Fort de son expérience de haut niveau en trail, Antoine Guillon nous livre ce matin quelques conseils afin de bien aborder les descentes pour mieux performer et anticiper et ainsi de mieux gérer les réceptions dans des terrains accidentés.

En descente les quadris alternent une phase concentrique (jambe pliée) et excentrique (jambe tendue). A réception au sol, la jambe va devoir freiner le coureur, ou tout au moins s’opposer à l’écrasement pour permettre à la foulée suivante de ne pas ressembler à un plongeon dans un terrier. Cette action va allonger le muscle, ce qui produit des petites déchirures, lesquelles se font cuisamment sentir 48 heures après.

Heureusement plus solides après réparation (opération naturelle qui demande quelques jours à trois semaines) selon les dégâts, les fibres ainsi obtenues soutiendront de plus longs efforts. Mais comme rien n’est jamais acquis, cette aptitude héroïque est de courte durée, à l’image du gain obtenu en altitude pour booster notre transport d’oxygène.

Ceci m’amène à une réflexion intéressante : et si nous économisions nos fibres musculaires pour courir plus longtemps à même intensité ?

Bien vu Watson, et voici comment je procède :

Nous avons compris que « jambe tendue » provoquait un allongement du muscle. A cela, ajoutons l’impact au sol qui génère des ondes de choc, et l’inévitable se produit, la fibre pète !

Donc, pour éviter d’avoir à marcher sur des œufs une fois les fibres en vrac, il est préférable d’adopter une démarche économique dès les premiers pas en descente. L’objectif est d’éviter au maximum les réceptions « jambes tendues ». Il convient de baisser un peu son centre de gravité quand un franchissement d’obstacle promet une réception lourde, de positionner le haut du corps plus en avant et de raccourcir l’allongement des pas. Vous remarquerez alors davantage de souplesse, un confort dans la maîtrise de l’équilibre et de la trajectoire, une baisse des pulsations cardiaques, et parfois, pour ceux qui y sont sujets, à une baisse des douleurs lombaires.

Ceci n’empêchera pas une part de la casse des fibres, mais la limitera considérablement. En outre, cette attention va dans le sens de l’économie de course, une raison de plus pour ne pas s’emballer.

Texte Antoine Guillon
Photo Pierre Marchal

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