La réputation d’Antoine Guillon, vainqueur du Grand Raid 2015 et l’Ultra-Trail World Tour 2015 n’est plus à faire. Pour ce sportif de haut niveau, qui a fait de l’ultra-Trail un art de vivre nous invite aujourd’hui à réfléchir sur le fait de passer en tant que coureur du trail à la route. Fort de son expérience en juin après avoir accompli le tour de la Réunion soit 212 km par la route du littoral en 20h38’, nous livre aujourd’hui sa réflexion sur le sujet.

La réflexion du jour est opposée à la question qui m’est habituellement adressée « comment passer de la course sur route au trail ». En effet, il s’agira pour moi de participer le 31 octobre à une course sur route de 142 km et environ 3 000 m+, www.Immortalsrace de Pavlos Goranitis en Grèce où je me trouve depuis hier.

Un domaine peu pratiqué par les trailers à première vue, quoique certains se sont illustrés sur du 24 heures, comme récemment Erik Clavery champion de France avec 272 km.

Ma petite expérience remonte à l’année dernière en juin, avec le tour de l’île de la Réunion, 212 km par la route du littoral en 20h38’.

Ce que je peux en dire est que sans préparation spécifique, l’ultratrailer dispose de quelques avantages :

  • Une grande patience,
  • Une bonne capacité à interpréter et traiter les informations envoyées par notre corps sous forme de petits signes sensoriels,
  • Une gestion de l’alimentation et du matériel rodée,
  • De bonnes fibres musculaires.

Pour autant, je me suis rendu compte que tout au long de ce parcours, des facteurs limitants étaient bien présents :

  • Ma capacité à maintenir une allure régulière, même peu fatigante,
  • Ma résistance musculaire aux chocs de la course à pied sur du macadam.

En effet, devoir courir à la même cadence m’était pénible après une centaine de km (ce qui est déjà bien mais pas suffisant), et je languissais, soit de pouvoir marcher un peu, soit d’avoir du bon dénivelé pour changer de position.

Quant à la résistance musculaire, les premières douleurs se situaient dans les quadris à 120 km alors que je me trouvais en pulsations cardiaques à environ 70 % de ma Fcmax (pour situer la cadence) et que j’avais changé de chaussures à plusieurs reprises. Ces gênes allaient crescendo, jusqu’à me dissuader de m’arrêter lors des 20 derniers km de peur d’être pris de crampes sur un arrêt ravito.

Cette fois, après un été où j’ai mixé route et trail, je vais continuer ainsi jusqu’au jour J et je pourrai apprécier la différence. J’en ferai bien sûr un compte-rendu.

En attendant, avez-vous déjà testé ce passage du trail à la route, et si oui, quelle qu’en soit la distance, qu’avez-vous remarqué ? Ma liste n’était pas exhaustive.

Texte Antoine Guillon
Photo Pierre Marchal

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