A j-2 du départ, les sacs sont déjà prêts pour tous les coureurs qui ont hâte de s’élancer. S’il va leur falloir compter sur leurs forces et se préparer au mieux pour le départ, une inconnue demeure : comment gérer le manque de sommeil s’ils veulent finir dans les temps et franchir la ligne d’arrivée avant 16h00 dimanche. Une équation pas facile à résoudre où comment gérer les temps de repos. Le temps, ce sacré temps : tic-tac, tic-tac…

Alors que le départ du Grand Raid approche à grandes enjambées, les organisateurs multiplient les préconisations en direction des traileurs. Parmi les consignes de sécurité les plus importantes, la privation de sommeil est l’un des facteurs de risques les plus notables pour les athlètes. En effet, outre la probabilité accrue de chute, certains coureurs peuvent souffrir d’hallucinations durant la course.
Alors que les participants au Grand Raid ont des fourmis dans les jambes à l’approche de la course, les plus expérimentés d’entre eux ont probablement profité de ces derniers moments de préparation afin de se reposer. Un repos pas uniquement destiné à se recharger avant l’effort, mais bien aussi pour tenter de compenser le manque de sommeil à venir.
En effet, la peur de ne pas parvenir au checkpoint avant l’heure réglementaire va pousser bon nombre de traileurs à rogner sur leur temps de sommeil. Une donnée sur laquelle l’organisation s’est penchée avec l’étude scientifique ERUPTION, menée par des experts de la performance sportive et le CHU de La Réunion.
Ainsi, cette étude a permis de déterminer que 80 % des coureurs ont au moins une répercussion en raison du manque de sommeil. 54 % d’entre eux déclarent une baisse d’attention, tandis que 34 % indiquent avoir eu des hallucinations. Enfin, 15 % des coureurs ont connu une chute durant la course.
Mais les conséquences du manque de sommeil ne s’arrêtent pas lorsque la ligne d’arrivée est franchie. En effet, 22 % des coureurs interrogés ont souligné que le manque de sommeil accumulé durant l’épreuve augmente le risque d’accidents domestiques dans la semaine suivant la course.
Néanmoins, 75 % des coureurs affirment avoir récupéré un état d’éveil sans fatigue anormale dans les deux jours qui suivent la compétition. Dans les 24 h qui suivent la course, le temps de sommeil moyen des participants est de 10 h.

Gestion du sommeil

L’étude s’est également intéressée aux usages du sommeil durant la course. Ainsi, 84 % des coureurs effectuent une sieste lors de la Diagonale des fous, contre 53 % pour le Trail de Bourbon.
Le temps de sommeil moyen est de 3 minutes pour les coureurs qui passent une nuit sur les sentiers du Grand Raid, contre 39 minutes pour ceux qui passent 2 nuits et 97 minutes pour les compétiteurs qui font 3 nuits de course.
Le temps cumulé moyen de sommeil sur la Diagonale des fous est de 76 minutes, contre 27 minutes sur Trail de Bourbon.
Enfin, 70 % des premières siestes ont lieu sur un point de ravitaillement. En fin de parcours, c’est près de la moitié des siestes qui se font à même le sol dans les sentiers.

 

Photos : Pierre Marchal

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