée très humide dans une dense forêt de bois de couleurs – les plus grands arbres étant des bois de Remparts -, parfois menacée par les opportunistes goyaviers. Tortueux, encombré de racines, et scandé de passages très boueux, il traverse quelques zones de vacoas parmi les plus belles de l’île. La montée conduit dans un univers totalement hors du monde, sauvage, très lointainement parcouru par des ancêtres perdus de vue, ayant laissé cependant quelques traces. Si l’intégralité originelle du sentier passait par le Piton Saint-François pour rejoindre la Plaine des Palmistes, il a été abandonné ; tout au bout, un alignement de camphriers dessine un ancien passage obstrué par de denses fougères impénétrables ; cette première partie bien conservée permet encore un agréable aller-retour de 7km pour 300 m D+.

Ce fut une journée bien remplie, alliant solidarité caritative pour ne pas oublier, handicapés, personnes âgées ou en difficultés sociales, et balades de ressourcement dans de beaux paysages de l’île, tantôt négligés, tantôt aussi oubliés, voire oblitérés (comme certains humains parmi nous, leurs liens aux autres et à diverses altérités du monde )…

Texte et photos Daniel Guyot

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Daniel Guyot
Daniel Guyot est le recordman absolu en termes de Diagonales achevées. En trente ans de grandes traversées depuis la Marche des Cimes, il est le trailer le plus assidu. A 60 ans, Daniel Guyot aura passé la moitié de son existence à courir après celle qui affole son palpitant depuis trois décennies. Une certaine Dame Diagonale. L'histoire de La Réunion étant intimement liée à celle de la Bretagne depuis les origines, il n'est finalement pas si étonnant que ça qu'un Breton le soit également à celles du Grand Raid.

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